Innovation

Afrikonnect rapproche startups et grands groupes

Casablanca est décidément la capitale des startups africaines. Après Startup of the year Africa 2018, ou encore Futur.E.S in Africa, la capitale économique a accueilli Afrikonnect du 22 au 23 mars. Il s’agit d’un événement qui a réuni une trentaine de startups venues d’Afrique (Maroc, Sénégal, Nigéria et Tanzanie), des acteurs clefs de l’entreprenariat et de l’innovation à savoir entrepreneurs à fort potentiel, business angels, investisseurs en capital-risque, incubateurs et expert de l’innovation, venus d’Afrique francophone et anglophone et de la région MENA. Pas moins de 200 participants dont des intervenants de haut niveau comme Kamran Elahian, investisseur en capital-risque basé dans la Silicon Valley, ex-conseiller des Nations unis et du gouvernement de Singapour pour l’entrepreneuriat et l’innovation, Fadi Ghandour, fondateur de Wamda Capital, fonds de capital-risque pour la région MENA basé à Dubaï, Aaron Fu, directeur général de MEST, reconnu comme le meilleur incubateur d’Afrique, présent au Ghana, au Nigeria et au Kenya, ou encore Yann Kwizera, entrepreneur et business angel rwandais qui a participé à la transformation digitale du Rwanda et de ses institutions gouvernementale (e-gov).

« C’est la première édition d’Afrikonnect qui est une plateforme qui ambitionne d’accélérer la collaboration entre les grands groupes et les startups africaines en phase de croissance. L’objectif est vraiment d’aider les grands groupes à se digitaliser en ayant accès à ces startups et de devenir leurs clients. L’autre objectif aussi est de permettre à ces startups d’avoir accès à un autre marché, notamment en Afrique francophone », souligne Kenza Lahlou, fondatrice et managing partner d’Outlierz Ventures, un fonds de capital-risque qui investit dans les startups africaines. « Nous avons invité les startups de notre réseau africain pour rencontrer les grands groupes marocains dans les secteurs de la banque, de l’assurance, de l’agriculture, du transport, etc. », ajoute-t-elle. Pour Kenza Lahlou, il est aujourd’hui important de pouvoir changer le mindset des deux côtés (startups et grands groupes) pour favoriser de réelles collaborations en vue d’innover. Pour sa part, Kamran Elahian, estime que le Maroc a un potentiel énorme.

« Ce pays regorge de jeunes qui débordent d’énergie et qui sont intelligents et a déjà les fondamentaux d’une économie d’innovations. Je suis ici pour rencontrer les autorités et les entrepreneurs. Le potentiel en matière d’entrepreneuriat est vraiment énorme », assure-t-il. Kamran Elahian est intervenu  dans deux panels dans le cadre d’Afrikonnect où il a prodigué une série de conseils à la jeune génération. Ismail Diouri, Directeur général d’Attijariwafa bank, qui est intervenu dans un panel sur la transformation du secteur bancaire et des assurances fait remarquer que les startups et les grands groupes ont intérêt à travailler ensemble plutôt que de devenir des concurrents. « Les startups et les grands groupes ne doivent pas être des concurrents. Au lieu qu’il y ait une concurrence et une méfiance entre les deux parties, je pense qu’il y a toute une kyrielle de raisons qui montre que toutes les deux parties doivent coopérer en vue de créer un écosystème et mettre en place une offre de services plus compétitifs adaptés aux attentes de la clientèle », explique-t-il. Il va plus loin sur le volet de l’accès des startups au financement en soulignant qu’il y a un problème de communication entre les deux parties.

 « Il y a vraiment un besoin d’explication sur le sujet de l’accès au financement bancaire pour les startups. Il faut que les startups comprennent que le besoin de financement à certaines étapes de développement de leurs entreprises ne passe pas par la banque, qui n’est pas là pour servir la création d’entreprises. Et cela, pour la simple raison que la dette est un très mauvais moyen de financer une création d’entreprise parce qu’à ce stade, l’entreprise n’a pas de cashflow, n’a pas de certitude d’avoir du cashflow et si son promoteur n’a pas de biens personnels, l’entreprise ne sera même pas capable de donner des garanties pour avoir du crédit », détaille le DG d’Attijariwafa bank. Soulignons qu’Afrikonnect a été organisé sous l’impulsion de StartupYourLife et de LaFactory, deux acteurs reconnus de la scène entrepreneuriale marocaine, en partenariat avec Outlierz Ventures.

 
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