Conjoncture

D’ici 2050, le nombre des ménages marocains va doubler

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient d’actualiser les projections de la population aux niveaux national, urbain et rural, selon les normes internationales en vigueur et ce selon trois variantes : « haute », « moyenne » et « basse ». Cette actualisation intervient suite à la publication des résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2014. En voici les principales conclusions.

  • Doublement du nombre des ménages

Le nombre de ménages atteindrait 13,7 millions en 2050 au lieu de 7,3 millions en 2014, soit 177 mille ménages additionnels par an, en moyenne.

L’accroissement du nombre de ménages s’accompagnerait d’un changement dans la structure, selon l’âge et le sexe, des chefs de ménage. Ainsi, la prédominance masculine tendrait à diminuer et le poids des ménages dirigés par des femmes passerait de 16% à 21% entre 2014 et 2050.

  • Diminution de la taille moyenne des ménages

La taille moyenne des ménages connaîtrait une baisse significative, passant de 4,6 personnes en 2014 à 3,2 en 2050. Elle serait due au fléchissement de la fécondité entraînant la baisse du nombre moyen d’enfants par ménage et à l’accroissement de la nucléarisation des familles induisant une diminution du nombre moyen d’adultes par ménage.

  • Croit démographique de 272 mille habitants par an

La population du Maroc passerait, selon la variante moyenne, à 43,6 millions en 2050 au lieu de 33,8 millions d’habitants en 2014, soit une croissance additionnelle moyenne de 272 mille habitants par an, qui est l’équivalent de la population d’une ville moyenne comme Séfrou.

L’évolution démographique marocaine serait principalement urbaine, due en partie à l’exode rural et à l’urbanisation des zones rurales. Les villes marocaines abriteraient, en 2050, 73,6% des habitants du pays au lieu de 60,3% en 2014, avec respectivement 32,1 millions et 20,4 millions. La population rurale connaîtrait, en revanche, un léger recul de son effectif ; de 13,4 millions de personnes en 2014, elle serait de 11,5 millions vers 2050.

  • Baisse progressive des effectifs de la population jeune

Les effectifs des enfants de moins de 15 ans connaîtraient une baisse due à la diminution supposée de la fécondité entre 2014 et 2050. Ainsi, les effectifs passerait pour les enfants de 4-5 ans, enfants d’âge préscolaire, de 1,3 millions à 1 million, pour les enfants de 6-11 ans, enfants scolarisables dans le primaire, de 3,6 millions à 3,2 millions et pour les enfants de 12-14 ans, enfants scolarisables au deuxième cycle du fondamental, de 1,8 millions à 1,6 millions.

  • Augmentation de la population en âge d’activité

La population potentiellement active, 15-59 ans, serait de 25,6 millions en 2050 au lieu de 21,1 millions en 2014. L’effectif de la population âgée de 18-24 ans, considérée comme celle des nouveaux entrants au marché du travail, connaîtrait un faible accroissement de 4,3 millions en 2014 à 4,5 millions en 2032. Au-delà, elle diminuerait sensiblement pour atteindre 3,8 millions en 2050, enregistrant une baisse d’environ 10% sur la période des projections.

  • Vieillissement de la population en accentuation

Les personnes âgées de 60 ans ou plus verraient leur effectif s’accroître à un rythme soutenue de 3,3% par an en moyenne entre 2014 et 2050. Cette population serait multipliée par plus de 3 fois passant de 3,2 millions à 10,1 millions. Elle représenterait 23,2% de la population totale alors qu’elle ne constituait que 8,1% et 9,4%, respectivement en 2004 et 2014.

  • Cinq régions contribueraient par près de 3/4 au croît démographique total

La répartition de la population du pays selon les régions et les provinces a été projetée uniquement jusqu’en 2030 pour des considérations techniques concernant la stabilité des évolutions fondant les paramètres démographiques.

Il en ressort que les cinq régions, les plus peuplées en 2014, continueraient à l’être en 2030 et contribueraient par environ 74,3% à l’accroissement démographique total du Maroc. Il s’agit du Grand Casablanca-Settat (26,2%), de Rabat-Salé-Kénitra (13%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%), de Sous-Massa (11,6%) et de Marrakech-Safi (11,4%).

Par ailleurs, les régions du Sud connaîtraient les taux d’accroissement annuel moyen les plus élevés avec un taux de 1,4%, supérieur à la moyenne nationale pour la période, de 0,96%. En revanche, les régions de Darâa-Tafilalet, Béni-Mellal- Khénifra et Fès-Meknès s’accroitraient à un rythme plus faible, avec un taux d’accroissement de moins de 0,6% en moyenne par an.

  • Douze provinces constitueraient près des 4/10ème de la population totale du Maroc

En 2014, douze provinces constituaient, à elles seules, 39,6% de la population totale du Maroc. Elles continueraient à avoir presque le même poids vers 2030 avec 38,9% de la population du Maroc. Il s’agit des provinces de Casablanca; Marrakech; Fès; Tanger-Assilah; Kénitra; Salé; Taroudannt; Meknès; El Jadida; Safi; Taounate et Settat, qui abritent de grandes municipalités ou d’arrondissements de plus de 100 mille habitants.

Les provinces les plus dynamiques au plan démographique seraient celles de Médiouna et Nouaceur avec un taux d’accroissement de 5,8% et Oued Ed-Dahab (4,4%) entre 2014 et 2030, suivies des préfectures de M’Diq-Fnideq et Skhirate-Témara avec 3,1%.

Les provinces qui connaîtraient une forte régression et un taux d’accroissement négatif seraient celles de Taza (-1,0%), Sidi Bennour  (-1,1%), Rabat  (-1,6%), Driouch (-1,4%), Sidi Ifni (-1,4%) et Aousserd (-2,0%).

 
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