Blog de Jamal Berraoui

Ce n’est que du cinéma ! par ( Jamal Berraoui )

Je ne suis pas un critique de cinéma, mais un simple cinéphile. Le  festival de Tanger a donné lieu à des débats passionnés, à des polémiques même. Je n’ai pas réagi sur le moment par rapport à la
hiérarchie de l’information et par respect pour les spécialistes ou ceux qui prétendent l’être.
Mais j’ai été scandalisé par un quotidien arabophone qui a demandé aux Islamistes pourquoi ils n’avaient pas manifesté contre << l’armée du salut >>, le film de l’homosexuel Abdellah Taiaâ. La réponse est qu’ils n’ont pas voulu lui faire de pub. Ce qui me désole c’est qu’un journaliste soit en faveur de la censure d’une oeuvre, quel que soit son contenu. Seul le public est juge en la matière.
De la même manière que Leïla Marrakchi, affirme qu’elle a été << persécutée >> pour son film, est malhonnête. A moins que je ne vive sur Mars, je n’ai vu aucune persécution dans ce qui a été écrit.
Les tenants de l’art propre, nous soutiennent que les valeurs ancestrales sont en danger, les adversaires qu’ils vont changer les structures sociales par de la pellicule. Bien sûr que les images sont importantes, mais pas au point d’influer sur le destin collectif de tout une nation.
L’URSS avait Sergueï Eisenstein, un génie. Le stalinisme triomphant a muselé le cinéma par << le réalisme socialiste >> de l’idéologue Jivkov. Il fallait filmer un tracteur avec la moustache du petit père des peuples (véridique !). Résultat, il a fallu attendre la glasnost, pour voir des films dignes de ce nom. A part quelques chroniques sociales, comme quand viennent les cigognes, qui étaient d’une très honorable facture. 
Il n’y a pas d’art révolutionnaire. Les anciens marxistes le savent très bien, les vrais je ne parle pas des staliniens. Mais c’est une activité très importante pour la construction des individus. Et c’est
aussi un vecteur économique.  Au Maroc, la politique en place est une réussite. Ce n’est pas parce que Saïl est mon ami que je le dis. Notre cinéma rafle les prix dans plusieurs festivals. Sur le nombre des productions, la qualité est de plus en plus présente. Malgré l’absence dramatique des salles, quelques films réussissent des scores honorables en terme d’entrées. Le recordman est << La route vers Kaboul >>, une satyre sur l’intégrisme où il n’y a pas une seule scène d’amour, ou de sexe si vous préférez, mais qui dézingue l’intégrisme. Le soutien à la production est l’argent du contribuable, j’en
conviens. Il faut juger les résultats, car nul ne lie ce soutien à une  censure qui s’intéresserait au nombre de baisers. Le temps d’Abi fawka chajara est révolu. Pégase, film d’auteur a eu plusieurs récompenses, son producteur et  son réalisateur ne comptaient pas sur les guichets. Il comptera dans la filmographie marocaine, cela aussi relève du rôle de l’Etat. 

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