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African Digital Summit : les moments forts de la deuxième journée

Le deuxième jour de l’African Digital Summit a tenu toutes ses promesses.

À l’image du premier jour, consacré entre autres à l’état des lieux des fortes tendances digitales, les panels et keynotes ont abordé plusieurs thématiques relatives au digital. Ainsi, Dr. Laura Sophie Dornheim, directrice de la Communication GmbH (Allemagne), a traité du dilemme de l’écosystème de la publicité en ligne. La publicité en ligne n’a cessé de progresser depuis 2007, sous l’impulsion entre autres de Google et Facebook. Mais dernièrement, l’écosystème est sujet à des dérives. Elle juge que les annonceurs nuisent à leur image de marque en recourant à la publicité intempestive. Elle leur a adressé dans ce sens un message clair : « Ne pensez pas aux indicateurs clés de performance, mais pensez plutôt à comment les utilisateurs vont percevoir votre publicité ». Dr. Laura Sophie Dornheim ajoute que 11% des utilisateurs bloquent les publicités. Selon elle, il s’agit d’un outil de dissuasion. « Adblocker est une arme pour les utilisateurs. Elle leur permet de dire annonceurs : si vous continuez à m’inonder de publicité, je vais voir ailleurs ». Au niveau personnel, la speaker estime qu’une publicité sponsorisée au milieu de 10 posts sur une timeline est acceptable.

Créativité artificielle

Pour sa part, Stephane Scheyven, Business Developement Director de Contagious (Belgique), s’est attardé sur la créativité computationnelle (relative aux ordinateurs). Il a d’emblée annoncé la couleur : « Il est vrai que pendant 100 ans, les ordinateurs ont fait ce qu’on leur demandait de faire. Mais quelque chose s’est produite que même Ada Lovelace (pionnière de la science informatique) n’a pas prévu : l’apprentissage automatique ». À coup d’exemples vidéo, Stephane Scheyven a démontré que l’ordinateur est capable de créativité. Preuve à l’appui, il a montré à l’audience une composition musicale et un morceau de rap créés de bout en bout par un ordinateur. Un constat qui a poussé Stephane Scheyven à se demander : « Est-ce que les humains sont toujours nécessaires pour la création de contenu ? », avant de conclure : « Tu ne vas pas perdre ton emploi au profit d’un ordinateur. Tu vas le perdre face à un être humain qui utilise mieux un ordinateur ».

Digital Trends Morocco

L’un des moments très attendu de la journée était la présentation de l’étude « Digital Trends Morocco 2018 ». Il ressort de la 4ème édition de l’étude de référence sur le digital que 81% des annonceurs déploient une stratégie digitale. Autre résultat de l’étude, les sites web et les réseaux sociaux sont les plateformes les plus utilisées, mais l’intérêt se tourne vers l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Concernant le budget, Un le montant alloué au digital avoisinant les 3 millions de DH et 47% des annonceurs dépensent moins de 2 millions de DH, relève l’étude qui note que le budget digital représente, en moyenne, 8% du budget marketing et communication. Ce chiffre pourrait passer à 13% en 2018.

S’en ai suivie l’intervention de Valérie Dagand, Chief Digital and Data Officer du groupe Vinci Autoroutes (France) qui a mis un accent particulier sur le rôle que joue la data dans la croissance de l’entreprise et l’amélioration de son image de marque. « Il faut savoir que 90% des data ont créées ces trois dernières années. Cela évolue avec une croissance très exponentielle. Par contre, nous n’avons pas les bons outils ou les bonnes applications pour traiter tout le flux de la data », a-t-elle souligné. « Le digital est en train d’apporter un changement du comportement du client. Aujourd’hui, l’immédiateté est devenue une valeur fondamentale », a-t-elle ajouté. Il faut dire que la data est au centre des préoccupations des directeurs marketing des entreprises aujourd’hui. Véritable facteur de compétitivité, elle a engendré la transformation du marketing qui passé d’une approche basée sur le produit à une approche centrée sur le client. Autrement dit, c’est le client qui a pris le pouvoir grâce au digital, estiment de nombreux experts. Aux entreprises donc de s’adapter à lui. Valérie Dagand a aussi évoqué le rôle des chatbots (agents conversationnels intelligents très en vogue aujourd’hui) et a appelé les marques à beaucoup miser sur la formation pour réussir leur transformation digitale.

Morocco Digital Awards 2018

La cérémonie tant attendue de remise de prix dans le cadre du Morocco Digital Awards est venue clôturer l’édition 2018 de l’African Digital Summit du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM). 54 dossiers au total ont été reçus par le jury présidé par Reda Taleb. « Tous les participants ont été évalués sur cinq critères à savoir l’approche stratégique, la créativité, l’innovation, la qualité d’implémentation et l’efficience. Il y a cinq catégories et trois gagnants par catégorie », a précisé Mounir Jazouli, président du GAM. Ainsi, dans la catégorie « Best digital advertising and brand content campaign », c’est inwi qui a décroché le 3ème prix. Le deuxième prix est allé à Coca-Cola. Et, Mondelez a arraché la première place. La deuxième catégorie récompense les marques qui ont le plus créé d’engagement et d’interaction avec le client en 2017, et c’est BIC qui remporte la palme d’or. Dans la 3ème catégorie « Best mobile application and website », c’est 2m.ma qui prend la première place. La quatrième catégorie, qui récompense les marques ayant réussi à créér une interaction à fois online et offline, a entre autres primé BMCE Bank (en troisième position) et inwi (pour la deuxième place). La dernière catégorie « Best digital innovation and service launch » a récompensé le groupe Renault (3ème prix), Wafa Assurance (2ème prix) et la SNRT (1ère place).

Force est de souligner qu’à l’instar des précédentes éditions, l’African Digital Summit 2018 a été un franc succès, et les organisateurs n’ont d’ailleurs pas caché leur satisfaction.

 
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