Economie

FMI : les résultats macroéconomiques du Maroc ont enregistré une amélioration en 2013

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) continue à soutenir le programme de réformes initié par le Maroc en  reconduisant vendredi 31 janvier dernier, l’éligibilité du Royaume à la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant de 6,2 milliards de dollars.

Dans son communiqué publié à cette occasion, le FMI décrypte la situation économique du pays .Vu son intérêt,  retrouvez le texte dans son intégralité sur challenge.ma  

le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu la troisième revue des résultats enregistrés par le Maroc dans le cadre d’un programme de 24 mois appuyé par la ligne de précaution et de liquidité (LPL) et mené à terme les consultations de 2013 au titre de l’article IV1.

L’accord au titre de la LPL a été approuvé le 3 août 2012 pour un montant équivalent à 4,12 milliards de DTS (environ 6,2 milliards de dollars ou 700 % de la quote-part du Maroc) (voir communiqué de presse No. 12/287). Le Conseil d’administration a achevé la deuxième revue de l’accord le 31 juillet 2013. Les autorités traitent cet accord à titre de précaution.

L’accord au titre de la LPL continue de soutenir le programme de réformes élaboré par les autorités pour promouvoir une croissance économique plus forte et mieux partagée, en fournissant une assurance contre les chocs exogènes. La LPL a été créée pour répondre avec plus de souplesse aux besoins de liquidité des pays membres dont l’économie est foncièrement solide et qui ont fait leurs preuves en appliquant une politique économique avisée, mais qui restent exposés à certains facteurs de vulnérabilité.

À l’issue des délibérations du Conseil sur la revue, Mme Nemat Shafik, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim, a fait la déclaration suivante :

«Malgré la persistance d’une conjoncture extérieure défavorable et d’une situation intérieure délicate, les résultats macroéconomiques du Maroc ont enregistré une amélioration en 2013, s’appuyant sur les fermes engagements des autorités et la solide mise en œuvre de leurs politiques, ainsi que sur l’assurance fournie par la LPL. Les importantes mesures prises par les autorités ont contribué à réduire les facteurs de vulnérabilité budgétaires et extérieurs et à renforcer la résilience de l’économie. Compte tenu de l’existence de risques baissiers considérables et de la persistance d’un niveau de chômage élevé, les perspectives économiques seront tributaires de la mise en œuvre soutenue des politiques et des réformes structurelles conçues pour reconstituer les marges de manœuvre et promouvoir une croissance plus vigoureuse et mieux partagée.

La réduction substantielle des subventions énergétiques opérée en 2013, et qui est allée de pair avec un renforcement de la protection sociale en faveur des couches de population les plus vulnérables, a contribué à renforcer les comptes budgétaires et à réduire les vulnérabilités budgétaires sous-jacentes. Pour continuer à renforcer les finances publiques il faudra réorienter les recettes et les dépenses de manière à mieux accompagner la croissance et son caractère inclusif, et adopter une nouvelle loi organique relative à la loi de finances instituant les pratiques optimales au regard de la discipline budgétaire, du périmètre couvert et de la maîtrise des dépenses.

Pour pérenniser les gains récemment acquis sur le plan de la situation extérieure du Maroc, il faudra adopter des mesures propres à renforcer sa compétitivité. Les réformes structurelles sur ce front sont une priorité. Un assouplissement du régime de change, en étroite coordination avec les autres politiques macroéconomiques, serait également utile et permettrait d’accroître la résilience de l’économie face aux chocs exogènes.

Il importe d’approfondir les réformes pour renforcer le climat des affaires, la transparence et le système judiciaire et pour améliorer le fonctionnement du marché du travail de manière à pouvoir attirer l’investissement direct étranger et à promouvoir une solide croissance de l’emploi. Une inclusion financière plus large, prévoyant notamment un accès plus facile au crédit de la part des petites et moyennes entreprises s’impose aussi pour doper la croissance et l’emploi».

Le Conseil d’administration a également mené à terme les consultations de 2013 au titre de l’article IV avec le Maroc. L’économie marocaine a relativement bien traversé la récente conjoncture régionale et mondiale défavorable. La croissance du PIB devrait avoir atteint environ 4,5 % en 2013 grâce à une production agricole exceptionnellement bonne. La croissance dans les autres secteurs a été plombée par les effets de la crise européenne, mais elle devrait rebondir en 2014 et se situer globalement aux alentours de 4 %. L’inflation est bien maîtrisée et le secteur financier demeure solide. Le déficit courant de 2013 a été réduit et les réserves internationales sont restées stables pendant plus d’un an au-dessus de 4 mois d’importations, grâce en partie à un investissement étranger soutenu et à l’accès aux marchés obligataires internationaux à des conditions favorables. Le repli des cours internationaux du pétrole et les politiques mises en œuvre ont contribué à réduire le déficit budgétaire de 7,3 % du PIB en 2012 à 5,4 % en 2013.

Évaluation par le Conseil d’administration

Les administrateurs se sont félicités de la résilience manifestée par l’économie marocaine face à de considérables chocs exogènes et à une situation intérieure délicate, et ils ont salué les récentes mesures qui ont réussi à atténuer les vulnérabilités budgétaires et extérieures. Notant le niveau élevé du chômage au Maroc et les risques baissiers qui pèsent sur les perspectives, les administrateurs ont recommandé de poursuivre les réformes pour continuer à reconstituer les marges de manœuvre et promouvoir une croissance plus vigoureuse et mieux partagée.

Les administrateurs ont manifesté leur appui aux efforts déployés pour renforcer les finances publiques et assurer la viabilité des comptes budgétaires et extérieurs. Ils ont salué la réduction des subventions énergétiques opérée en 2013, accompagnée d’un renforcement de la protection sociale en faveur des couches de population les plus vulnérables, et encouragé les autorités à poursuivre cet effort. Ils ont recommandé de réorienter les recettes et les dépenses de manière à mieux accompagner la croissance et son caractère inclusif en 2014 et durant les années suivantes, grâce à des réformes visant à élargir l’assiette de l’impôt, à revoir les incitations et les exonérations fiscales, à réformer le système de TVA, à modérer la masse salariale de la fonction publique et à réformer le système de retraites.

Les administrateurs ont salué l’adoption en Conseil des Ministres de la nouvelle loi organique relative à la loi de finances comme un pas vers la modernisation et l’amélioration du dispositif budgétaire. Ils ont préconisé le renforcement des dispositions du projet de loi relatives à la discipline budgétaire, au périmètre budgétaire et à la maîtrise des dépenses, conformément aux pratiques optimales internationales, et ils espèrent que la loi sera adoptée à temps pour la préparation de la loi de finances de 2015.

Les administrateurs ont souligné que la consolidation de la situation extérieure du Maroc dépend de l’amélioration de sa compétitivité et ils ont insisté sur l’importance cruciale des réformes structurelles en la matière. Ils ont noté qu’un assouplissement du régime de change, en étroite coordination avec les autres politiques macroéconomiques, serait également utile et permettrait d’accroître la résilience de l’économie face aux chocs exogènes. À cet égard, les administrateurs ont salué l’assistance technique du FMI à Bank Al-Maghrib (BAM) pour l’aider à préparer une transition sans heurts vers un régime de change plus souple. Ils ont recommandé d’approfondir les réformes pour renforcer le climat des affaires, la transparence et le système judiciaire et pour améliorer le fonctionnement du marché du travail de manière à pouvoir attirer l’investissement direct étranger et à promouvoir une solide croissance de l’emploi.

Les administrateurs ont manifesté leur appui aux efforts déployés par BAM pour renforcer la supervision et la règlementation bancaires, y compris l’adhésion progressive aux normes de Bâle III et une surveillance plus rapprochée de l’expansion internationale du secteur bancaire. Ils ont souligné l’importance du développement des circuits financiers et d’un accès accru au crédit de la part des petites et moyennes entreprises de manière à promouvoir une croissance durable».

 

         

Maroc : Principaux indicateurs économiques, 2012–17

 

 

 

PLL1/

Rév.2/

Proj.

 

   

 

2012

2013

2014

2015

2016

2017

   

 

 

(variation annuelle en pourcentage)

   

Production et prix

 

 

 

 

 

 

 

   

PIB réel

2,7

5,1

4,5

3,9

4,9

5,2

5,4

   

PIB primaire réel

-7,2

13,6

17,0

-1,0

4,5

4,5

5,0

   

PIB réel non primaire

4,6

3,7

2,4

4,8

5,0

5,3

5,5

   

Prix à la consommation (fin de période)

2,6

2,3

0,4

2,5

2,5

2,5

2,5

   

Prix à la consommation (moyenne sur la période)

1,3

2,3

1,9

2,5

2,5

2,5

2,5

   

 

(en pourcentage du PIB)

   

Investissement et épargne

 

 

 

 

 

 

 

   

Formation brute de capital

35,3

34,3

34,7

35,3

35,3

35,4

35,5

   

dont : non publique

29,7

30,0

29,5

30,7

29,9

29,9

30,1

   

Épargne nationale brute

25,6

27,1

27,2

28,8

29,7

30,6

31,3

   

dont : non publique

25,9

26,8

25,9

27,6

26,8

26,9

27,0

   

 

(en pourcentage du PIB)

   

Finances publiques

 

 

 

 

 

 

 

   

Recettes

28,7

27,5

27,9

27,4

28,1

28,1

28,2

   

Dépenses

36,1

33,0

33,4

32,4

32,4

31,7

31,2

   

Solde budgétaire

-7,3

-5,5

-5,4

-4,9

-4,3

-3,6

-3,0

   

Solde primaire (hors dons)

-5,0

-4,0

-3,6

-2,8

-2,7

-1,9

-1,4

   

Solde primaire corrigé des variations cycliques (hors dons)

-4,7

-3,4

-3,3

-2,6

-1,9

-1,4

   

Total dette publique

60,2

61,8

61,7

62,5

62,4

61,5

60,1

   

 

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

   

Secteur monétaire

 

 

 

 

 

 

 

   

Crédit au secteur privé 3/

4,8

6,1

3,6

5,6

6,2

6,9

6,9

   

Monnaie centrale

-0,5

11,5

9,8

4,6

5,5

6,5

6,0

   

Monnaie au sens large

4,5

5,5

3,9

4,6

5,5

6,5

6,0

   

Vitesse de circulation de la monnaie au sens large

0,8

0,8

0,9

0,9

0,9

0,9

0,9

   

Bons du Trésor à 3 mois (taux moyen sur la période, en %)

3,2

   

 

(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

   

Secteur extérieur

 

 

 

 

 

 

 

   

Exportations de biens (dollars, variation en %)

-0,8

3,3

1,8

9,1

7,3

7,0

6,3

   

Importations de biens (dollars, variation en %)

1,6

0,7

0,7

6,8

5,2

5,1

5,2

   

Balance commerciale des marchandises

-20,9

-18,7

-19,0

-18,1

-17,1

-16,2

-15,6

   

Solde transactions courantes, hors transferts officiels

-10,0

-8,2

-8,0

-7,5

-6,7

-5,7

-5,2

   

Solde transactions courantes, transferts officiels compris

-9,7

-7,2

-7,4

-6,5

-5,7

-4,8

-4,2

   

Investissement direct étranger

2,4

3,2

2,9

2,9

3,0

3,1

3,1

   

Total dette extérieure

29,8

31,3

30,9

31,5

31,6

30,6

29,2

   

Réserves brutes (milliards de dollars)

17,5

18,7

19,3

20,0

21,1

22,4

23,7

   

·         En mois d’importations de biens et services de l’année suivante

4,2

4,3

4,3

4,3

4,3

4,3

4,3

   

·         En pourcentage de la dette extérieure à court terme (sur la base des échéances restantes)

1251,8

1332,0

1374,5

1427,1

1508,7

1601,2

1691,2

   

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Pour mémoire :

 

 

 

 

 

 

 

   

PIB nominal (en milliards de dollars)

96,1

104,8

105,5

115,1

125,1

136,0

146,7

   

Taux de chômage (en pourcentage)

9,0

8,9

8,9

 

 

 

 
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