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CDG : Le financier, plus aménageur que jamais

Avec un résultat net part du groupe qui recule très légèrement, la CDG résiste bien à la conjoncture, notamment face à des activités financières en recul. Cependant, elle revendique de mieux en mieux son statut de bâtisseur du Maroc de demain.

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evant les journalistes économiques et financiers, ainsi que les analystes, les responsables de la Caisse de dépôt et de gestion ont présenté les résultats du plus tentaculaire des groupes marocains. L’exercice 2013 a été marqué par une conjoncture difficile, qui n’a pourtant pas empêché le groupe CDG de maintenir ses résultats consolidés à un niveau proche de l’exercice précédent. En fait, la publication des résultats de la CDG, est l’occasion de jauger aussi bien l’épargne et prévoyance qui est le métier de base du groupe, mais également  la banque, l’assurance, la finance, le développement du territoire, etc.

Pour la deuxième année consécutive, le résultat net part du groupe reste sous la barre du milliard de dirhams, plus précisément à quelque 964 millions de dirhams, contre 976 millions en 2012, soit une légère baisse de 1,23%. 2012 et 2013 restent à ce jour des années record pour le groupe CDG en termes de RNPG. En effet, comparé à 2009, par exemple, c’est au moins 230 millions de dirhams de plus qui ont été engrangés par le groupe. Contrairement aux années précédentes, «les activités d’aménagement, de l’immobilier et du tourisme ont été les meilleurs contributeurs aux résultats du groupe», a souligné Anas Houir Alami, directeur général de la CDG. Et d’ajouter que : «cela marque un changement de tendance dans le retour sur investissement des activités de développement territorial du Groupe, grâce notamment aux contributions de l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa (AUDA) et de la CGI». 

A titre d’exemple, cette année les réalisations de la Compagnie générale immobilière (CGI) ont nettement progressé. Grâce aux projets gérés en propres, les réalisations de CGI SA ont atteint 2,6 milliards de dirhams. De même, l’accélération des réalisations de Dyar Al Mansour, la filiale qui s’occupe essentiellement des logements sociaux et économiques, a permis de dégager des revenus de 603,5 millions de dirhams en 2013. A cela, s’ajoute le projet Al Manar plus connu sous le nom de Casablanca Marina. Au final, la CGI affiche en 2013 un chiffre d’affaires consolidé de 3,73 milliards de dirhams, en appréciation de 24% par rapport à 2012.

Il convient de rappeler que cette année, la CGI a pu livrer la station touristique du plan Biladi d’Immi Ouaddar à Tafoult non loin d’Agadir, avec la mise en exploitation de l’ensemble des composantes touristiques. De même, d’importants projets à Kénitra, Rabat, Al Hoceima, Oujda, Fnideq, Agadir, Marrakech et Tanger ont été lancés par le principal promoteur immobilier du groupe CDG. C’est ce qui a permis de dégager un résultat opérationnel de 565 millions de dirhams en croissance de 28% et surtout, un résultat net part du groupe de 367 millions de dirhams en progression de 16%. Cette année, faut-il le rappeler, le périmètre de consolidation est constitué de 146 entreprises, dont 99 en intégration globale. Par la force des choses, la CDG est devenue le principal aménageur de l’Etat. De sorte que 68 des entités dont les résultats sont intégrés dans les comptes consolidés de la CDG concernent les activités de l’aménagement de l’immobilier et du tourisme (AIT). La banque et les activités financières (BAF) sont représentées par 34 filiales, contre 4 pour l’assurance. Enfin, 39 sociétés filiales de la CDG appartiennent à divers secteurs d’activités.

Pour ce qui concerne la contribution des autres secteurs consolidés, il faut reconnaître que les réalisations sont plus mitigées. Ainsi, «la contribution de la Banque Assurance, activités financières, assurance et réassurance a été moins importante, rappelle Anas Alami, du fait de la baisse des résultats de la Société centrale de réassurance, résultant de l’impact de la fin de la cession légale sur l’activité de la compagnie». Car faut-il le rappeler, auparavant, la SCR s’appuyait sur la rente de la cession légale qui représentait 10% sur les primes d’assurance. Une manne de 2 milliards de dirhams dont il était obligé de se défaire selon un planning qui a pris fin l’année dernière avec la disparition de la cession pour l’automobile et l’accident du travail. La dernière tranche a porté sur un niveau de primes de plus de 800 millions de dirhams. C’est sans doute pourquoi, la SCR est en train de signer des conventions avec les compagnies d’assurances afin de retrouver ces primes concernant, l’automobile, les accidents de travail et la responsabilité civile générale.

Par ailleurs, les activités financières ont également été touchées par la morosité au niveau des marchés de capitaux, particulièrement la Bourse de Casablanca. De sorte que les filiales de la CDG ont touché nettement moins de plus-values. En revanche, la SCR et le CIH demeurent parmi les meilleurs contributeurs du résultat net part du groupe. Concernant les perspectives du groupe, la CDG continue de dérouler son plan stratégique Oufoq 2015 pour le développement de zone industrielle et d’immobilier destinés aux entreprises. C’est d’ailleurs, non sans une certaine satisfaction que l’évoque Anas Alami. Selon lui, Les indicateurs du plan stratégique Oufoq 2015 de la CDG enregistrent à fin 2013 des taux de réalisation satisfaisants, avec notamment 806 Ha de zones industrielles aménagées (ZAI) et en cours de livraison correspondant à 85% de l’objectif Oufoq 2015 pour les ZAI. A cela, s’ajoutent 249.000 m² de zones offshoring, soit 83% des objectifs et 13.500 lits hôteliers livrés ou en cours de réalisation, soit 99% des objectifs et 308.000 m² d’immobilier tertiaire et locatif livrés et en cours de réalisation (81% de l’objectif Oufoq 2015).

Aujourd’hui, visiblement la CDG revendique avec fierté son statut de bâtisseur du Maroc en accompagnant tous les secteurs économiques dans leurs besoins de fonciers. «En tant que premier investisseur institutionnel du Royaume, le Groupe CDG est un acteur majeur de l’économie marocaine», note Anas Alami. Le groupe, à travers ses dizaines de filiales, est engagé dans au moins une cinquantaine de projets structurants du Royaume. Car, outre le projet de Casa Anfa ou de Casa Marina, on retrouve la CDG dans l’Eco-Cité de Zenata qui s’étend sur 1830 ha et nécessitera un investissement de 21 milliards de dirhams. Cette ville nouvelle devrait accueillir à terme quelque 300.000 habitants.  Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Il y a notamment le développement du Mid Parc, destiné à accueillir les entreprises du secteur aéronautique et où des géants mondiaux comme Bombardier, Delphi ou Fujikura aéronautique sont déjà installés. A cela, s’ajoutent les zones offshores ainsi que les autres plateformes industrielles intégrées.

En somme, en matière foncière, la CDG est sans doute le groupe le plus impliqué dans la construction du Maroc, aussi bien sur le plan immobilier que sur celui de l’industrie et du foncier destiné au tertiaire.  

 
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