Spécial Fête du Trône

La promotion des cultures

 

Diversité, ouverture, authenticité et modernité, sont les valeurs qui fondent la vision culturelle du Roi qui s’y implique en personne. PAR M.M.

Si la Constitution du 1er juillet 2011 prévoit un Conseil national des langues et des cultures, ce n’est pas un hasard ou une trouvaille de la commission qui l’a rédigé. Dès son intronisation, le Souverain a imposé le concept de la diversité culturelle et de son respect, refusant l’uniformisation et y voyant un appauvrissement de la réalité culturelle du Maroc. Rétrospectivement, l’on se rend compte que le palais, le Roi en personne, s’est substitué à l’exécutif qui ne réserve que peu de moyens à la culture. La politique des festivals, un temps controversée, est à l’initiative du monarque. Or, elle traduit une vision cohérente, hardie, de la promotion des cultures.

Toutes les expressions culturelles ont pu s’assurer une grande visibilité. Chaque festival, du plus petit au plus imposant, a son propre concept, son propre champ d’action. Certains ont contribué à la préservation de genres de musique réellement menacés par les exodes successifs et le faible intérêt des médias. La Taktouka, Abidat Arma, et bien d’autres genres étaient en réel péril. Ils ont aujourd’hui accès aux écrans de télévision, ont pu se régénérer grâce à cette politique qui ne se limite jamais à l’aspect festif. Parce qu’elle est pensée, elle lie toujours les représentations à des colloques où les chercheurs confrontent leurs idées, devant un public de plus en plus large, enrichissant la connaissance du patrimoine et permettant ainsi de mieux le préserver.

Du Sahara à l’Oriental, nous assistons à des manifestations d’envergure, qui n’ont de local que le nom. Car, l’ouverture fait partie de la carte génétique de cette politique. Le festival des Gnaouas est ouvert à l’Afrique, au Jazz, à d’autres musiques par le biais des fusions. Les musiques sacrées, sont universelles parce que le sacré existe dans toutes les sociétés, etc… Cette universalité procure à ces événements une dimension internationale, mais elle est d’abord le reflet d’un humanisme enraciné. Maroc – cultures et son festival « Mawazine », ont la particularité d’embrasser tous les genres musicaux et donc d’avoir une ouverture et un public beaucoup plus larges.

>> Le Roi Mécène 

Cette politique a un impact socio-économique, sans lequel l’activité culturelle ne peut que vivoter. D’ailleurs, le Roi n’a pas hésité à soutenir sur sa cassette personnelle, des artistes dans le besoin alors qu’ils ont participé à l’animation culturelle, en particulier les Nass El Ghiwane. Mais surtout, il a personnellement soutenu les musiques urbaines, snobées par les autres institutions. Sans son aide matérielle, L’boulevard aurait disparu et plusieurs productions n’auraient pas vu le jour. Des plus anciens aux plus récents, tous les genres musicaux ont été ranimés par cette politique, qui nous permet aujourd’hui de vivre la diversité comme si elle allait de soi, alors qu’il y a quinze ans, c’est la léthargie qui l’emportait.

Mais, la musique n’est que le bateau amiral. Le cinéma a connu une véritable révolution qui produit ses effets. La politique de soutien à la production, par le biais du CCM et des diffuseurs, le festival de Tanger ont assuré l’émergence d’une multitude de talents. Le festival international du film de Marrakech est une réussite, désormais pérenne, dont le rayonnement rejaillit sur la ville et le pays.

Le Roi, lui-même amateur d’œuvres d’art, a permis la création d’un véritable marché de la peinture.

C’est aussi sur instructions royales que la bibliothèque nationale a été édifiée, ainsi que plusieurs théâtres. Depuis quelques années, l’INDH a intégré la culture dans ses projets en construisant des maisons de culture de proximité, dans les quartiers pauvres, le périurbain et même le milieu rural.

Le Souverain ne manque pas de rappeler que la culture est un enjeu central du projet de développement, celui-ci étant d’abord celui de l’épanouissement des hommes. La culture est aussi un vecteur du développement économique. La vision est claire, la démarche cohérente. C’est aux autres acteurs, exécutif, collectivités locales, ONG, à imprimer un rythme plus soutenu, à étendre l’action pour donner à ce projet sa pleine mesure. 

 
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