Spécial SIAM 2016

Plan Maroc Vert : Un modèle exportable

Le Plan Maroc Vert (PMV) est une stratégie qui serait en passe de tenir ses promesses. Les pays subsahariens devraient en prendre de la graine et dupliquer le modèle marocain. Par b.K.

La vision agricole du Maroc semble lui conférer un rôle essentiel dans l’émergence de l’Afrique verte. Aziz Akhannouch, le ministre en charge de l’Agriculture, se targue comme il peut du succès «remarquable du Plan Maroc Vert, malgré la persistance de certains défis à relever», estimant que «le PMV peut servir de source d’inspiration pour nombre de pays africains» et affirmant que «certains pays qui l’ont étudié ont établi des études et se trouvent actuellement dotés de programmes qui leur sont propres». Akhannouch rappelle autant de fois qu’il est possible que «le M,aroc est toujours disposé à mettre son expertise et son savoir- faire avérés dans le domaine agricole au profit des pays africains frères et amis et cela, chaque fois que le Royaume se trouve sollicité». C’est dans ce sens qu’en avril 2014, le Maroc a signé un accord général de Coopération Sud-Sud (CSS) avec la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) pour «aider les pays en développement à accroître leur productivité agricole sur une base durable, atteindre la sécurité alimentaire, améliorer les moyens de subsistance, renforcer la résilience aux menaces et aux crises, et améliorer la gestion des ressources naturelles». A cet effet, le Maroc a alloué 1 million de dollars comme contribution initiale minimale au profit des pays africains. Le fonds marocain associe de manière innovante le secteur privé en tant que contributeur. Le Groupe Crédit Agricole du Maroc a ainsi contribué au fonds fiduciaire avec 500.000 dollars et un accord avec la Mutuelle agricole marocaine d’assurances pour une contribution de 500.000 dollars reste en cours de finalisation.

L’approche partenariale du Maroc

La même année, en décembre, le Maroc a organisé à Marrakech la conférence sur la coopération agricole Sud-Sud. Un événement qui a regroupé la FAO ainsi que 14 ministres et 26 délégations, issus de toutes les régions du continent. L’ordre du jour étant le partage des bonnes pratiques, le Maroc s’est engagé à partager son expertise de l’innovation pour l’agriculture familiale et en ingénierie et montage opérationnel des systèmes de subventions. Des conseils ont également été donnés sur les mécanismes de partenariats public-privé, de même que sur la mise en place de procédures de systèmes d’informations. Un engagement qui permet au Maroc de multiplier les accords de coopération agricole avec les pays de l’Afrique de l’Ouest (Mali, Côte d’Ivoire…) qui devront via des conventions bénéficier d’une assistance technique pour développer leur agriculture et améliorer leur sécurité alimentaire. La conférence s’est clôturée par la Déclaration de Marrakech où l’ensemble des pays présents ont affirmé leur volonté de renforcer le rôle de la coopération Sud-Sud, avec le soutien du Maroc et d’autres pays en développement, sous ses formes diverses et évolutives, particulièrement dans les domaines de l’alimentation, de l’agriculture et de la lutte contre le réchauffement climatique. On récolte ce qu’on sème !

Un tremplin pour booster les exportations marocaines
Dans le cadre du renforcement de sa politique d’exportation de fruits et légumes vers l’Afrique de l’Ouest, le Maroc a décidé de se doter d’une plateforme commerciale et logistique en Côte d’Ivoire, grâce à un partenariat public-privé, pour un investissement de 17 milliards de francs CFA. Cette plateforme, de 5 hectares au port autonome d’Abidjan, va permettre de développer les échanges commerciaux des produits agroalimentaires entre le Maroc et la Côte d’Ivoire et d’offrir aux opérateurs agricoles marocains une plateforme logistique qui leur permettra de disposer d’avantages jugés «compétitifs» pour l’exportation de leurs produits vers l’Afrique de l’Ouest. L’occasion aussi d’atteindre l’un des objectifs fixés par le Plan Maroc Vert, à savoir la multiplication par 2 ou 3 des exportations agricoles marocaines à l’horizon de 2020. Le projet a, par ailleurs, l’ambition de conforter le positionnement de la Côte d’Ivoire en tant que hub d’exportation vers la sous-région ouest-africaine.
L’OCP aux avant-postes

Tarik Choho, PDG OCP Africa.
Tarik Choho, PDG OCP Africa.

Le leader mondial des phosphates, qui croit en la révolution verte en Afrique, est au cœur de cette dynamique. Le phosphatier vient d’annoncer, en février dernier, la création de sa filiale «OCP Africa» pour développer l’écosystème agricole sur le continent africain. La nouvelle entité du groupe a prévu d’ouvrir une quinzaine de filiales sur le continent dans les mois à venir en vue de s’engager auprès de chaque pays, tout en prenant en compte la diversité géographique et la maturité de leurs marchés. Concrètement, la nouvelle entité va proposer aux producteurs agricoles plusieurs moyens pour renforcer leur productivité : produits adaptés et abordables, accompagnement, solutions logistiques et même financières. Le PDG de la nouvelle entité, Tarik Choho, fait constater que «l’agriculture africaine a besoin d’une attention particulière et l’Afrique peut nourrir la terre entière, mais, aujourd’hui, elle ne se nourrit pas elle-même». Il s’agit également, en priorité pour le Groupe, de veiller à la sécurisation durable de l’approvisionnement du marché africain en engrais phosphatés.

 
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