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Bénéfice historique : le CMI répond

Suite à notre article « Le Centre Monétique Interbancaire dégage un bénéfice historique » publié le 02 août 2017, le CMI nous a adressé le vendredi 04 août 2017 un droit de réponse.

Dans cet article, nous sommes revenus sur les résultats annuels de 2016 du Centre tout en expliquant les raisons de cette bonne performance. L’article a évoqué également le mécontentement des clients et commerçants quant aux commissions du CMI. Comme la loi nous le dispose, nous publions le droit de réponse du Centre. Vous trouverez aussi les remarques de la rédaction.

« Suite à la publication le mercredi 02 août 2017 sur votre site challenge.ma d’un article intitulé ‘‘Le Centre Monétique Interbancaire dégage un bénéfice historique’’, nous souhaitons apporter la mise au point suivante, que nous vous prions de bien vouloir publier sur votre site dans le cadre de l’exercice de notre droit de réponse :

L’exercice 2016 du Centre Monétique Interbancaire (CMI) a été marqué par 2 événements exceptionnels non courants, à savoir :

  • La cession de notre activité de switching à HPS Switch, qui a contribué à hauteur de 50% au résultat net 2016.
  • L’intégration de Maroc Télécommerce, absorbée en janvier 2016, et dont les revenus participent également à ce résultat.

En faisant exception de ces opérations non courantes, le résultat courant à fin 2016 affiche une baisse de 7% par rapport à 2015, due à la perte du chiffre d’affaires de l’activité de switching après sa cession.

Ainsi, depuis juillet 2016, le CMI ne perçoit plus de frais de routage pour les transactions de retrait GAB interopérables (0,4 DH par transaction). Le montant de 6 DH dont parle l’article publié sur votre site est en réalité perçu par la banque propriétaire du GAB sur lequel le retrait a été effectué.

Par ailleurs, concernant les commissions payées par les commerçants, les chiffres avancés sur votre article sont erronés et ne reflètent aucunement la réalité. A titre indicatif, vous trouverez ci-dessous les commissions maximales perçues sur les transactions de paiement par cartes bancaires marocaines pour les principaux secteurs d’activité :

  • Stations-services : 0.3% HT
  • Epiceries, supérettes : 1% HT
  • Magasins de proximité : 0.9%HT
  • Secteur Santé : 1.5% HT
  • Habillement : de 2,2%HT à 2.5% HT
  • Hôtels, agences de voyages : 2.50%
  • Luxe, joaillerie : 3% HT

Ces commissions sont également réétudiées pour les clients à très fort volume.

Ces chiffres, étant des maximums, restent en deçà des 4% cités dans votre article. Plus encore, ces pourcentages représentent des commissions brutes partagées entre le CMI, les banques émettrices des cartes et les opérateurs tels que Visa ou Mastercard.

Ce modèle de business est appliqué partout dans le monde et permet d’assurer à chaque intervenant dans la chaine de valeur une rémunération de ses services. Les tarifs appliqués au Maroc ne sont pas plus élevés que ceux pratiqués dans des pays de même niveau de développement. La rentabilité du CMI est en ligne avec celles de ses homologues et permet de financer l’innovation, la sécurité des plateformes, le renouvellement des technologies.

Nous tenons également à préciser que le CMI a toujours accompagné ses clients par des baisses de taux de commissions, au fur et à mesure du développement des volumes de paiement par cartes bancaires.

La promotion du paiement par cartes par les consommateurs et son acceptation par les commerçants est la priorité du CMI, qui effectue chaque année des investissements conséquents en communication auprès des porteurs de cartes et des commerçants pour encourager cette pratique.

Le CMI continuera à encourager le paiement par cartes et son acceptation par les commerçants, dans le cadre de sa mission de réduction du cash partout au Maroc, de Tanger à Lagouira, en fournissant les équipements aux petits commerces, en travaillant de concert avec les banques émettrices de cartes pour permettre à leurs porteurs de régler leurs achats en toute sécurité.

Cordialement

Mikael NACIRI
Directeur Général du CMI »

La rédaction, après lecture du droit de réponse, a émis ses remarques :

« Nous vous remercions pour cette mise au point qui permet de clarifier davantage l’analyse sous-jacente de l’alerte ‘‘Le CMI dégage un bénéfice historique’’ parue le 02 août 2016. Nous y apprenons avec satisfaction que les commissions monétiques facturées aux commerçants sont, désormais, plafonnées à 3% et non pas à 4% comme nous l’avions écrit, ce qui était encore en vigueur il y a pas très longtemps ! Nous nous excusons pour cette absence de mise à jour de nos informations mais ceci étant dit, des centaines de commerçants se plaignent toujours des tarifs élevés facturés par le CMI et sont, parfois, prêts à consentir aux clients de petites remises pour les paiements cash.

Quant à l’arrêt depuis juillet 2017 de la perception par le CMI des frais de routage pour les transactions de retrait GAB interopérables (0,4 DH par transaction) sans aucune incidence sur le coût supporté par le client marocain (qui continue de payer 6 DH par retrait chez le GAB confrère, montant totalement empoché désormais par la banque propriétaire du GAB), nous en prenons note mais ceci met davantage l’accent sur le caractère ‘‘historique’’ de la performance du CMI en 2016, puisque réalisée quand bien même une partie de son business a été supprimée au milieu de l’année.

Enfin, si les opérations non courantes que le droit de réponse explicite ont certainement dopé le résultat net de 2016, il n’en demeure pas moins que la rentabilité des fonds propres caracole toujours à des niveaux stratosphériques et il est légitime de se demander si une telle aubaine pour les actionnaires n’est pas en rapport avec le monopole de fait dont jouit le CMI. D’ailleurs, il aurait été plus adéquat de retraiter le résultat courant non pas seulement des éléments exceptionnels (comme vous l’avez fait pour soutenir une baisse normative de 7% de cet agrégat), mais également du changement de périmètre que vous avez vous même reconnu (gestion de l’interopérabilité entre GAB et activité de Switching cédée à HPS). Cela aurait abouti à mettre réellement en exergue la profitabilité à périmètre courant qui serait toujours en progression ».

 

 
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