Politique

Al Hoceima : le Roi limoge plusieurs ministres

Les sanctions ne se sont pas fait attendre. À peine le rapport sur l’enquête concernant les retards enregistrés dans l’exécution des projets programmés dans le cadre de « Al Hoceima Manarat Al Moutawassit » présenté par Driss Jettou, premier président de la Cour des Comptes, SM le Roi Mohammed VI a limogé 4 ministres.

Il s’agit de Mohamed Hassad, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation des Cadres et ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, El Houssaine Louardi, ministre de la Santé et Larbi Bencheikh, secrétaire d’État en charge de la formation professionnelle et ex-directeur général de l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail). Ali Fassi-Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a aussi été gracié.

Les sanctions royales concernent aussi Rachid Belmokhtar, ex-ministre de l’Éducation nationale et de la Formation des Cadres, Lahcen Haddad, ex-ministre du Tourisme, Lahcen Sekkouri, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Amine Sbihi, ex-ministre de la culture et Hakima El Haite, ex-ministre déléguée auprès du ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Environnement. Ces derniers n’occuperont désormais aucune fonction officielle.

SM le Roi Mohammed VI a dans ce sens chargé Saâdeddine El Othmani, Chef du gouvernement, de formuler des propositions pour remplacer les ministres relevés de leurs fonctions.

Dans son rapport, Driss Jettou s’est arrêté sur plusieurs dysfonctionnements. Concernant le ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville, la Cour des comptes constate que la convention spécifique, qu’il a signée avec l’Agence du Nord, n’a été visée qu’en août 2016 et seuls 50 millions de DH ont été débloqués sur un montant de 220 millions de DH prévus pour la période 2016- 2017. La Cour recommande au ministère notamment d’accélérer les études pour démarrer les travaux relatifs au projet de confortement et de stabilisation des terrains au quartier Boujibar. Le ministère devrait aussi se mobiliser aux côtés de l’Agence du Nord pour assurer un suivi rapproché des projets relevant de ses prérogatives.

Pour le ministère du Tourisme, au vu du retard constaté dans le lancement du programme touristique, la Cour des comptes recommande de renforcer et diversifier les actions de promotion engagées cet été en raison de l’importance du tourisme pour l’économie de la région.

Pour l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, la Cour recommande de sécuriser l’approvisionnement de la région en eau potable qui constitue une source de préoccupation des autorités locales, et de rattraper le retard accusé par l’office dans la réalisation de la station de dessalement ainsi que du projet d’adduction d’eau depuis le barrage de Bouhouda.

Pour l’OFPPT, la Cour recommande de veiller à la réalisation des deux centres de formation professionnelle à Bni Bouayach et Issaguen pour assurer leur ouverture dès la rentrée prochaine, surtout que les appels d’offres les concernant ont été lancés avec retard et n’ont été adjugés qu’en octobre 2017. D’autres départements comme l’équipement, l’eau, l’agriculture et les eaux et forêts, bien que leurs projets aient connu un démarrage timide, ont pu accélérer la cadence de leur réalisation, et pour certains, renforcer leurs programmes, ce qui les met dans une position favorable pour réaliser leurs projets dans les délais.

Pour le ministère chargé de l’Équipement, la Cour des comptes recommande d’accélérer les projets de désenclavement de la province d’une manière générale, notamment les tronçons routiers relevant du programme « Manarat Al Moutaouassit » dont le budget a été porté de 464 millions de DH à 714 millions de DH, et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’achèvement des travaux de la voie expresse Taza-Al Hoceima dans les meilleurs délais, au regard de son importance pour l’ensemble de la région. Au vu de la sensibilité de la problématique de l’eau dans la région, le ministère doit également accorder une attention particulière aux différents programmes relatifs à l’approvisionnement en eau, portés par le secrétariat d’État, l’Agence du bassin hydraulique et l’ONEE, souligne la Cour présidée par Driss Jettou qui suggère de s’appuyer sur les réalisations du programme « Manarat Al Moutaouassit » pour engager un plan intégré inclusif pour le développement socio-économique de la région.

 
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