Partenariat

Wauquiez veut s’inspirer du modèle marocain des AREP

Le numéro deux du parti «Les Républicains» et Président de la région française d’Auvergne-Rhône-Alpes a été en déplacement au Maroc (du 15 au 18 mai) dans le cadre d’une visite de travail. A l’ordre du jour, relancer la coopération économique et intentionnelle entre sa région et celles du Royaume. Laurent Wauquiez est séduit par les Agences régionales d’exécution des projets (AREP), l’une des nouveautés majeures de la régionalisation avancée. par reda bensaoud

La visite de Laurent Wauquiez, Président de la région française d’Auvergne-Rhône-Alpes au Maroc a été l’occasion pour redonner un nouvel élan entre la plus importante région industrielle de France et différentes régions du Royaume, notamment celle de Rabat et Casablanca. Une nouvelle forme de coopération entre les régions, qui diffère du partenariat classique exigeant le passage par les gouvernements.
Des accords de coopération pour renforcer le partenariat dans le domaine de l’agriculture et de l’artisanat entre ces deux régions, ont été signés lundi 16 mai à Rabat. Il s’agit d’un protocole de coopération et de deux accords de coopération, le premier signé entre les Chambres régionales d’agriculture d’Auvergne-Rhône Alpes et de Rabat-Salé-Kénitra et le deuxième entre les Chambres régionales des métiers et d’artisanat, d’Auvergne-Rhône Alpes, de Rabat-Salé-Kenitra et la Chambre des métiers de l’artisanat du Rhône. «Le Maroc est un pays stratégique pour nous, vu qu’il constitue une porte d’entrée en Afrique», déclare Laurent Wauquiez, ajoutant que la région qu’il préside «souhaite diversifier ses partenariats avec les entreprises marocaines, notamment dans le domaine de l’agro-alimentaire».
Outre, la dimension institutionnelle, le volet économique n’est pas en reste. D’ailleurs, «le développement économique constitue l’essence même et la finalité de ce partenariat entre les deux régions» estime le Président du Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal. En effet, deux contrats de partenariat dans le secteur agroalimentaire ont été signés entre les entreprises des deux régions. Le premier accord porte sur un protocole d’investissement entre les sociétés française Clextral et marocaine Dari Couspate, portant sur l’établissement de deux nouvelles lignes de couscous et de pâtes en 2017 et 2018. Le deuxième accord a été signé entre les sociétés marocaines Boyauderie Drimano et françaises Charles Frères sur l’exportation de la boyauderie marocaine.
Les ambitions de Laurent Wauquiez pour le Maroc s’étalent sur d’autres secteurs à connotation écologique. Il annonce d’emblée qu’une délégation de sa région compte se déplacer incessamment à Rabat et à Casablanca pour étudier la mise en place de solutions innovantes en matière de gestion des déchets. La seconde n’est autre que le solaire, « je souhaite, avec l’approche de la COP22, que le Maroc et la France puissent mettre en place au niveau des régions des solutions solaires qui soient ad hoc et adaptées », annonce l’élu régional.

3 Questions à Laurent Wauquiez,  
Président de la Région Auvergne Rhône Alpes

Concrètement, quels sont les projets que vous avez arrêtés avec les régions marocaines au cours de votre visite ?
L’objectif est de faire monter en puissance les coopérations entre les régions françaises et marocaines. Nous avons identifié une série de projets qui nous permettrons de travailler sur une coopération autour des principes de co-localisation, de co-recherche et co-formation bénéficiaires pour nos deux pays. Par exemple, je cite le pôle aéronautique de Casablanca que je veux marier avec tout le savoir-faire dans le domaine de la région Auvergne Rhône Alpes, première région industrielle de France. Secundo, le pôle Technopolis, dans la région de Rabat, que nous voulons associer au Label French Tech. Tercio, le solaire et dans lequel le Maroc a pu développer des projets remarquables que nous ferons les centres de recherche en la matière de notre région. Enfin, sur la question des déchets, notre région propose des solutions très innovantes dans ce sens qui peuvent répondre aux besoins des régions marocaines.

Aujourd’hui, quels sont les atouts du Maroc ?
Nous constatons actuellement au Maroc, l’émergence d’une vraie classe entrepreneuriale. En effet, beaucoup d’entreprises marocaines forcent le respect avec leur capacité de développement. C’est dire qu’actuellement, l’entreprenariat a changé de visage. Egalement, le Maroc a fait preuve d’une capacité extraordinaire à résister à toutes les menaces, notamment lors du pseudo « printemps arabe» que Sa Majesté a, astucieusement et habilement souligné, est devenu un automne apocalyptique. Sur ce point de vue, avec la France, le Maroc a un partenaire et un ami.

Au-delà, de la coopération économique, le volet institutionnel a-t-il sa place dans ce partenariat gagnant-gagnant ?
Actuellement au Maroc, il y a un vrai processus d’émancipation des régions. De ce point de vue, nous pouvons apporter notre expertise à ce processus et vice versa. Par exemple, les régions marocaines se sont dotées d’Agences régionales d’exécution des projets (ndllr les AREP) pour assurer un suivi de près sur les projets et s’assurer qu’ils sortent vite sur la réalité. C’est une excellente idée et sur laquelle nous comptons nous inspirer. Par ailleurs, nous envisageons d’accueillir les directeurs et cadres des régions marocaines pour des formations en matière de gestion locale dans notre région Auvergne-Rhône-Alpes.

 
Article précédent

«On a encore beaucoup de choses à améliorer»

Article suivant

La médiation, un enjeu de taille pour le groupe OCP