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Brexit : pas de négociation entre l’UE et Londres avant le divorce

L’Union européenne ne peut envisager aucune négociation sur l’avenir de ses relations avec le Royaume-Uni après le Brexit tant que les questions liées à leur divorce ne soient résolues, a affirmé, mardi 29 août 2017, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, au lendemain du lancement d’un nouveau round de tractations à Bruxelles.

« Il doit être ultra clair que nous n’entamerons aucune négociation sur les nouvelles relations, notamment économiques et commerciales, entre le Royaume-Uni et l’Europe avant que ne soient résolues toutes les questions qui ont trait à l’article 50 et donc au divorce », a-t-il affirmé à l’occasion de la conférence annuelle des ambassadeurs de l’UE à Bruxelles. Alors que les Britanniques veulent discuter de futurs accords commerciaux avec l’UE, les Européens se concentrent sur trois dossiers prioritaires : la facture que devra honorer le Royaume-Uni en quittant l’Union, le sort des citoyens européens sur le sol britannique et l’avenir de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Pour Jean-Claude Juncker, il faut « d’abord régler le passé avant d’envisager l’avenir ». Critiquant le contenu des récentes propositions britanniques sur le Brexit, il a affirmé avoir « lu avec l’attention requise » tous les documents publiés par le gouvernement britannique mais « aucun ne me donne vraiment satisfaction, donc il y a énormément de questions qui restent à régler ». Il a cité notamment la question de l’avenir de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord après le Brexit qui est « un très sérieux problème auquel nous n’avons pas de réponse définitive ».

Le même ton critique avait été adopté lundi 28 août 2017 par le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, qui a exhorté le Royaume-Uni à faire preuve de « clarté » et du « sérieux » pour négocier sa sortie de l’UE, avant le lancement du 3ème round de négociation. « Pour être honnête, je suis préoccupé. Le temps passe vite et nous devons commencer à négocier sérieusement », avait-il déclaré lors d’un point de presse, tenu au siège de la Commission européenne, aux côtés de son homologue britannique David Davis, tout en insistant que l’UE « a besoin de positions britanniques claires afin d’avoir des négociations constructives ». Il considère que plus « l’ambiguïté » sur les questions prioritaires sera levée rapidement, plus vite il sera possible d’envisager de discuter de la « future relation » entre l’UE et le Royaume-Uni.

Du côté britannique, le négociateur David Davis a assuré que son gouvernement a « travaillé dur » et est prêt à faire plus pour avancer dans les négociations sur tous les sujets. Le gouvernement britannique avait publié récemment une salve de documents sur sa position dans différents domaines liés au Brexit, mais la plupart de ces textes concernent la « relation future » avec l’UE, un volet que les Européens refusent d’aborder pour l’instant.

Le troisième round des négociations sur le Brexit, qui se tient cette semaine à Bruxelles, devra s’achever jeudi 31 août 2017.

 

 
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