ConjonctureFlash-eco

Croissance revue à la hausse : les explications de Boussaid

Le ministre de l’Économie et des finances a annoncé, jeudi à Rabat, la révision à la hausse de 3,2% à 3,6% des prévisions de la croissance au titre de l’année 2018, grâce à la bonne tenue des secteurs non-agricoles et à une bonne récolte agricole dépassant les 100 millions de quintaux.

Mohamed Boussaid, qui présentait un exposé sur le bilan d’exécution de la loi des finances (LF) au titre de l’année 2018 et les perspectives de la LF2019, a passé en revue les principaux indicateurs économiques internationaux et nationaux qui ont fait état d’une amélioration continue des perspectives de la croissance économique mondiale, notamment avec une relance du commerce international. Cette amélioration, a-t-il poursuivi, reste menacée par des conflits protectionnistes, des politiques monétaires d’austérité, ainsi que par la volatilité des prix du pétrole.

Au niveau national, Mohamed Boussaid a souligné l’accélération notable de la croissance des activités non-agricoles, à la faveur de la bonne tenue de l’ensemble des secteurs, à l’exception de celui des travaux publics. Les secteurs de la pêche maritime et des phosphates ont ainsi enregistré des hausses respectives de 5,7% et 6,4% au cours du premier semestre de 2018, alors que le taux d’utilisation de l’énergie de production au niveau industriel s’est situé à 62,4%, a-t-il précisé, faisant savoir que le tourisme a connu une progression de 11,8% du nombre de touristes et de 10,7% des nuitées à fin avril 2018. Et d’ajouter que le crédit bancaire a, de son côté, affiché une légère hausse de 2,4 milliards de DH durant cinq mois, tandis que l’inflation s’est établie à 2,4%.

S’agissant de l’emploi, Mohamed Boussaid, qui a cité des données publiées par le Haut-Commissariat au Plan, a fait état de la création de 116.000 emplois d’une légère baisse du taux de chômage de 10,7% à 10,5% entre le S1-2017 et le S1-2018. Toutefois, le taux de chômage reste élevé dans le milieu urbain avec plus de 15,6%, ainsi que chez les jeunes et les diplômés, ce qui nécessite de déployer davantage d’efforts au niveau des priorités du projet de la LF2019, a-t-il relevé.  Par ailleurs, Mohamed Boussaid a fait remarquer que les exportations ont connu une évolution positive de 11,4% à 140,2 milliards de DH, alors que les importations ont augmenté de 9,9% à 241 milliards de DH, notant que le déficit commercial a ainsi atteint les 100 milliards de DH.  Il a également indiqué que les recettes touristiques et les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont progressé respectivement de 15% à 31 milliards de DH et de 8,5% à 32 milliards de DH, tandis que les investissements directs étrangers ont reculé de 15 milliards de DH en 2017 à 10 milliards de DH durant l’année en cours. Pour ce qui est des réserves internationales, elles avoisinent 5 mois et 15 jours, en repli par rapport à fin décembre 2017, a relevé le ministre, estimant que le déficit du compte courant de la balance des paiements se situerait à 4% malgré l’augmentation de la facture énergétique.

À la lumière de ces indicateurs, Mohamed Boussaid a présenté le bilan de l’exécution de la LF2018 qui a fait ressortir une hausse des recettes fiscales de 785 millions de DH, des dépenses du personnel (+53 millions de DH) et des dépenses de la caisse de compensation à 8,2 millions de DH, ainsi qu’une baisse des recettes non fiscales de 1,9 millions de DH.

 
Article précédent

Il fait l’actu : Nizar Baraka, président du CESE

Article suivant

Les banques offshores se frottent les mains