L'édito

Réformer avec méthode… vers la performance !

Peut-on dire que le ministère de l’Education a trouvé, en la personne de Mohamed Hassad, l’homme qui pourrait changer ses méthodes de travail et pouvoir, enfin, faire démarrer les vrais chantiers dont a besoin ce ministère. Le terrain est cet inconditionnel allié de l’action et partant, du changement et Hassad a toujours appris et évolué sur les terrains des ports, des routes, des territoires, de l’autorité et maintenant des écoles. Devant les parlementaires, il répond avec une assurance presque ancrée dans son expérience dans « le secteur de l’autorité » et aussi avec l’apaisement et l’engagement des délais d’un ingénieur sûr de son chronogramme. Devant préciser sa position sur une question qui touche un des manuels de l’éducation islamique, le nouveau ministre a indiqué que la modification du texte en question n’a touché que trois lignes et que les spécialistes en la matière sont habilités, plus que lui, pour rétablir la vérité sur cette question. Nos livres doivent être nettoyés de tout discours qui peut donner lieu à des manipulations idéologiques dont les effets à long terme sont désastreux. L’essentiel pour Hassad est de faire emprunter au chantier de la réforme de l’éducation un itinéraire clair et continuellement soumis à l’évaluation. Notre économie et nos institutions ont besoin de jeunes marocains bien formés et ouverts sur le monde de la connaissance, de la technologie, des valeurs humaines universelles. L’émergence de notre économie dépend, dans une très grande mesure, de la qualité de notre éducation nationale.

Réformer et continuer de réformer, est la seule voie possible pour que notre pays puisse intégrer le club des pays émergents. Les réalisations quantitatives sectorielles qui ne permettent pas de changer qualitativement les structures de production, les conditions de la compétitivité de nos produits, la qualité de nos services, … l’augmentation de l’offre en matière d’emploi et partant la stabilité sociale, ne peuvent que relever de l’éphémère. Le dernier mémorandum de la Banque Mondiale, présenté le 16 mai, nous rappelle le rôle du capital immatériel et de la nécessaire analyse des performances pour pouvoir se préparer au monde de 2040. La compétitivité n’est pas une question liée au coût d’un produit, elle est cette résultante qui reflète la qualité des secteurs de l’Education et de la Santé et aussi de l’accès à l’égalité des femmes et des hommes dans la participation à la vie publique, à la gestion de l’entreprise et globalement aux mêmes droits. Il faut certes capitaliser sur les différentes réalisations sectorielles, mais il faut aussi les soumettre constamment à l’analyse de leurs impacts sur le quotidien marocain. Nous n’avons plus besoin d’annonces sur de virtuels taux d’intégration de certains secteurs. Nous avons réellement besoin de chiffres sur les performances devant refléter l’amélioration de nos déficits commerciaux, sociaux et institutionnels.

Al Hoceima a fait couler beaucoup d’encre, donné lieu à une avalanche d’images sur des manifestations qui semblent s’éterniser, faire place à un intérêt grandissant pour la négociation de la part des pouvoirs publics et à la mise en place d’un agenda pour achever les projets de développement en cours. La « fièvre » ne semble pas baisser malgré les efforts entrepris par les différents représentants de l’autorité centrale et régionale. Le discours dominant à travers la toile est tenu par une minorité de meneurs. Ceux-ci sont en train de livrer la vraie portée des évènements qui n’ont pour le moment, donné lieu à aucune riposte de la part des pouvoirs publics. Les discussions sur les solutions des problèmes que vivent cette ville et sa région, n’ont pas produit les effets d’apaisement attendus. La déclaration des partis de la majorité, au sujet des mouvements sociaux dans cette région a expressément tenu à affirmer le droit des citoyens à la manifestation, tout en exprimant le refus de tout acte qui ne respecte pas les fondements de l’unité nationale. Faisons le bilan de toutes les actions entreprises pour développer cette partie de notre nation et évaluons les manques qui doivent donner lieu à des projets bien identifiés et dont la gestion doit être assurée par des acteurs responsables, contrôlée et hautement suivie. Essayons d’œuvrer dans le sens de l’histoire de notre nation… n

La Rédaction

 
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