Capital-investissement

2016 n’a pas été une année faste aux levées de fonds

L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) vient de présenter son rapport statistique annuel relatif à l’activité, la croissance et la performance de l’industrie marocaine du capital-investissement en 2016.

Selon ce document, avec un taux de pénétration de 0,08% en 2016, le financement par le capital-investissement au Maroc possède encore une large marge de progression par rapport à des économies telles celles des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Par contre, le Royaume dépasse l’ensemble des pays de la zone MENA (0,03 %) depuis 2012.

A noter que ce rapport statistique annuel couvre 21 sociétés de gestion dont 3 dédiées à l’infrastructure gérant 40 fonds (20 actifs et 20 désinvestis ou en phase de désinvestissement) et représente ainsi la quasi-totalité de l’industrie marocaine du capital-investissement. L’effectif moyen des sociétés de gestion s’élève à 6 personnes et le secteur compte à ce jour 126 professionnels.

En nombre, les fonds créés sous forme « étrangère » et « OPCC » représentent respectivement 47% et 33%, soit 80% des fonds de 3ème génération. En valeur, ces 2 formes juridiques concentrent 92% des capitaux gérés. Depuis 2011, 51% des fonds sont localisés à l’étranger principalement en Europe, à l’Ile Maurice et aux Etats-Unis. C’est notamment le cas des fonds transrégionaux pour des raisons liées au contrôle des changes, à l’existence d’écosystèmes plus favorables et aux exigences éventuelles des bailleurs de fonds.

Les fonds captifs d’institutions financières, de l’Etat ou d’autres structures sont de moins en moins nombreux, note le rapport. En valeur, près de 60% des fonds de 3ème génération (créés à partir de 2011) sont totalement indépendants, ce qui confirme la maturité du marché. Le taux atteint 47% pour les fonds de 2ème  génération (créés entre 2006 et 2010).

Avec 305 milliards de DH de fonds levés, l’année 2016 n’est clairement pas une année de levée de fonds. Ce niveau relativement modeste s’explique par le caractère cyclique du capital-investissement : lors de la création d’un fonds, les levées sont importantes. Viennent ensuite les années consacrées aux investissements suivies de la période de désinvestissement.

Le cumul des montants levés à fin 2016 s’élève à plus de 11,1 millions de DH pour le capital-investissement auxquels s’ajoutent 5,5 millions de DH levés par les fonds d’infrastructure, soit un total de 16,6 millions de DH. Depuis 2013, 86% des fonds levés pour le Maroc sont transrégionaux. À ce jour, près de 3 millions de DH sont disponibles pour les PME.

À fin 2016, les capitaux levés auprès d’investisseurs étrangers – notamment auprès d’organismes de développement internationaux (SFI, BERD, BEI, BAD et autres) – représentent 54% des montants levés et témoignent de la confiance de ces investisseurs internationaux à l’égard de l’industrie marocaine du capital-investissement.

Pour ce qui est des investissements, le rapport relève que l’année 2016 a constitué une année record avec 786 milliards de DH investis dans des PME. A ce jour, 183 entreprises ont bénéficié d’un montant global d’investissement en capital de 6,3 millions de DH. La majorité des fonds reste généraliste. Le secteur industriel représente 45% des investissements réalisés depuis 2011 et s’arroge la première place tandis que celui des services et transport arrive en seconde position avec 24% des investissements. Depuis 2011, près de 80% des montants investis sont dédiés à des entreprises en phase de développement et les opérations de transmission déclinent passant de 24 à 13%. Les investissements dans l’amorçage et le risque progressent de 5 à 9% avec les fonds de 3ème génération.

Concernant les prévisions de 2017, le rapport souligne que 34% des fonds prévoient d’investir dans de nouvelles entreprises et 27% des fonds planifient la sortie de la majorité des entreprises encore en portefeuille au cours de cette année. Près des 2/3 des fonds planifient également la levée de nouveaux capitaux avant la fin du 1er semestre 2018. Pour les 5 prochaines années, les prévisions confirment la tendance aux investissements multisectoriels avec une légère préférence pour le secteur agroalimentaire (13%) et la diversité des zones géographiques envisagées témoigne de politiques d’investissement opportunistes n’excluant aucune région du Maroc.

 
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