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Le business du Halal, une niche désormais incontournable au Maroc

Devenu filon économique, le business du Halal concerne un quart de la population mondiale. Dédié à l’origine aux produits agroalimentaires, et spécialement aux produits carnés, le Halal est à tous les étals. Ce marché se diversifie et s’étend à d’autres secteurs à fort potentiel à l’export comme la cosmétique, l’industrie pharmaceutique ou le textile. Le Maroc entend creuser les opportunités qu’offre ce marché et gagnerait à s’y investir davantage.

Véritables relais de croissance, les produits Halal s’imposent comme un élixir pour simuler la croissance économique mondiale. Les industriels tous azimuts, musulmans et bien au-delà des pays musulmans, multiplient les initiatives pour se positionner sur ce créneau. Le Maroc ambitionne de devenir un acteur majeur du marché du halal. Selon une étude de veille réalisée, en 2015, par le CNCE (Conseil national du commerce extérieur), concernant le marché alimentaire du Halal, qui représente une part de marché de plus de 16% du total de l’industrie alimentaire mondiale, les industriels marocains pourraient investir les créneaux laitiers et avicoles, produits phares du marché du Halal, surtout que le marché national tend vers la maturité. Par ailleurs, d’autres produits affichent des taux de croissance intéressants et pourraient constituer une opportunité pour les exportateurs nationaux. Il s’agit notamment des conserves de poissons, de préparations de fruits et de légumes, de jus de fruits et de condiments et assaisonnements. De plus, les opportunités commerciales sur le marché alimentaire du Halal ne se limitent pas à la production d’aliments, mais s’étendent également sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’agroalimentaire. Elles s’étendent aux intrants agricoles comme les engrais ou les semences, ainsi qu’aux prestations de services (installation, transformation, transport…) pour la mise en place d’une chaîne de valeur Halal intégrée.

Finance islamique, un bon placement !
Au-delà du Halal alimentaire, le secteur de la finance constitue une niche certaine. Le secteur de la banque islamique (environ 249 banques) est le plus développé de la finance islamique et concentre environ 73% du total des actifs. Les prêts des banques islamiques sont toujours adossés à des actifs sous-jacents réels. La Malaisie est le plus grand marché au monde de la finance islamique avec 423 milliards USD d’actifs. Elle compte le plus grand nombre d’institutions de finance islamique. Elle est suivie de l’Arabie Saoudite (338 milliards USD) et de l’Iran (323 milliards USD). Au Maroc, Attijariwafa Bank était la première à créer en 2010 une filiale dédiée à la finance islamique «Dar Assafaa». La Banque Centrale Populaire et BMCE Bank ont opté pour la création de joint-ventures avec des banques islamiques étrangères. Ces banques marocaines, ayant toutes des filiales africaines, pourraient dans le futur proche exporter les offres de services islamiques dans les pays d’implantation. Ces banques devraient s’orienter vers le financement et l’accompagnement des industries Halal spécialement dans le secteur agroalimentaire qui connaît un grand engouement sur le continent. Le développement de la finance participative devrait permettre au Maroc d’atteindre entre 3 et 5% du total des actifs bancaires, soit un potentiel estimé à 70 milliards de dirhams environ, indiquait en 2014 l’Institut Thomson Reuters dans un rapport dédié à la finance islamique au Maroc. Le Royaume s’est doté, en janvier 2015, d’une loi réglementant les produits financiers islamiques dans le pays. Par l’adoption de cette loi, la finance islamique peut apporter des ressources fraiches au Royaume. Des ressources estimées entre 3 et 7 milliards de dollars venant des pays du Golfe, de la Malaisie, de l’Indonésie mais, aussi, des communautés arabo-musulmanes vivant en Europe.

Pharmacie et cosmétique Halal, une belle percée !
Aujourd’hui, de grands groupes pharmaceutiques mondiaux comme Merck, Pfizer et GlaxoSmithKline se penchent sur le marché Halal et cherchent à certifier leurs médicaments commercialisés aux musulmans. Le secteur cosmétique s’intéresse aussi à cette niche et fabrique de plus en plus des produits avec des ingrédients organiques et Halal. Le Maroc n’a pas encore investi le Halal dans le secteur pharmaceutique. Néanmoins, c’est une piste de réflexion intéressante pour les opérateurs. Le Maroc, grâce à ses produits naturels et de terroir, dont l’huile d’argan, le miel, le savon noir, l’eau de rose ou encore l’argile, peut facilement se positionner sur le marché de la cosmétique Halal. Ces produits peuvent même investir le marché du tourisme Halal.
Habillement Halal, une mode qui se porte bien
Le Maroc dispose d’un avantage comparatif sur ce segment, étant donné que l’habit traditionnel «Djellaba » peut être considéré comme halal et peut être commercialisé en tant que tel. En outre, des marques marocaines telles que Diamantine ou Marwa peuvent profiter largement de ce marché en adaptant leurs créations aux exigences de l’habit halal.

 
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