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Le numéro 1 français dans le capital de Maroc Renewables

Maroc Renewables filiale du groupe JMB Énergie, premier producteur d’énergie verte en France. L’entreprise marocaine se positionne sur un secteur encore balbutiant et ambitionne de mettre en place un premier parc éolien à Tétouan de 100 mWh.

L

e leader privé de la production d’électricité verte en France a pris pied au Maroc mi 2011, en intégrant le capital d’une entreprise créée par de jeunes marocains. Il s’agit de Maroc Renewables. «Nous croyons en l’avenir de ce secteur, raison pour laquelle nous y avons investi », explique Wahba Zniber, associée et directrice d’investissement de Maroc Renewables. Et d’ajouter, «nous avons souhaité ouvrir notre capital à des investisseurs étrangers disposant d’un réel savoir-faire technique et d’une capacité financère suffisante. En effet, nous sommes sur un secteur risqué sur sa phase de développement et fortement capitalistique». D’où le partenariat entre Maroc Renewables et JMB Énergie (voir encadré) à travers lequel, le groupe français détient la majorité au niveau du capital de la société tout en partageant le pouvoir décisionnel et de gestion avec ses actionnaires marocains.

L’entreprise marocaine forte de l’accompagnement et de l’expertise de sa maison mère, s’attaque à un secteur encore nouveau. En effet, Maroc Renewables se positionne comme producteur privé indépendant d’électricité à partir de ressources renouvelables (éolien, solaire et biomasse). Elle intervient dans toutes les étapes de la vie d’un projet, depuis sa conception jusqu’à la production d’électricité verte. Anticipant la montée en puissance sur ce segment, la société opère sans remous depuis près de trois ans pour mettre en place les jalons de son activité.

 Des producteurs privés se positionnent

Depuis la promulgation de la loi 13.09 et certains de ses décrets qui ouvrent la voix aux producteurs privés  d’électricité verte pour opérer, les dirigeants de la société ont entamé des études en vue de la réalisation de parcs éoliens dans le Royaume. «Plusieurs zones dont le foncier a été sécurisé dans le nord du Maroc sont en cours d’études, notamment par la réalisation des études d’impact environnementales et sociales et les études de vents», explique Wahba Zniber. Compte tenu des risques inhérents à l’activité (l’accès au site, la disponibilité du réseau électrique, les contraintes environnementales et sociales,…), sur plusieurs parcs éoliens en développement, seuls certains pourront aboutir. 

Dans son schéma de fonctionnement, Maroc Renewables privilégie la location à l’achat du foncier afin de créer une relation de confiance sur le long terme avec les propriétaires fonciers. «Le développement des projets se fait en étroite concertation avec les services administratifs et les autorités locales concernées, les propriétaires fonciers et les habitants, dans un souci d’aménagement durable du territoire concerné», tient à préciser Wahba Zniber.   

Pour information, l’entreprise a prévu un budget de plus de 10 millions de dirhams sur 2013 que pour le segment de l’éolien. Son ambition est de mettre en service un parc éolien de 100 MW. Cependant, comme pour tous les autres producteurs privés, plusieurs problèmes peuvent bloquer cet élan d’ambition de Maroc Renewables. D’abord le cadre législatif est incomplet. Malgré la promulgation de la loi 13.09, certains décrets n’ont pas encore vu le jour, comme celui relatif à la commercialisation de cette électricité aux clients raccordés au réseau électrique national de moyenne tension. Par ailleurs, les modalités d’accès et de raccordement au réseau électrique national et le prix de rachat de l’excédent de la production d’électricité, ne sont pas encore clairement définis avec les gestionnaires de réseau (ndlr : l’ONEE).  

Pour un intermédiaire entre producteur et acheteur!

Les producteurs d’électricité verte, dont Maroc Renewables, se heurtent à un autre challenge de taille. Ils doivent commercialiser eux mêmes leur production, puisque le Maroc n’a pas opté pour le rachat obligatoire de l’électricité verte par un organisme étatique. «Dans le fond, ce n’est pas un problème, ça n’en devient un que lorsque les clients potentiels ne peuvent pas s’engager sur un niveau de consommation sur la durée de vie du projet, soit 25 ans !», explique Wahba Zniber. En fait, le nœud du problème,c’est que la signature de contrat sur toute la durée de vie du projet est prérequis pour le bouclage du financement de la construction de la centrale. De plus, le coût du financement est étroitement lié au risque de défaut de paiement des clients . 

Pour remédier à cette situation, des pistes sont explorées avec le ministère de tutelle. «La mise en place d’une entité ad-hoc créée par des institutionnels marocains de premier plan qui s’engageraient à acheter la production et se chargeraient par la suite de sa commercialisation pourrait être une une solution à ce double éceuil», explique le management de Maroc Renewables. Un transfert du risque qui permettra aux producteurs privés de pouvoir trouver des financements à des coûts raisonnables. Car pour mettre sur pied une centrale de 100 MW, c’est un investissement de plus de1 milliard de dirhams qui est nécessaire !  

 
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