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Transformation digitale : des indicateurs mitigés pour le Maroc

Le Maroc a connu ces dernières années une grande avancée technologique dans la dématérialisation des flux financiers et des services gouvernementaux.

Plus besoin de se déplacer entre les différentes administrations, désormais, une simple connexion Internet suffit pour avoir accès à des centaines de télé-services diversifiés. Avec des domaines où le pays excelle, citons à cet effet les taxes et les impôts. Les secteurs de la banque et la finance sont dans cette même dynamique intéressante. L’engouement vers la digitalisation y est accru et des projets concrets voient le jour régulièrement. Les « utilities » que sont les opérateurs télécoms, les régies d’électricité et d’eau ou encore Poste Maroc ont également adopté une approche optimiste de la digitalisation. Malgré cela, beaucoup d’autres initiatives mises en œuvre semblent avoir encore trop peu d’impact direct sur la société marocaine. Le Maroc a tardé à se mettre en mouvement. Son retard à la transformation numérique est une réalité soulignée par plusieurs rapports qui sont venus évaluer la digitalisation du royaume. L’État, l’administration, les institutions publiques, les ministères et les collectivités territoriales enregistrent des lacunes numériques. En évaluant les indicateurs digitaux des pays, l’indice global «e-Gov» 2016 des Nations-Unies classe le Maroc 85ème sur 193 pays étudiés au niveau mondial (4ème au niveau africain). En régression de 3 places par rapport à l’édition 2014, où il affichait sa plus belle performance, progressant de 38 places. Les éléments pris en compte dans ce classement, qui sort tous les 2 ans, sont les services en ligne, le capital humain et l’infrastructure des technologies de l’information. Dans son rapport annuel au titre de l’année 2016, publié en septembre 2017, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) rappelle également le faible développement des services administratifs en ligne qui ne représentent que 10% des démarches récurrentes effectuées. À son tour, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) souligne, dans son rapport intitulé « Transformation numérique et maturité des entreprises et des administrations marocaines », que « sans une stratégie globale du numérique, les politiques des principaux secteurs de l’économie, de l’administration ou encore de la société marocaine restent inefficaces » et menaceraient de mettre le pays à la traîne par rapport à « d’autres pays disposant d’une stratégie ambitieuse et la mettant en œuvre ». Un constat révélé par Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Économie numérique, à la nombreuse assistance de l’Africa IT, Salon international des TIC, tenu fin 2017 à Casablanca. « Concernant la digitalisation, le Maroc n’a pas profité véritablement de son potentiel. L’État marocain a été un peu timide. Nous avons des capacités très largement au-dessus de ce que nous avons été capables de réaliser. Nous avons voulu faire souvent de l’incrémental dans un secteur où il faut totalement faire un changement de paradigme. On ne peut pas faire de l’incrémental dans un secteur aussi dynamique que le numérique. Nous sommes un peu au bord de la piscine, mais on met à peine les orteils dans le digital. Il faut vraiment y plonger », a-t-il reconnu, appelant à une immersion dans l’ère du big data, de blockchain, d’objets connectés et d’autres innovations digitales.

 
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