Agro-Industrie

Biscuiterie, confiserie et chocolaterie : Une reconfiguration s’opère !

Dans la biscuiterie, Kraft foods Maroc devient le premier opérateur du secteur avec près de 50% du marché, talonné par la filiale du groupe Boutgueray.

T

out est chamboulé au niveau du secteur de la biscuiterie, confiserie et chocolaterie. Les récentes opérations stratégiques réalisées par Kraft Foods Maroc ont fait de lui le numéro 1 du marché, avec 50% de parts de marché, après son rachat de Cadburry Maroc et de Bimo. C’est cette dernière opération qui lui a valu cette place puisque Bimo, seul, réalise un chiffre d’affaires qui dépasse les 800 millions de dirhams. Ainsi, c’est une véritable redistribution des cartes qui se fait au sein d’un marché qui pèse plus de 3 milliards de dirhams dont plus de la moitié revient à la seule branche de la biscuiterie. Mais Kraft devra faire face à une concurrence qui est des plus acharnées, tant au niveau de la production locale que de l’importation. Le marché de biscuiterie-confiserie-chocolaterie, compte en fait plusieurs dizaines d’entreprises structurées mais seule une poignée le domine. Un des concurrents sérieux dans le secteur de la biscuiterie serait probablement une des filiales du groupe Boutgueray, détenteur de la marque Excelo qui a été lancée en 2002. Elle est devenue, durant une période relativement courte, un opérateur incontournable, surtout depuis le rachat en 2008 de  Biscolux, présent sur le marché depuis 1994.

Le groupe qui importait l’essentiel de sa marchandise avant cette opération a modernisé l’outil de production de la société rachetée pour produire localement ce qu’il importait depuis les Emirats Arabes Unis. Aujourd’hui, la plus grande partie de l’usine est modernisée. Aux dernières estimations des professionnels, la filiale du groupe Boutgueray s’accapare près de 12% du marché au même titre que la société Henry’s. Bref, le marché, toutes filières confondues, est en train de vivre des mutations. Et ce n’est pas fini. Kraft Foods Maroc vient d’annoncer qu’elle fermait une de ses usines de production de Chewing-gums et Bonbons. Donc les chewing-gums Clorets, Clark’s et Action ainsi que les bonbons Halls ne seront plus produits au Maroc.

Une réelle perte pour l’industrie locale, même si la société s’engage à préserver l’emploi en réaffectant le personnel de l’usine dans d’autres structures. «Les multinationales ont tendance à régionaliser leur activité et par conséquent, s’adonnent à des analyses de compétitivité par pays d’implantation où le Maroc peut parfois s’avérer non compétitif face à d’autres pays comme la Turquie ou l’Egypte», analyse un opérateur. La production locale risque-t-elle d’être menacée par ces mouvements de concentration et de consolidation des outils de production? «Il faut aller vers la spécialisation de la production», lâche Nabil Chaouki, chef de la division industrie agroalimentaire au sein du ministère du Commerce et de l’Industrie. Et d’ajouter, «nous devons réaliser des analyses de compétitivité pour détecter et développer les filières où nous sommes compétitifs et qui pourront compenser celles où nous ne le sommes pas». Il n’est pas exclu que dans quelques moins, des annonces soient faites dans ce domaine, et pas des moindres !  

 

 
Article précédent

Au cœur du business de l'agro-alimentaire

Article suivant

OPA sur le Club Med : la CDG attendue au tournant