Portrait

Youssef El Alaoui, cofondateur de Mobiblanc : une sucess-story à la marocaine

Créée en 2010, Mobiblanc fait aujourd’hui la fierté du Maroc dans son secteur d’activité. L’entreprise cofondée en 2010 par Youssef El Alaoui, un MRE qui a choisi de rentrer au bercail en 2007 pour se lancer dans l’entrepreneuriat, a réussi en effet à s’imposer sur le marché comme un acteur de référence dans l’ingénierie mobile et les solutions de transformation numérique. Mobiblanc s’attaque aussi à l’international avec la création début 2018 de sa filiale en Tunisie.

Après sept ans de carrière professionnelle dans une SSII française basée à Paris et spécialisée dans les nouvelles technologies, Youssef El Alaoui décide de rentrer au bercail. Il réussit à convaincre son patron de créer une filiale au Maroc. Chose faite. La filiale marocaine est basée à Casa NearShore, et il en prend la direction à partir de 2007. « En 2007, et avec le lancement du Plan Émergence au Maroc et la promotion de la destination Offshoring Maroc pour les services informatiques, j’ai réussi à convaincre mon patron de l’époque de tenter l’expérience. C’est ce que nous avions fait ensemble et j’avais pris la responsabilité de diriger la filiale marocaine. Une expérience très riche», explique Youssef El Alaoui. Mais, après trois ans à la tête de cette entreprise, l’envie de passer à une autre étape dans sa vie professionnelle prend le dessus. Il démissionne alors en 2010. « À fin 2010, j’ai décidé de me lancer à mon propre compte. Dès lors, je me suis associé avec Mohamed Benboubker, un ami de classe à l’époque où j’étais étudiant. Nous avons donc choisi un secteur naissant à l’époque, mais très prometteur qui est celui des applications Mobiles. On était presque les seuls à le faire au Maroc », confie-t-il. Les deux associés ont donc cofondé Mobiblanc, le spécialiste marocain de référence de l’ingénierie mobile et des solutions de transformation numérique. Peu à peu, l’entreprise se développe et renforce son positionnement sur le marché. Dans ce sens, Mobiblanc a notamment noué plusieurs partenariats avec de grandes entreprises d’envergure internationale comme Salesforce, leader mondial du CRM (Gestion de relation client). L’objectif étant d’assurer une expertise au profit des entreprises engagées dans des stratégies de transformation numérique.

Un portefeuille clients garni

L’entreprise compte dans son portefeuille clients les plus grandes sociétés et institutions de la place telles que le groupe OCP, Maroc Telecom, Meditel, inwi, Autoroutes du Maroc, ou encore le Parlement. Afin de renforcer son ancrage en Afrique de l’Ouest, Mobiblanc a aussi signé un partenariat avec le groupe sénégalais Matforce pour l’accompagner dans sa stratégie de transformation numérique. Une success-story à la marocaine. Aujourd’hui, Mobiblanc entend dépasser les frontières du royaume, et aller à la conquête de nouveaux marchés. « Nous sommes dans une phase de croissance et d’expansion géographique où la solidité de la structure devient une priorité », confirme le natif de Fès. Dans ce sens, l’entreprise a créé début 2018 une filiale en Tunisie (Mobiblanc Tunisie) pour se rapprocher de ce marché en pleine croissance. « Nous voulons refaire la même success-story qu’au Maroc, et aussi avoir un centre d’expertise et d’excellence en complémentarité avec celui au Maroc », précise-t-il. Toutefois, sur son marché domestique, Mobiblanc fait face à certaines contraintes. « Il y a la résistance des grands groupes marocains et de l’Administration à se transformer, soit par manque de concurrence et de challenge, soit par manque de vision stratégique claire. Notre rôle à nous, c’est de les accompagner pour anticiper les mutations technologiques du marché et les modes de consommation de leurs clients», déplore Youssef El Alaoui. Et ce n’est pas tout. Le secteur souffre aussi d’une « fuite des cerveaux » à l’étranger, engendrant ainsi un manque de compétences.

Un pur produit de l’école publique marocaine

Toutefois, la mise en place récente de l’Agence du Développement du Digital par le gouvernement, ravive un certain espoir chez le patron. Soulignons aussi que Youssef El Alaoui est également cice-président général de l’APEBI (Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring). Né le 03 février 1978 à Fès, Youssef El Alaoui a passé son enfance jusqu’au baccalauréat à Séfrou. « C’est une belle ville, historiquement connue pour sa tolérance et pour sa mixité culturelle : juifs, chrétiens, berbères et arabes cohabitaient en toute harmonie. Une ville où l’on fête chaque année le festival des cerises », raconte-t-il. Youssef El Alaoui est un pur produit de l’école publique marocaine. Après l’obtention de son Bac Mathématiques en 1995 et 2 ans de classes préparatoires, il intègre l’École Mohammedia d’ingénieurs (EMI). Il achève son cursus au sein de cette école en 2000 avec un diplôme en Génie informatique. Après cette étape, il part ensuite pour la France dans le cadre d’un MBA à l’IAE de Paris entre 2003-2005. « Juste après mon PFE que j’ai passé à l’INRIA en France, j’ai rejoint Novedia, une SSII française basée à Paris et spécialisée dans les nouvelles technologies. J’ai passé 7 ans au sein de cette entreprise où j’ai eu l’occasion de travailler sur des projets structurants pour le compte de grands groupes industriels français. J’ai commencé développeur J2EE, ensuite chef de projet pour finir Manager », précise-t-il. « On était 20 collaborateurs quand j’ai intégré l’entreprise, et 500 quand je l’ai quittée en 2010. Une belle expérience que j’ai eu la chance de vivre et qui m’a permis de comprendre les différentes étapes par lesquelles passe une entreprise en croissance », conclut-il. 

Bio Express 

1978 : naissance à Fès

1995 : obtention du Bac Mathématiques à Fès

2007 : directeur général de la filiale marocaine de Novedia

2010 : création de Mobiblanc

 
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