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À qui appartient le football ?

• La FIFA a-t-elle vraiment été nettoyée ?

Une année de Coupe du monde qui s’annonce fastueuse et pour laquelle la Russie est en train de consentir de très gros investissements, devrait être l’année de la consécration du roi des sports, sa majesté le foot.

Mais, peut être qu’il n’en sera rien car la bulle est près d’exploser.

On pensait qu’avec le départ précipité de Sepp Blatter, on allait respirer mieux au sein et autour de la FIFA. Or, les successeurs du Suisse ne sont pas capables de tenir leurs  promesses.

Gianni Infantino, arrivé à la tête de la FIFA, alors que tout le monde attendait d’y voir son ex-patron, Michel Platini, est bien en peine pour tenir ses promesses. Le personnage, sûrement grisé par son ascension fulgurante a promis tout et n’import quoi : de l’argent pour tout le monde, le Mondial à tour de rôle, un Mondial qui sera désigné par un vote universel, et surtout il s’était engagé à ce que la FIFA soit plus saine et donc contrôlée rigoureusement. Emporté par son élan, Infantino créa une commission de gouvernance, indépendante de la FIFA et qui devait surveiller les faits et gestes des membres du Comité Exécutif, pour éviter ou empêcher débordements et détournements.

Aujourd’hui, c’est cette commission qui risque de poser un gros problème au nouveau président de la FIFA, trois des plus éminents membres de ladite commission ont présenté leur démission. Ils sont partis en mai dernier, se réservant la possibilité de s’expliquer par la suite. Ils viennent donc d’écrire une lettre ouverte où ils dénoncent et signalent tous les travers de l’institution FIFA.

Ces hommes s’appellent Miguel Poiares Maduro, Navi Pilay et Joseph Weiler. Leur lettre commune publiée dans certains des plus grands journaux du monde est une véritable bombe.

En voici ci-dessous les principaux extraits de cette lettre accusatrice.

• La lettre qui dénonce 

« En tant que membres indépendants de la nouvelle commission de Gouvernance, nous nous étions engagés dans le processus de réforme pour éviter les dérives et délits» ….

…« Nous savions, bien sûr, que changer une culture institutionnelle prendrait du temps. Il s’agit d’un monde, le football, doté d’organisations rétives à tout contrôle indépendant, dominées par un petit groupe d’acteurs peu enclins à rendre publiquement des comptes sur leur action et dans lequel d’énormes intérêts économique et politique sont en jeu. Un incroyable conflit d’intérêts est inscrit au cœur même de la gouvernance de la FIFA : ses dirigeants dépendent pour leur survie des associations de football dont ils sont censés assurer le contrôle. D’où un manque de démocratie, d’intégrité et de responsabilité au sein de beaucoup de ces associations ». …

…« Le pouvoir de la FIFA est largement entre les mains d’un cartel politique, cela explique que les organes dirigeants restent presque inchangés depuis tant d’années en dépit des nombreux scandales qui les ont entourés »….

…« La FIFA ne pourra se réformer de l’intérieur aussi longtemps que ceux qui sont chargés de telles réformes seront dépendants, pour la préservation de leur emploi, de ceux qui sont directement concernés par ces réformes et aussi longtemps que les commissions indépendantes de contrôle pourront être révoquées au gré de ceux qu’elles sont censées contrôler »…

…« Le sport est l’une des dimensions les plus importantes de la vie économique et sociale dans le monde actuel. Il représente près de 2% du PIB mondial. Or, pour l’essentiel, cette sphère de la vie économique et sociale est gouvernée par des organisations qui ont un caractère privé. Ces organisations régulent l’accès aux marchés du sport, elles définissent et font respecter les règles sous lesquelles ces marchés fonctionnent» … « Ces règles ne sont pas soumises aux mécanismes de participation et de contrôle auxquels sont soumises toutes les autres formes de régulation de la vie économique et sociale…. On ne peut donc agir dans ce domaine qu’à l’échelon supranational. Aucun Etat (y compris la Suisse qui héberge beaucoup de ces organisations) n’a assez de pouvoir pour réguler à lui seul ces organisations transnationales : chaque fois qu’un Etat isolé a essayé de le faire, il a été menacé d’exclusion et il a été rapidement contraint de se soumettre »…

« Des milliards de personnes de par le monde sont passionnées par ce sport soit parce qu’elles le pratiquent, soit parce qu’elles en suivent les activités médiatisées. Cependant, elles sont empêchées de tout pouvoir de s’exprimer et de contrôler les organisations privées qui gouvernent le monde du sport »….

Et la conclusion de cette longue lettre d’accusation tombe comme un couperet de guillotine :

« Nous ne pouvons plus laisser un si noble jeu entre les mains d’une organisation pourrie ».

Voici la FIFA dénoncée par ceux là même qui avaient été chargés de la réguler et de la contrôler.

Que dire de plus ?

Prochain épisode qui annonce de fracassants rebondissements : le 13 mai prochain quand Infantino devra diriger le vote qui statuera sur le Coupe du Monde 2026 pour laquelle le Maroc est candidat face aux U.S.A

Jusqu’où ira la pourriture du système FIFA

 
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