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Lions de l’Atlas : les grands moyens et le petit quelque chose

Les apparences sont toujours trompeuses.
Au Gabon, l’équipe nationale de football est dans le groupe C de la phase finale de la CAN 2017. Elle y est en compagnie du Togo, de la République Démocratique du Congo et de la Côte d’Ivoire et aujourd’hui vendredi, elle va aborder son deuxième match du premier tour en position de dernière du groupe.
Autant dire que si ce soir, 20 janvier 2017, notre onze de « Lions » ne s’imposait pas face au Togo, ses chances de rester en compétition avoisineraient les chances de gagner le gros lot avec un billet de loterie. Et pourtant, tous les efforts, tous les moyens auront été mis pour que le Maroc fasse bonne figure. Préparation nickel dans le confort des palaces émiratis, voyage en avion spécial, primes conséquentes, car l’argent coule à flots.
On insiste sur ce fait car, dans notre groupe, Congolais, Ivoiriens et Togolais s’enlisent dans d’inextricables problèmes d’intendance.
Les Congolais menaçaient même de faire grève si les primes promises depuis 2015 n’arrivaient pas, quant au Togo, les joueurs et l’opinion publique se demandent encore où sont passés les 1.5 million d’euros que la fédération de foot togolaise avait ramassés pour l’équipe nationale.
Quant à la Côte d’Ivoire championne d’Afrique en titre, ses joueurs et l’entraîneur de l’époque 2015 (Tiens, tiens c’était Renard) attendent encore les arriérés des gratifications promises après leur triomphe.
Autour des Lions de l’Atlas, rien de tout cela, tout va bien côté argent, tout est payé jusqu’au dernier sou, et même avec les primes et indemnités de séjour, beaucoup autour de l’équipe nationale en arrivent à être payés à ne rien faire.
Regardez bien la photo officielle de notre équipe 2017, elle est sur le site de la F.R.M.F. Impeccablement alignés les joueurs (23) y sont en survêtement rouge alors que leur innombrable entourage (20 personnes) y sont en noir.
Depuis le 30 décembre 2016, jour où toute cette joyeuse délégation est partie en préparation continue aux E.A.U, chacun de ces membres « touche » une compensation financière. Quotidiennement. Ces « petites » gratifications s’ajoutant bien sûr, aux salaires mensuels des uns et des autres.
Pour le confort et le bien être des joueurs le Président Lakjaâ est prêt à dépenser sans compter. Il ne veut pas qu’on le soupçonne d’avoir laissé quelque chose de côté dans la recherche du confort total pour le onze national. De ce côté rien à dire, le côté financier a été assuré, les moyens ont été mis. Mais voilà, le résultat n’a pas suivi, la déception n’en est que plus grande, la déception qui s’ajoute à l’incompréhension. Incompréhension chez ceux qui pensaient que l’argent était « la » solution et qui maintenant sombrent dans le défaitisme. Et il y a ceux, les autres, qui sombrent dans l’insulte et les dénigrements.
Le fait est là, le onze national marocain a perdu le match qu’il ne devait pas perdre et même qu’il ne pouvait pas perdre, au vu de ce qu’il a développé de positif contre la R.D.C
Hormis le but encaissé, sur la seule (!) occasion congolaise, il y a eu beaucoup de bonnes choses dans ce match dans la sélection concoctée par Hervé Renard.
Hervé Renard qui va devoir faire garder « la tête haute » à ses joueurs pour qu’ils sauvent l’essentiel à partir de ce vendredi à 19 h contre le Togo. Il faudrait que soit préservée cette organisation de jeu démontrée face au Congo, et puis on priera pour que les deux jeunes pousses (Nassiry et Mendil 19 ans) issues de l’Académie Mohammed VI trouvent la réussite que mérite leur talent. Au risque de choquer beaucoup d’observateurs, je dirai ici que du Gabon, Algérie, Tunisie, Côte d’Ivoire ou Cameroun, c’est le Maroc qui a fait une plus forte impression.
Pour que cela soit confirmé au score et sur le terrain, il a besoin de ce « petit quelque chose » qui lui a manqué lundi dernier. Ce petit quelque chose que ne donne ni l’argent, ni le travail, ce petit quelque chose qui s’appelle la chance et qui, un jour ou l’autre, nous sourira. Alors ici, malgré la défaite coup de massue, subie contre le Congo, on veut continuer d’y croire.
Et ne pas faire comme ceux-là qui la veille, criaient « Dima Maroc » et qui le lendemain, hurlaient leur haine et leurs insultes à la face des joueurs. Non, tout n’est pas mauvais dans ce groupe et ce soir Hervé Renard aura l’occasion de le prouver face à son ancien compère Claude Leroy qui l’attend de pied ferme avec le Togo. Ensuite ce sera la Côte d’Ivoire, mais cela est une autre histoire.

 
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