Economie

Logismed, une édition « Africaine »

Le Sénégal a été l’invité d’honneur de cette deuxième édition du Salon international du transport et de la logistique pour la Méditerranée (Logismed)
  Le partenariat sud-sud en matière de transport et de logistique se concrétise petit à petit.

«Afrique-Méditerranée». Voilà qui résume l’esprit qui anime cette deuxième édition du Salon international du transport et de la logistique pour la Méditerranée (Logismed), avec comme pays d’honneur le Sénégal présent à travers une forte délégation présidée par le ministre sénégalais des infrastructures et des transports, Thierno Alassane Sall. «Une vocation méditerranéenne et africaine qui trouve son inspiration dans le sens des mutations et des défis que notre pays connait et s’engage à assumer. Des défis qui ne pourront être relevés que dans le cadre de l’interdépendance et des alliances raisonnées entre les pays méditerranéen et africain», avance Abdelali Berrada. Si le monde entier s’accorde sur le grand potentiel de croissance dont dispose l’Afrique, il n’en reste pas moins que tout le continent est pénalisé par la défaillance de sa logistique. Cette défaillance coûte cher au continent en matière d’investissement. Il est clair qu’un investisseur réfléchira à deux fois avant de s’aventurer dans un pays africain quand il sait que les frais de transport représentent en Afrique environ 10% de la valeur des importations, au lieu de 3 % dans les pays développés.

Les charges de transport et d’énergie dans les activités commerciales, représentent près de 30% du prix payé par le consommateur final. Les retards aux postes frontières constituent 40% de la durée du transport. La logistique est donc un maillon important pour le développement de l’Afrique et un enjeu majeur pour le Maroc qui cherche à se positionner comme pont entre l’Europe et l’Afrique. «C’est une idée particulièrement payante pour le Maroc de se repositionner et retracer les lignes qui ont toujours existé entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Centre et l’Europe et dont il était le carrefour», déclare Thierno Alassane Sall. Et de poursuivre, «et surtout de mettre en place les mécanismes et les processus qui permettront d’amplifier les échanges à travers les futures lignes, les renforcements des ports, des routes aériennes et terrestres entre le Maroc et de manière générale le Maghreb et l’Afrique».

Cette vocation ne peut s’accomplir que si le Maroc réussit en premier lieu à améliorer son offre logistique. Et pour l’heure, le bilan du déploiement de la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique reste pour le moins que l’on puisse dire moyen au regard des retards enregistrés. Des retards que les professionnels et la tutelle tentent tant bien que mal de rattraper. Aujourd’hui après une longue attente, l’Agence Marocaine pour le développement de la logistique (AMDL), bras armé du gouvernement pour la mise en œuvre de la stratégie logistique, est opérationnelle et tiendra son premier conseil d’administration ce lundi 13 mai, sonnant ainsi le glas du démarrage effectif de l’agence et par la même occasion, des différents chantiers de la stratégie. A ce conseil, sera également décidée la composition de l’Observatoire marocain de la compétitivité logistique (OMCL) qui sera chargé des missions de veille, de suivi et de mesure de la performance du secteur de la logistique. Après cette date, aucun retard n’est permis dans le sens où les instances de gouvernance et de réalisation de la stratégie sont désormais opérationnelles ! L’année 2013 sera donc décisive pour le secteur de la logistique.

 
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