Politique

Sahara : Ce qu’il faut retenir du rapport de Ban Ki-moon

Après plusieurs jours de retards, Ban Ki-moon présente enfin son rapport annuel au Conseil de Sécurité sur la situation au Sahara marocain. Un rapport loin d’être neutre quant au traitement du dossier du Sahara avec ses parties prenantes. En effet, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon exige que le Conseil de sécurité « rétablisse et soutienne le rôle » de la mission de l’ONU au Sahara (Minurso), amputée d’une partie de ses effectifs. Ban a estimé que les expulsions décidées par Rabat pourraient « être exploitées par des éléments radicaux et terroristes » et ainsi menacer la stabilité de la région. Au Conseil, le Maroc est soutenu par la France (membre permanent) et le Sénégal notamment, selon des diplomates.

Cependant, l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, rapporte l’AFP, a souhaité que « le Conseil de sécurité soutienne » ce rapport. « C’est au Conseil de sécurité, a-t-il affirmé à des journalistes, de décider du mandat (d’une mission), de décider s’il faut le changer ou non ».  Le rapport souligne qu’il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas (Canaries). Pour Ban la Minurso « ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions » et du mandat que lui a confié le Conseil même sans un personnel expatrié civil complet pour assurer la logistique. Le SG de l’ONU a souligné dans son rapport que les représailles marocaines avaient conduit à une « modification de facto du mandat » de la Minurso et que dans ces conditions, même les activités militaires de la mission « ne pourront pas être maintenues à moyen et long terme ».

« Le risque d’une rupture du cessez-le-feu et d’une reprise des hostilités, avec le danger d’escalade vers une guerre ouverte, va augmenter considérablement si la Minurso est forcée de partir » ou ne peut plus faire son travail, a reconnu le rapport. C’est pourquoi, malgré l’impasse, Ban a recommandé de renouveler d’un an le mandat de la mission, jusqu’au 30 avril 2017. Le Conseil doit se prononcer avant fin avril.

Plus largement,  Ban a estimé que la querelle avec Rabat risquait « d’entrainer, à court et moyen terme, des conséquences importantes pour la stabilité de la région et pour la crédibilité du Conseil de sécurité », ainsi que pour les autres opérations de maintien de la paix de l’ONU. Il a pointé le risque de « créer un précédent » pouvant encourager certains pays hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus.  La RDCongo, le Soudan ou le Soudan du Sud ne font pas mystère de leur volonté de voir les Casques bleus déployés sur leur territoire partir à brève échéance.

Les efforts de médiation de l’ONU sont durablement dans l’impasse. Ban a déploré dans son rapport « le manque de progrès vers un règlement » du conflit et recommandé « des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi ». Mais il a reconnu que les deux camps avaient « des visions différentes » et difficiles à réconcilier, de l’avenir du Sahara.

 
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