Enseignement

Généralisation de l’anglais. La disponibilité des ressources humaines, un gros défi

Le Maroc s’engage dans une réforme visant à généraliser l’enseignement de l’anglais. Cependant, cette réforme soulève des enjeux majeurs en termes de ressources humaines et de compétences linguistiques.

Le Maroc a fait le choix d’une montée en puissance graduelle de l’apprentissage de l’anglais dans le cursus scolaire. Dans un premier temps, le processus est enclenché pour les étudiants en 1ère année de collège. Mais, pour cela, il va falloir recruter des profs, préparer les étudiants à l’insertion professionnelle. « Ce choix pose l’équation de la ressource humaine », selon le Pr. Ahmed Akhchichine, ancien ministre de l’Education nationale, notamment de 2007 à 2012. En effet, la mise en place de cette réforme nécessite des enseignants compétents en anglais et capables de doter les étudiants de capacités individuelles qui les rendront facilement insérables dans le marché du travail. Cependant, le recrutement des futurs enseignants d’anglais dans le vivier des porteurs de licences en anglais pourrait prendre jusqu’à cinq ans, selon le Pr. Akhchichine, qui n’a pas manqué d’en faire la démonstration.

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« Le délai pour obtenir une licence et suivre la formation au métier d’enseignant est d’environ trois ans pour la licence et deux ans pour la formation aux métiers de l’enseignement, soit un total de cinq ans. Avec la généralisation de l’apprentissage de l’anglais qui se profile dans un horizon de 6 à 7 ans, le nombre d’élèves au niveau du collège devrait atteindre environ 2 millions. En conséquence, approximativement 4 500 à 5 000 enseignants supplémentaires seraient nécessaires chaque année pour répondre à ces besoins. Il est important de réfléchir à cette équation en tenant compte des implications pour l’ensemble du projet », explique l’ancien ministre, lors de la Journée d’étude co-organisée par l’association marocaine des enseignants de l’anglais (MATE) et la plateforme Yool Education, le samedi 15 juillet 2023.

Maîtriser l’anglais ne suffira pas !

Pour aller plus loin, le Pr. Abdelmounaim Belalia, directeur général de l’Université Mundiapolis, souligne que la maîtrise des soft skills est également cruciale pour les étudiants. En effet, dit-il, « l’anglais ne suffit pas, il faut également développer des capacités individuelles pour préparer les étudiants à décrocher un poste dans le monde professionnel ». La question des ressources humaines est donc au cœur de la réussite de cette réforme. Il est important de ne pas se contenter de recruter des professeurs d’anglais, mais de rechercher des enseignants capables de doter les étudiants de compétences individuelles et d’une culture générale.

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Au-delà de la question de l’enseignement de l’anglais, cette réforme pose également la question de l’adéquation entre la formation proposée et les besoins du marché du travail. Il est essentiel de préparer les étudiants à être facilement insérables dans le monde professionnel. En somme, l’enseignement de l’anglais au Maroc est un enjeu crucial qui nécessite une réflexion approfondie sur les ressources humaines et sur l’adéquation entre les formations proposées et les besoins du marché du travail. Il s’agit d’un défi à relever pour permettre aux étudiants de s’adapter aux exigences du monde professionnel.

 
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