Industrie

Affaire Legler : l’épilogue pointe enfin à l’horizon


Le dossier LGM Denim (plus connu par Legler) entre dans sa phase d’épilogue. En effet,  cinq ans après un redressement judiciaire qui n’a mené nulle part et plusieurs tentatives de reprises non abouties (dont celle du turc Bossa), la liquidation effective de cet ex-fleuron industriel marocain, entamée en toute discrétion en octobre 2015, a franchi une nouvelle étape décisive en ce début février 2016. Aussi, dans la foulée de la mise en vente des machines et équipements industriels, le tribunal de commerce de Rabat a décidé d’accélérer le démantèlement de l’ex-fabricant de fils pour jeans, en introduisant également dans le circuit des enchères le site industriel de Skhirat, avec une mise à prix fixée à près de 400 MDH.
Après un premier round déclaré infructueux avec des offres aux alentours de 300 MDH, une nouvelle séance d’enchères est programmée pour la deuxième moitié de février. Il faut dire que la seule assiette foncière qui abrite l’unité de LGM, totalise plus de 13 hectares. Ce qui conforte les attentes du liquidateur judiciaire pour trouver dans les meilleurs délais un acquéreur pour le site au prix étayé par les expertises judiciaires. Qu’à cela ne tienne, une telle manne « providentielle », même rehaussée de la vente des machines (estimée entre 150 MDH et 200 MDH) serait-elle suffisante pour faire face à la montagne de dettes que la déconfiture de LGM Denim a laissée derrière elle ? Rien n’est moins sûr, si l’on sait que les créances bancaires en souffrance sur ce dossier totalisent, à elles seules, plus d’un milliard de dirhams (dont la plus grosse ardoise pour BMCE Bank). Rappelons que LGM Denim, qui avait nécessité un investissement d’un milliard de dirhams et atteint en vitesse de croisière quelque 800 employés, était louée comme un modèle d’intégration en amont de l’industrie textile marocaine. Et en trois ans à peine, elle est passée d’une fierté économique, à la plus grosse débâcle d’un secteur vital.

 
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