Consommation

Interdiction de la volaille marocaine : les dessous de la décision

La volaille « made in Morocco » n’est pas la bienvenue en Europe. C’est du moins l’avis des experts de l’UE, qui ont relevé nombre d’irrégularités dans le système de production de la volaille au Maroc. En effet, le rapport qui ressort de cet audit, effectué du 06 au 14 mars 2017 par des experts de l’UE, relève les faiblesses du système de production de la volaille dans le pays.

Le dit-rapport soulève un sérieux manque de traçabilité tout au long de la chaîne, de médiocres conditions de transport, une absence de surveillance de la grippe aviaire et de la maladie de Newcastle. Pire, même les conditions sanitaires sont lourdement critiquées. D’ailleurs, le rapport fait ressortir l’incapacité des autorités à identifier et notifier de possibles foyers d’infection, mais aussi l’absence totale de base de données pouvant faciliter tous ces contrôles. Les experts de l’UE sont donc unanimes : les conditions ne sont pas réunies afin d’autoriser une certification sanitaire.

Les résultats du rapport de l’UE en la matière sont tellement soudains, mais en même temps tellement prévisibles.

On vous explique.

Le Maroc espérait avoir l’aval de l’UE, afin de pouvoir exporter sa volaille en Europe. Ainsi, nombre de mesures ont été prises par l’Office National de la Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), espérant faciliter l’obtention de la certification des experts de l’EU. Mieux encore, l’ONSSA avait déclaré juste après la fin de l’inspection que : « la mission de vérification s’est passée dans de bonnes conditions ». Tant d’éléments qui laissaient espérer une potentielle approbation en la matière.

Néanmoins, quand on inspecte de plus près la situation « de terrain », loin des rapports officiels, tout en se référant aussi au scandale des viandes avariées de l’Eid Al Adha dernier, on se rend compte que ce résultat était hautement probable !

En guise de rappel, on cite l’affaire des viandes avariées qui avaient crée scandale et polémique, enflammant le web y’a un mois de cela à peine. Des consommateurs ayant constaté que la viande de leur mouton était devenue « verte » ont exprimé leur mécontentement et désarroi sur les réseaux sociaux, chose qui pris tellement d’ampleur que l’ONSSA dût s’exprimer, en niant au début toute responsabilité en la matière, puis en accusant les méthodes de conservation, le manque d’hygiène et la chaleur prédominante. Toutefois, suite aux 670 plaintes posées, la confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc affirmèrent soupçonner l’administration de produits chimiques nocifs aux animaux, afin de les engraisser plus vite. La polémique fît rage, et une enquête fût ouverte sur la question.

Toutefois, afin de terminer sur une touche d’espoir, il est à savoir que tout n’est pas encore perdu ! Le Maroc a une deuxième chance, afin de rectifier ses erreurs, et combler ses manques en la matière, puisqu’un deuxième et dernier audit est programmé en décembre prochain par les experts de l’UE toujours. L’ONSSA a d’ailleurs déclaré s’engager à remédier aux lacunes constatées en proposant un plan d’action adapté, se référant aux recommandations des experts de l’UE. Sauront-ils relever le défi ? On l’espère bien, car cela aiderait à booster l’économie du royaume, mais il faudra attendre la fin de l’année pour le savoir.

En attendant, le consommateur marocain devra bien se contenter de ces volailles en l’état en espérant que ces enjeux économiques serviront non seulement à booster le pays mais également à le protéger dans sa consommation courante.

 
Article précédent

Il fait l’actu : Brahim Chamar, nouveau DG délégué de Fenie Brossette

Article suivant

Uber roule sur des oeufs en Norvège