Banques

Le crédit bancaire en panne

Après un premier trimestre de bon augure qui avait nourri tous les espoirs, le crédit bancaire accuse un repli inattendu à fin mai 2017. En effet, les encours de crédit toutes banques confondues ont perdu près de 8 milliards de DH par rapport à leur niveau de fin 2016 (encours hors sociétés de financement spécialisées). Avec un tel dégonflement à l’occurrence assez rare en cinq mois seulement, le spectre d’un resserrement des conditions d’octroi des crédits resurgit alors que la récente publication du rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) avait un moment permis tous les espoirs en la matière à mi-chemin d’une année qui succède à une annus horribilis sur le plan économique où le Maroc a enregistré le pire taux de croissance du PIB depuis 20 ans.

Il faut dire que toute analyse un tant soit peu approfondie de cet agrégat économique des plus importants ne manque pas de secouer les plus optimistes y compris parmi les banquiers mêmes qui pronostiquaient en début d’année « une réelle croissance des crédits en 2017 sous l’effet conjoint des besoins nés du Plan d’accélération industrielle et de la montée en puissance du statut de l’auto-entrepreneur». Car, ce sont les crédits aux entreprises qui, avec une chute de près de 14 milliards de DH (-3%), sont les premiers responsables d’une telle inflexion alors que les crédits aux particuliers s’en sortent plutôt bien malgré le marasme du secteur immobilier (+2,2% à 242 milliards de DH). Une baisse qui touche aussi bien les crédits à l’équipement que les crédits de trésorerie qui se délestent respectivement de 5,5 milliards de DH et de 2,4 milliards de DH, alors que les entreprises marocaines continuent de subir de plein fouet l’allongement des délais de paiement (ce qui crée des tensions énormes de trésorerie) et doivent faire à de multiples défis de compétitivité (ce qui ne peut faire l’économie des investissements productifs). Gageons qu’il ne s’agit que d’un mouvement ponctuel aggravé peut être par des tombées de remboursements conséquents car autrement la relance économique pourrait bien être sérieusement menacée.

 
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