Hôtellerie

Le CIH parachève son désengagement des sociétés hôtelières

Décidé de mener à terme son désengagement du secteur hôtelier pour se concentrer sur son activité bancaire et para-bancaire, le CIH planche sur l’une de ses dernières participations hôtelières, en l’occurrence la Société Immobilière Le Tivoli (SILT) qui détient Le Tivoli d’Agadir. 

À l’orée d’un processus de cession par appel international à manifestation d’intérêts touchant aussi bien l’hôtel Le Tivoli d’Agadir, situé en plein cœur de la capitale du Souss, que le club Sangho de Marrakech, le CIH présidé par Ahmed Rahhou vient de recapitaliser SILT qu’il avait acquise à hauteur de 52%, en 2012, à la barre du tribunal pour sauver une créance compromise de plus de 160 millions de dirhams avant d’en prendre le contrôle à 90% un an plus tard. Cette opération permet d’assainir la situation bilancielle de SILT et d’en apurer le passif après plusieurs années de pertes récurrentes. L’objectif est de rendre cette société hôtelière plus attrayante auprès des candidats potentiels, alors qu’elle vient à peine de sortir d’un redressement judiciaire qui a duré plus de six ans (la clôture du redressement n’a été prononcée par le tribunal de commerce d’Agadir qu’en juin 2017). Aussi, dans un premier temps, le capital de cette entité a-t-il été réduit de 83,6 millions de dirhams (par résorption des pertes antérieures) avant qu’une augmentation de capital en numéraire ne vienne le hisser à 44,46 millions de dirhams et n’améliore substantiellement le haut de bilan. Il faut dire qu’après la récente rupture du contrat de gérance liant SILT et Blue Sea Hotels (groupe espagnol basé à Palma de Majorque) qui avait géré l’hôtel Le Tivoli pendant quatre ans (de mars 2013 à mars 2017), le CIH a ainsi les coudées franches pour vendre son bien tant à des investisseurs dans les murs hôteliers (à la recherche principalement d’un rendement foncier), qu’à un opérateur touristique qui ne manquera pas de mettre en avant sa propre enseigne pour rentabiliser son actif lui-même.

Avec une capacité d’accueil de 256 chambres et 24 suites et une galerie commerciale de plus d’une cinquantaine de magasins, le Tivoli d’Agadir a été longtemps un des fleurons de l’hôtellerie gadirie, avant que sa situation financière ne se complique au cours de la décennie précédente sans que l’ex-maître des lieux n’y investisse suffisamment pour le remettre sur les rails. Quant à l’hôtel Sangho, qui s’étale sur une surface de 11 ha, il jouit d’un emplacement stratégique en plein cœur de la Palmeraie et d’une capacité de 312 chambres et 12 suites.

Rappelons que la cession en cours de ces deux unités hôtelières viendra parachever, pour le CIH, un désengagement des participations touristiques entamé en 2010 avec la concrétisation du transfert à la maison mère, la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG), de quelques sept unités hôtelières d’une capacité agrégée d’un millier de chambres. Une transaction qui avait permis à l’époque à la banque publique de consolider sa présence dans les activités para-bancaires, puisque la cession sous-jacente pour un montant de 705 millions de dirhams (valorisation des actifs hôteliers cédés) avait été rémunérée en participations dans le capital de SOFAC et Maroc Leasing (opération de troc d’actifs). A l’heure où le CIH est très engagé dans la montée en puissance de sa banque islamique Umnia Bank et continue d’investir dans sa banque en ligne (qui représente le fer de lance de sa stratégie multi-canal), le parachèvement de ce processus permet, au passage, de libérer des fonds propres précieux pour les réallouer vers les métiers de base.

 
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Il fait l’actu : Amine Adlouni, DG de Kaizen Maroc

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