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Plus de 5 Mrds de DH d’investissement à l’horizon 2020 pour la filière sucrière

Les perspectives sont bonnes pour la filière sucrière. Afin de capitaliser sur les réalisations du contrat-programme 2008-2013, une feuille de route à l’horizon 2020 a été mise en place.

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il faut rendre la filière sucrière rentable et compétitive. C’est un défi pour lequel il faut tout un programme qui doit être adossé à la R&D(Recherche et Développement) », souligne Ahmed Ouayach, président de la Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement Rural, l’un des intervenants à la journée organisée mercredi à Rabat, consacrée à la place de la Recherche & Développement dans la filière sucrière. Organisée par la  Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre et la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Semences et Plants, cette journée a permis de dresser l’état des lieux et les perspectives de cette filière stratégique, inscrite dans le plan Maroc Vert. De l’amont jusqu’à l’aval, la filière sucrière est totalement intégrée. Elle couvre une superficie totale de 80000 hectares (60000 ha pour la betterave à sucre et 20000 ha pour la canne à sucre), avec 80000 producteurs, notamment de petits agriculteurs, et bénéficie d’un contrat-programme depuis 2008. Ce contrat-programme a été un coup d’accélérateur pour la filière, puisqu’il a permis d’améliorer la productivité des plantes sucrières et également le revenu des producteurs. Les résultats ne se sont pas fait attendre: 9,5 tonnes de sucre à l’hectare contre 7,8 en 2006. On note aussi la généralisation de l’utilisation de la semence monogerme à hauteur de 94%, le développement de la mécanisation des semis à plus de 87% et le développement de la mécanisation de la récolte de l’ordre de 13% pour la betterave à sucre et 37% pour la canne à sucre. «Notre logique dès le départ est de faire le maximum avec la même superficie, et c’est ce qui explique cette augmentation significative de la quantité produite à l’hectare en l’espace de quelques années. L’Europe qui est actuellement au niveau de 12 tonnes à l’hectare, a mis deux siècles pour atteindre ce résultat», a expliqué Mohamed Fikrat, président de la Fimasucre et PDG de Cosumar.

Une feuille de route à l’horizon 2020 pour le secteur

Afin d’accélérer la cadence et de capitaliser sur les réalisations du contrat-programme 2008-2013, une feuille de route à l’horizon 2020 a été mise en place. Cette feuille vise l’extension progressive des superficies réalisées annuellement en cultures sucrières pour atteindre 105700 ha dont 77500 ha de betterave à sucre et 22900 ha de canne à sucre. Le rendement en sucre à l’hectare devra désormais atteindre 10,8 tonnes pour la betterave à sucre et 9,6 tonnes pour la canne à sucre. La feuille de route vise, de même, l’augmentation du taux de couverture des besoins en sucre à partir de la production nationale pour atteindre 62% en 2020. Soulignons que le besoin au niveau national est estimé à 1,2 million de tonnes de sucre. Il faut préciser que la feuille de route 2013-2020 prévoit un investissement de 5 milliards de DH dans la filière et une contribution de 2 milliards de DH destinée aux agriculteurs. Plusieurs mécanismes de subventions sont mis en place pour aider les producteurs à supporter les coûts liés à la main d’oeuvre et aussi à l’utilisation des machines en vue d’optimiser la production. Les enjeux sont donc importants, d’où le rôle crucial de la R&D. Ainsi, la filière sucrière dispose, depuis quelques temps, d’un centre de recherche des cultures sucrières, mis en place par Fimasucre avec l’appui du ministère de tutelle. Ce centre servira, entre autres, à former les agriculteurs et les techniciens de la filière sucrière. En outre, un fonds de solidarité a été mis en place pour aider les agriculteurs à faire face aux effets des calamités naturelles. Mais, le sucre ce n’est pas seulement l’Amont Agricole, il y a également la phase industrielle. Ainsi, Cosumar a initié un plan de mise à niveau qui a nécessité un investissement de plus de 5 milliards de DH.

L’industriel a donc opéré une augmentation des capacités de traitement des sucreries(4 millions de tonnes par an), la modernisation des sucreries et de la raffinerie, la réduction significative de sa consommation en énergie etc. Selon Mohamed Fikrat, Cosumar a investi 900 millions de DH pour réduire la consommation de fuel de 30% sur la raffinerie de Casablanca. Les différents investissements réalisés ces dernières années ont permis d’atteindre une capacité industrielle de 1.650.000 tonnes de sucre blanc par an, alors les besoins du marché sont estimés à 1.200.000 tonnes par an. Par ailleurs, il faut rappeler que le groupe Cosumar a initié, depuis plusieurs années, des conventions d’agrégation pour les 80.000 producteurs, qui par ce biais, bénéficient des avantages prévus dans le cadre du Fonds de Développement Agricole. Concernant l’encadrement de la production de la betterave, Cosumar, en tant qu’agrégateur, mobilise environ 400 millions de DH par an pour le préfinancement des intrants. L’industriel assure également le transport de la production de betterave à sucre et de canne à sucre, avec une enveloppe de 250 millions de DH annuellement distribuée au profit de plus de 1400 camionneurs et 7000 manutentionnaires. 

 
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