Economie

Japan Tobacco, le vrai gagnant

Le japonais crée la surprise. Son nouveau produit LD est homologué à un prix inférieur à 20 DH. La SMT change de tactique et concentre ses efforts sur les marques phares de sa maison mère.

L

a troisième liste, tant attendue, des prix du tabac est enfin sortie. Le bulletin officiel daté du 2 septembre expose la grille tarifaire des nouveaux produits validés par la Commission chargée de l’homologation des prix des tabacs adossée au ministère des Affaires générales et de la gouvernance. Premier constat, la Société Marocaine des Tabacs (SMT) filiale d’Imperial Tobacco International, étoffe sa gamme. Elle vient d’avoir le feu vert du ministère des Affaires générales, pour une mise sur le marché de neuf nouvelles références de trois marques différentes (Brilliant, Davidoff, et Gauloises). Au regard des professionnels du secteur, «ces lancements font preuve de la panique commerciale de l’opérateur historique. Faute de moyens pour agrandir ses marques, ou les remplacer, la SMT se lance dans un tir groupé. L’objectif serait de noyer le marché par ces nouvelles références afin de booster les ventes de ces dites marques»

En clair, il s’agit d’une assertion raffutée par la SMT. La filiale d’Imperial Tobacco confirme que cette décision «correspond le mieux à notre stratégie commerciale. D’autant plus que l’extension de la gamme de ces trois produits rentre même dans la stratégie du groupe à l’international. Ce dernier a décidé en effet, de se concentrer désormais sur le développement de ses propres marques».

La baraka du Japonais

Autres faits à relever, cette nouvelle grille a trait à un autre opérateur du secteur. Japan Tobacco International (JTI), puisque c’est de ce dernier qu’il s’agit, se taille une bonne part du butin. En effet, le japonais a réussi là où British American Tobacco (BAT), troisième opérateur de ce secteur fraichement libéralisé, a échoué. La preuve! Quelques mois après le rejet de la demande de BAT, relative à l’homologation de son produit Rothmans à un prix inférieur à 20 DH (lors de la première vague d’homologation en mars 2012), la commission autorise JTI à commercialiser son nouveau produit LD à 19 DH. Il faut rappeler qu’à cette époque, la tutelle a motivé sa décision par des facteurs de coût de revient: frais de transport, droits de douanes…En d’autres termes, «elle a considéré que 20 DH est le prix qui permettra aux opérateurs qui ne produisent pas localement de couvrir leurs charges et dégager une petite marge de gain», développe un professionnel du secteur. C’est d’ailleurs la raison qui a obligé le britannique à déposer Rothmans à 20 DH lors de la session de juin 2013. Somme toute, en autorisant à JTI les 19 DH, il semble que le département de Boulif, a fait fi de ses anciennes déclarations. Bien que le japonais trouve la décision  tout à fait logique et légitime, vu que le prix de LD ne dépasse pas, à titre d’exemple les 8,61 DH en Russie et 13,99 DH à Taiwan, les deux autres opérateurs ne sont pas convaincus. Ils attendent toujours des explications de la part de la tutelle. 

 
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