Dossier

Accélération industrielle : Valeur de plus ou un plan de plus ?

 

Sommes-nous devant un plan de plus ? Avons-nous pris l’habitude de faire coïncider des changements politiques avec la mise au monde de plans et de programmes ? Nous avons cumulé une expertise en matière de diagnostics et de fixation des objectifs et nous pouvons nous prévaloir de l’existence de schémas à développement à long terme dans beaucoup de secteurs. Mais nous sommes dans l’obligation de créer une nouvelle culture autour de deux axes. Le premier, est l’inscription des plans de développement des différents secteurs dans la continuité et dans la convergence. Le deuxième, est de donner un sens réel à l’évaluation des politiques publiques. Auditer au début, à mi-parcours et à la fin de la période de réalisation est une responsabilité politique d’abord et toujours.
Dossier réalisé par Driss Al Andaloussi

Responsabilité politique et crédibilité…

Annoncer des plans, c’est donner aux citoyens la possibilité d’espérer pouvoir vivre un avenir diffèrent. Travailler sur le long terme et rendre des comptes avec des résultats tangibles donnent à la responsabilité publique la crédibilité dont elle a besoin aujourd’hui et demain. Nous sommes devant un nouveau projet stratégique pour notre industrie nationale. Le remaniement du gouvernement a emmené un ancien patron de la CGEM et un banquier d’affaires à la tête du département du commerce, de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’industrie numérique .Moulay Hafid Elalamy et Mamoun Bouhdoud ont choisi de travailler en tandem et promettent de faire avancer le train de l’industrie au moyen d’une locomotive rapide. La notion du rythme est mise en avant. Le concept d’émergence industrielle a peut-être fait son temps. Le message est en relation avec « la tortue » qui avance à son rythme. Elle a pu réaliser des pas dans certains sous-secteurs nouveaux et modernes, mais son rythme demeure lent au regard des défis d’un 21 e siècle difficile et mouvant. Accélérer un rythme, c’est vouloir atteindre les prochaines stations en même temps que les pays ayant choisi la voie du progrès et de la croissance. Le discours du Trône et celui prononcé devant les parlementaires insistent sur le devoir de rompre avec les rythmes et de créer les synergies nécessaires pour atteindre les objectifs.

2005 est le début de l’émergence industrielle

Notre industrie commence à peine à s’inscrire dans un schéma global de modernisation. Les premiers résultats du plan émergence lancé en 2005 et du Plan national de l’émergence industrielle de 2009 commencent à donner leurs premiers effets sur notre balance commerciale structurellement déficitaire et sur les données macroéconomiques et notamment, le taux de croissance du PIB. C’est grâce aux performances du secteur secondaire et notamment, des sous-secteurs de l’automobile….. que l’année 2014 pourrait s’achever avec un taux de croissance de 2,6%, en dépit des résultats décevants du PIB agricole.

500 000 emplois et 23% du PIB

Les premières annonces sur la nouvelle stratégie industrielle ont porté sur le nombre d’emplois qui seraient créés à l’horizon 2020. Notre marché de l’emploi pourrait créer environ 500 000 postes pour nos jeunes diplômés et formés dans une logique d’adaptation aux besoins des entités industrielles. Le contribuable marocain paiera pour ce nouveau plan et sa première contribution se concrétisera en 2015. Ce sont 20 milliards de DH que l’Etat mettra sur la table pour financer les différentes composantes de l’accélération industrielle. Le PLF 2015 a annoncé l’affectation d’un montant de 3 milliards de DH en guise d’une première tranche des ressources du Fonds dédié à ce nouveau plan. Les Marocains n’ont jamais refusé de contribuer au financement de toute action génératrice de richesses à comptabiliser au-delà d’aujourd’hui et même au-delà de demain.

Mamoun Bouhdoud, ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel.

L’industrialisation, un sujet déjà inscrit comme priorité en 1960

L’accélération industrielle n’est pas qu’un programme gouvernemental à intégrer dans un business plan, il est surtout une autre façon d’envisager notre devenir industriel commun. Depuis les premières années de notre indépendance, nous avons planifié notre destin et nous étions dans une logique de croyance en nos capacités à atteindre nos objectifs dans des délais historiquement raisonnables et idéologiquement acceptés dans un monde à la recherche d’un idéal noble. Pour ceux qui se souviennent du premier plan quinquennal 1960-1964 et de la ferveur du début de l’indépendance, l’élargissement de la base productive dans le secteur secondaire était une priorité pour inscrire le Maroc dans un élan d’industrialisation ayant comme base une maitrise de l’industrie lourde. Le complexe de Nador qui devait permettre le démarrage a sombré dans les luttes autour du pouvoir et dans les divergences idéologiques qui ont caractérisé cette époque. Certains peuvent dire aujourd’hui, que notre pays a échappé à un mode socialisant qui a fait beaucoup de dégâts dans certains pays. D’autres peuvent légitimement affirmer le contraire et dire que la Corée du sud était dans les mêmes conditions économiques et qu’elle a réussi à devenir une puissance industrielle. La question demeurera sans réponse et le Maroc d’aujourd’hui n’est pas encore un pays industriel. Notre secteur secondaire, dont une grande partie est constituée par les activités minières extractives et moyennement transformatrices ne représente que 14% de notre PIB et que les objectifs « ambitieux » de notre nouveau « Plan d’Accélération Industrielle » PAI veulent porter cette part à 23%. Cet objectif est raisonnable au regard de l’effort financier qui sera consenti par le contribuable marocain pour alimenter le Fonds de Développement Industriel (FDI) et au regard des acquis des deux plans qui ont été adoptés depuis 2005.

Le Plan d’accélération industrielle : une consolidation des acquis !

Le 2 avril était l’occasion de préciser les contours et les objectifs du nouveau-né dans la gestion volontariste du secteur de l’industrie. Ce plan devra atteindre l’âge adulte en 2020 et permettra au pays d’enregistrer des points dans sa lutte pour le développement. Les rédacteurs du PAI ont fait de la reconnaissance des acquis des deux plans relatifs à l’émergence un point à souligner et des réalisations à consolider. Ne pas le faire aurait été perçu comme un manquement à l’ « élégance politique ». Ainsi, peut-on lire dans les documents de présentation du PAI que le « secteur industriel marocain s’est engagé dans une dynamique de croissance qui s’est fortement consolidée depuis la mise en œuvre du Plan émergence et la conclusion ,en 2009, du Pacte National pour l’Emergence Industrielle » Les réalisations des deux plans précédents sont 110 000 emplois créés, une croissance de 22% des exportations, une évolution des infrastructures, l’implantation au Maroc de leaders industriels et une accélération du rythme d’arrivée des investissements directs étrangers.
Ces réalisations ne peuvent avoir un sens dans la durée sans une politique de consolidation qui doit s’inscrire dans le cadre des atouts stratégiques du Maroc et notamment, de son positionnement et des défis qu’il doit relever dans un avenir proche. Il s’agit d’intégrer les nouveaux actifs arrivant en grand nombre sur le marché du travail, d’augmenter la part du PIB industriel de 9 points, d’augmenter les capacités d’exportation en quantité et en qualité et d’améliorer la productivité. Les défis sont donc très grands et démontrent l’ampleur des carences à affronter, à savoir :
– « Le tissu industriel est atomisé et menacé par l’informel.
– La compétitivité est fragile.
– Les compétences doivent mieux répondre aux besoins des opérateurs.
– Les infrastructures industrielles ne sont pas pleinement exploitées.
– Le couple territoire-industrie, tel que spécifié dans la nouvelle constitution, doit faire l’objet d’une attention particulière. »
 
Trois axes et dix mesures

Ce sont ces raisons qui ont poussé à envisager une nouvelle vision qui devra encadrer le développement du secteur industriel jusqu’en 2020. Ce plan se veut novateur à travers ses axes qui sont l’intégration industrielle à travers les écosystèmes, la mise en place d’outils de soutien adaptés au tissu industriel et un positionnement international plus marqué.
Dix mesures constituent l’ossature du plan et visent essentiellement à créer une dynamique entre les grandes entreprises et les PME. La recherche de l’optimisation des retombées sociales et économiques se fera à travers la compensation industrielle qui vise à augmenter les taux d’intégration de nos produits et à conquérir un cycle ascendant en matière de couverture de déficits de notre balance commerciale. L’informel fait partie des cibles du plan à travers son intégration progressive et multidimensionnelle (financière, fiscale, sociale…). L’exemple de l’OCP est mis en avant pour démontrer les bienfaits sur l’intégration des PME dans un schéma global de développement intégré.
Les volets d’appui aux petites et moyennes entreprises pour renforcer leur compétitivité sont multiples et concernent l’innovation, l’amélioration de la qualité et l’accès aux financements. Les questions relatives au foncier et aux dysfonctionnements ayant marqué la gestion des zones industrielles vont donner lieu à une nouvelle forme d’affectation des lots pour l’industrie. La location des infrastructures permettra de lutter contre les formes de déviation qui ont transformé les terrains acquis à des prix très concessionnels en source génératrice de rentes. 1000 ha seront mis en place pour répondre à la nouvelle approche de gestion du foncier industriel.
Au niveau du positionnement à l’international, les ambitions sont grandes et semblent vouloir lire d’une façon critique  l’expérience du Maroc en matière d’exploitation des Accords de Libre Echange (ALE). Les industriels marocains et notamment, ceux ayant beaucoup compté sur les facilités qu’allait offrir la libre circulation de leurs produits se sont, à maintes reprises, exprimés pour une révision des ALE. Le PAI se propose d’assurer un suivi « rapproché des ALE en cours de négociation, et une surveillance sans relâche du respect t des dispositions des ALE existants. »
Le plan compte sur une grande agressivité dans la chasse aux investissements et aux emplois potentiellement localisables.
Parallèlement, et en vue de promouvoir l’investissement étranger, la stratégie prévoit d’instaurer une culture de « Deal Making » et de préparer le Maroc à saisir les opportunités d’avenir, dont notamment la délocalisation programmée de 85 millions d’emplois Chinois. A cet effet, une équipe dédiée composée de 20 prospects sera mise en place. Il est envisagé, également, d’assurer « un suivi rapproché des ALE en cours de négociations, et une surveillance sans relâche du respect des dispositions des ALE existants. On évoque même officiellement, la nécessité d’instaurer une culture de « deal Making ». Celle-ci nécessitera des efforts et des coûts que notre tissu industriel et nos décideurs doivent supporter. Etre présent au moment opportun et d’une façon régulière peut renforcer l’exploitation des atouts sectoriels, politiques et géographiques. Une équipe dédiée est prévue et comptera 20 personnes. Ce sont de nouvelles méthodes qui doivent être évaluées constamment. La valeur temps en matière du positionnement au niveau international se mesure au jour le jour et s’évalue en termes d’efficacité et de chiffres d’affaires.

Le pilotage et la nécessaire évaluation continuent

Comme tous les plans, un comité de pilotage est mis en place pour orienter, suivre et évaluer. La convergence sera le moyen le plus stratégique à mettre en place. Le PAI englobe plusieurs composantes qui relèvent de structures gouvernementales et non gouvernementales diverses. Notre culture en matière de coordination du travail gouvernemental se limite généralement à des réunions protocolaires et des procès-verbaux bien rédigés et souvent bien classés dans des tiroirs. Accélérer la croissance de l’industrie nécessite un nouveau regard sur la chose publique et une nouvelle philosophie en matière de gestion. L’accélération est certes une nécessité stratégique, mais elle doit surtout emporter l’adhésion des acteurs qui vont la porter et induire chez eux un profond sentiment de responsabilité et d’initiative. Nous avons assisté depuis des décennies à la mise en place de politiques publiques ou de simples programmes. Certains ont pu donner lieu à une réelle évolution de nos indicateurs économiques, tandis que d’autres ont partiellement atteint leurs objectifs. Nous sommes depuis une décennie, dans une logique de course contre nos déficits. Nos plans sectoriels connaissent des hauts et des bas et manquent cruellement d’une évaluation profonde, continue et objective de leur avancement, de leurs blocages et de leurs faiblesses.

Plus de communication, plus de coordination et plus d’association

L’accélération industrielle a certes connu un travail de présentation et de communication presque parfait, mais semble ne pas avoir rencontré tous les acteurs qui doivent suivre le rythme accéléré. L’OCP est mise en avant pour tirer vers le haut un tissu de PME, mais cette institution est publique et suit une logique de développement responsable depuis quelques années. Elle peut contribuer à la concrétisation de l’esprit qui sous-tend la nouvelle vision gouvernementale, mais ne peut à elle seule garantir son succès. La CGEM et le système bancaire ont fait leurs discours et ont manifesté leurs intérêts, mais n’ont pas encore mis en place les mécanismes d’adhésion dans des procédures officielles. L’accès au financement est une responsabilité «historique» de nos banques dans ce domaine. Les critères d’évaluation de solvabilité des PME les bloquent. Le Crédit agricole a fait une réelle révolution dans l’accompagnement du Plan Maroc Vert avec «Tamwil Al Fallah» et l’accélération industrielle ne peut se suffire des financements traditionnels pour alléger le poids de l’atomisation et pour créer une dynamique autour des grands groupes industriels.
L’accélération industrielle doit créer une réelle mutation d’un tissu industriel submergé par les structures familiales qui répugnent l’accès de « l’étranger » dans la structure de l’entreprise. Moderniser l’entreprise implique une nouvelle génération de managers « agressifs », en parfaite symbiose avec l’environnement de la créativité et de l’innovation et imbibée d’une culture de la qualité pour accéder durablement aux marchés.

Le PLF 2015 : une première enveloppe de 3 milliards de DH sur les 20 milliards prévus
Le PLF 2015 fait du plan d’accélération industrielle un des chantiers qui vont inscrire le Maroc dans une nouvelle ère de développement de ses structures productives. La note de présentation du PLF consacre plus de cinq pages au PAI et le considère comme un moyen qui va «imprimer un rythme soutenu à la croissance du secteur industriel pour conforter la place du Maroc parmi les nations émergentes ».

L«‘implémentation»  du PAI : est-ce que tout le monde est prêt ?

Se poser cette question ne peut signifier autre chose qu’un questionnement légitime sur la capacité des moteurs à affronter les pentes et à pouvoir accélérer. C’est un processus qui doit rompre avec les périodes d’échauffement et entamer la route dans de bonnes conditions. Les cinq premiers contrats ont été signés dans le secteur de l’automobile le 29 octobre dernier. La terminologie est claire, il s’agit de contrat de performance et non de contrat de subvention ou de support. La performance se mesure à travers des indicateurs de résultat et non de moyens. Les 4 écosystèmes qui seront accompagnés doivent créer plus de 56 000 emplois, réaliser un taux d’intégration de 65% et multiplier les exportations par 2,5 .Ces 4 écosystèmes concernent les filières du câblage automobile, l’intérieur véhicule et sièges, le métal et emboutissage et les batteries automobiles. Les objectifs fixés pour ces écosystèmes représentent 63% des performances à atteindre pour tout le secteur au terme du PAI (2020). Commencer par ce secteur n’est pas fortuit. Il coïncide avec une période qui impose du volontarisme pour atteindre un taux d’intégration important et pour affronter le défi de la compétitivité. Les acquis ne peuvent être consolidés sans réactivité politique d’abord et institutionnelle ensuite. Le contexte international ne permet aucunement de chanter les acquis et de faire des discours sur le passé, fut-il très récent. La concertation avec les professionnels du secteur (AMICA) a été à la base de l’identification des filières qui pourraient être « écosystèmisées ».
Les mesures incitatives liées aux contrats de performance sont :
– « Des primes de subvention pouvant atteindre 30% du montant de l’investissement pour les métiers pionniers ;
– Une prime à l’intégration locale ;
– Le développement du foncier locatif avec la contribution du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social. Sur les 1000 Ha prévus en foncier locatif, 275 seront réservés à l’automobile ;
– La mise en place d’un Centre d’Etudes, d’Essaies et de Développement.
– La formation de 90.000 profils adaptés aux besoins spécifiques du secteur. »
Les bénéficiaires de primes et de subventions se sont engagés à réaliser les objectifs fixés par le PAI pour l’automobile en termes, notamment, de création d’emplois, de valeur ajoutée et de capacités d’exportation. Les termes des contrats, que nous n’avons pas pu examiner, doivent, en principe, inscrire les conditions d’évaluation et mesurer des résultats atteints. Les fonds publics qui seront affectés aux bénéficiaires doivent donner lieu à des résultats concrets.
Si le secteur de l’automobile est prêt, d’autres secteurs vont prendre le temps de faire murir leurs projets. Les premières informations semblent indiquer que les fédérations des différentes industries n’ont pas encore donné un signal fort pour leur implication. L’écosystème du secteur de la chimie et de la parachimie prendra forme très prochainement, avec comme locomotive un acteur public performant à savoir, l’OCP. Cet organisme se trouve déjà dans une logique d’accélération et son intégration dans le PAI n’est qu’une question d’homogénéité. Les « textiliens » et leur association(AMITH) attendent la mise en place des mécanismes pour intégrer le PAI. Le secteur souffre de beaucoup de maux et cherche constamment à améliorer sa compétitivité à l’export et à faire face au poids de l’informel. La préparation du dossier des écosystèmes de ce secteur est en cours, avec un appui du ministère. Les autres secteurs et leurs fédérations sont toujours en train de chercher les meilleurs moyens pour présenter leurs dossiers. L’agroalimentaire devra atteindre l’achèvement des études qui vont s’étaler sur au moins 18 mois. La fédération de transformation des produits de la pêche ne devra pas rejoindre le PAI avant la résolution du problème du département de tutelle. La Fenip préfèrerait la tutelle du département de l’industrie à celle du ministère de l’Agriculture et des pêches.
En attendant l’arrivée des différentes filières industrielles dans l’enceinte du PAI, le ministère et la CGEM doivent faire davantage d’efforts pour impliquer l’ensemble des acteurs dans cette ambition nationale. Les écosystèmes doivent faire l’objet d’un travail de concertation et les différentes fédérations peuvent, au moins, s’inscrire dans un document d’intention fixant un calendrier. Les objectifs sont grands, le législateur donnerait prochainement son accord pour alimenter le Fonds du Développement Industriel par une dotation première de 3 milliards de DH et il serait très judicieux de veiller à ce qu’ils soient gérés avec efficacité. Arriver à la fin de 2015 avec de faibles taux de déblocage serait préjudiciable pour notre industrie.

 
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