Blog de Jamal Berraoui

« De la barbarie » par ( Jamal Berraoui )

L’exécution du journaliste américain, sa mise en scène, sont d’une sauvagerie inouïe. Comme tous les reporters de guerre, il n’avait qu’une seule mission, celle d’informer sur une guerre oubliée qui continue à faire des dizaines de morts chaque jour dans l’indifférence générale. Les Occidentaux ont sorti la Syrie de leur agenda, depuis que l’opposition qu’ils adoubaient, a laissé le terrain aux intégristes dont « Daech»   (Etat Islamique d’Irak et de Syrie)  n’est que l’aile la plus visible, parce que la plus hideuse. Le monde est ainsi fait, que les indignations mêmes les plus justifiées, sont souvent sélectives. « Daech » a déjà posté des images de têtes coupées qui n’ont pas suscité l’indignation qu’elles auraient dû. Le califat islamique de Baghdadi, c’est un rassemblement de barbares fanatisés par une idéologie moyenâgeuse. L’affaire est entendue mais qu’est ce que l’on fait après ?

Les USA ont annoncé qu’ils veulent bien utiliser leur force de frappe aérienne mais pas plus. Pour l’instant,  les Peshmerga sont la seule armée capable de stopper les hordes sauvages. L’armée irakienne ne tient pas un quart d’heure face à un groupe déterminé. Les Kurdes monnayent politiquement leur sacrifice. L’indépendance est inscrite dans les faits, maintenant ils affichent des appétits territoriaux, ce qui ne peut qu’ajouter des difficultés à trouver une issue stabilisatrice pour un Irak déchiré par le confessionnalisme.

Juste à côté Netanyahu est fier d’avoir « éliminé » selon ses termes, une femme et son fils, coupables d’être la petite famille du chef du Hamas. Il considère que les 2 000 civils morts à Gaza étaient « nécessaires pour la sécurité d’Israël ». Son ministre du logement affirme : «  il n y’a pas de place pour les Arabes en Judée et Samarie ». Cette forme de barbarie suscite très peu d’indignation. Pourtant elle s’appuie sur le principe fondateur de toutes les barbaries : la responsabilité collective. Israël a mis Gaza à feu et à sang, parce que trois jeunes colons israéliens ont été enlevés et assassinés. Il s’avère aujourd’hui selon les enquêteurs israéliens eux-mêmes que cet acte était crapuleux, qu’il n’avait aucun lien avec la résistance palestinienne.

Au lieu de condamner ces errements, les diplomates occidentaux demandent la démilitarisation de Gaza. Le Droit International stipule pourtant qu’un peuple occupé a le droit de résister, de lutter pour son émancipation. Sans la résistance des peuples, Hitler aurait pu tenir plus longtemps.

Les extrémismes se nourrissent mutuellement. On ne peut les combattre efficacement qu’en donnant une portée universelle aux valeurs censées l’être. La barbarie n’est pas fonction du criminel ou de la victime. Elle doit être condamnée et combattue partout, de la même manière.

 
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