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CESE : beaucoup reste à faire en matière de recherche et d’innovation

Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a consacré une bonne partie de son récent rapport annuel sur le développement socio-économique au thème de la recherche scientifique et de l’innovation.

 

Les auteurs du document n’y vont pas de main morte. Ils estiment que le développement de la recherche scientifique et de l’innovation doit émaner d’une volonté politique. Pour ce faire, ils appellent à la mise en place d’un écosystème porteur à moyen et long termes. En se référant au renforcement du volet institutionnel et aux augmentations des budgets alloués à la recherche scientifique et à l’innovation, qui sont passés de 0,4% du PIB en 1999 à 0,8% du PIB en 2013, le rapport du CESE établit un diagnostic plutôt inquiétant.

On parle notamment d’un paysage de la recherche et de l’innovation peu structuré et souffrant d’un manque d’intégration entre les différents intervenants : universités, CNRST et entités spécifiques correspondant à un secteur donné (INRA, INPT, etc).

Des écarts importants sont également observés dans la répartition des budgets entre les différents secteurs. La recherche universitaire s’accapare la part du lion avec 45,28%. Elle est suivie de l’énergie, des mines et des industries de transformation (36,11%). Viennent ensuite le secteur de l’agriculture (5,47%) et la communication ainsi que les nanotechnologies (3,13%).

Autre point relevé : le secteur productif privé national se considère livré à lui-même en termes de recherche appliquée et d’innovation. D’autant plus que les thèmes de recherche abordés par les chercheurs sont souvent liés à des financements assurés en grande partie par la coopération internationale. En revanche, les financements nationaux (quand ils existent) sont souvent complexes à obtenir.

Le changement devrait émaner d’une volonté politique claire

Le Conseil recommande d’atteindre un palier de 1% du PIB national consacré à la recherche, puis de le rehausser progressivement en maintenant l’effort sur au moins trois décennies. Pour cela, il faudra qu’il soit porté par les plus Hautes autorités du pays et émaner d’une volonté politique claire, nous explique-t-on.

Sur le volet de la gouvernance, et afin d’éviter la fragmentation de la gestion et les interférences entre les différentes parties, le CESE recommande d’assurer le pilotage par une «Haute Instance», en tant qu’unique responsable au niveau national de la mise en place de la stratégie de recherche et d’innovation

Le Conseil recommande également l’introduction de nouvelles méthodes pédagogiques dans l’enseignement primaire et secondaire pour stimuler la curiosité des élèves et développer des initiatives innovantes valorisant la prise de risque et la prise d’initiatives. Plus tard, il faudra orienter les étudiants vers les filières définies comme stratégiques. Enfin, le Conseil appelle également à l’encouragement de la circulation de l’intelligence entre public et privé ainsi qu’à l’échelle internationale.

Oui, la diaspora est appelée à l’aide

Le Conseil préconise aussi de renforcer les institutions publiques nationales et les ressources humaines avec une meilleure intégration de la diaspora marocaine à l’étranger et l’encouragement des chercheurs par des statuts mobilisateurs, la formation d’une nouvelle génération d’enseignants chercheurs, l’ouverture de l’université marocaine aux professeurs et chercheurs étrangers.

Le rapport souligne d’ailleurs, et de manière positive, la qualité des expatriés marocains au développement de l’innovation, notamment dans les secteurs émergents. Ainsi, selon le rapport, plus de 32.000 Marocains de la diaspora font partie des compétences hautement qualifiées et exercent en tant que cadres supérieurs ou professionnels dans le secteur privé, à l’étranger. Ils sont principalement concentrés en France (32%), en Espagne (20%), en Italie (12%), dans les pays arabes (6%) ainsi qu’aux Etats-Unis et au Canada (3%).

 

 
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