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« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui

« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant  des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.

Dans l’émission de ce jeudi 21 novembre 2019, le débat porte sur :

– Encore un incendie a eu lieu au Souk d’Inezgane ce jeudi à 3h du matin : 50 boutiques sont parties en fumée sans faire heureusement de victimes  mais les pertes matérielles sont énormes. Les journalistes ont été interdits de couvrir le drame. Déjà ce même marché a été ravagé par le feu le 17 mars 2018 et in existe un nouveau souk au sud de la ville mais les commerçants ont refusé d’y déménager.

Berraoui déplore cette catastrophe tout en soulignant qu’il ne faut pas verser dans la théorie du complot. Toutefois, par le passé, l’expérience nous a montré que lorsque les gens refusent de déménager, les incendies éclatent par enchantement. Quant à l’interdiction de l’accès aux journalistes, il estime qu’en raison de l’ouverture automatique d’enquête, la police fait son travail de collecte de preuves matérielles. L’analyste note que deux incendies frappant le même souk en deux ans, ce qui pose des points d’interrogations et il faut attendre les résultats de l’enquête pour pouvoir se prononcer. Néanmoins, le problème est de savoir si les commerçants sont assurés ou non contre ce genre de drames pour pouvoir aspirer à d’éventuelles indemnisations. Autre problème, l’absence de point d’eau pour que la protection civile puisse intervenir pour maîtriser les incendies.

– Mohamed Amekraz, ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle a remis à l’ordre du jour le projet de loi relatif à la grève. L’analyste de MFM Radio note que le ministre est jeune et fraîchement nommé et doit savoir que le droit de grève est reconnu constitutionnellement. Cela fait 60 ans que ce droit de grève est garanti par la Constitution mais on a échoué à promulguer une loi pour l’encadrer et le  réguler. C’est-à-dire les conditions de faire grève. Ce projet de loi, on l’attend depuis 1963. Il nous faut une décision politique pour dégager un consensus entre les différents protagonistes.

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Publiée par RADIO MFM Officiel sur Jeudi 21 novembre 2019

– Une enquête du Haut-Commissariat au Plan dévoile que les hommes d’affaires et les patrons d’entreprises qu’elles soient grandes ou Très petites et moyennes entreprises (TPME) trouvent des difficultés d’accès au financement et crédits bancaires et notamment en raison des garanties demandées et un taux d’intérêt dissuasif, ainsi que pour la participation aux appels d’offres publics. Il s’y ajoutent les longs les délais de paiement par les institutions étatiques. Berraoui souligne qu’on adore les annonces sans pour autant les appliquer. Les entreprises qui travaillent avec les établissements publics et selon la loi, elles doivent être payées au bout de trois mois. Passé ce délai, elles ont le droit de réclamer des dommages et intérêts et les banques n’aident pas. Les entreprises se trouvent entre l’enclume et le marteau. Les contraintes doivent être définies à la base. Les relations commerciales au Maroc sont un véritable rapport de force entre divers acteurs, fournisseurs, clients.

– Le quotidien britannique The Guardian a consacré un article à l’activiste et entrepreneur égyptien vivant en exil, Mohamed Ali qui a déclaré le mercredi lors d’une conférence de presse à Londres qu’il cherche à unifier l’opposition qu’elle soit libérale ou du courant des frères musulmans pour faire chuter le président Abdel Fattah Al-Sissi.

Berraoui rappelle que ce personnage reconnaît avoir travaillé avec l’armée. Quand il a mis en ligne les vidéos, une nouvelle jeunesse est sortie manifester. Aujourd’hui, les conditions de vie en Egypte sont insoutenables. Le pouvoir d’achat a dégringolé de près de 35%. Les indicateurs officiels montrent que  plus du tiers de la population égyptienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Aujourd’hui, des puissances soutiennent un régime en faillite. Pour Berraoui, Al-Sissi est un traître. Il utilise les mêmes procédures que l’occupant israélien en recourant à l’incarcération administrative. L’analyste de MFM n’est pas pour les Frères musulmans mais quand on voit le traitement que le régime leur a réservé et leur réserve avec des méthodes barbares, on ne peut que le dénoncer. Il rappelle par ailleurs que l’armée détient 30% de l’économie égyptienne. Les habitants du Sinaï ne sont pas dans leur majorité des terroristes mais des contrebandiers.

– Le Hassania d’Agadir a limogé mercredi son entraîneur argentin Angel Miguel Gamondi suite à la défaite en finale de la Coupe du Trône face au Tihad de Casablanca. Berraoui rappelle que Gamondi était le directeur technique de cette équipe et ne comprend pas ce genre de comportement de la part des responsables. On congédie un entraîneur pour un match. Fakher a remporté avec eux deux championnats et a réclamé les primes d’objectifs. J’espère que cette affaire ne finira pas devant les tribunaux. Déjà le fait d’arriver à la finale est une réalisation.

– Deux coups de filet de la police dans deux affaires de cocaïne. La première a eu pour théâtre l’aéroport de Mohammed V de Casablanca avec l’arrestation, le 16 novembre courant, d’un ressortissant gambien de 55 ans venant du Brésil avec dans son estomac 69 capsules totalisant 865 grammes. La deuxième affaire est la saisie par la police judiciaire de Casablanca et de Témara de 476 kg de cocaïne et l’arrestation d’une femme et d’un homme dans un appartement à Harhoura, d’un fusil de chasse, de l’argent, etc.

Pour Berraoui, nous sommes un pays exportateur de haschich et ce ne sont pas les agriculteurs qui en profitent. Les réseaux existent. Les pays de l’Amérique latine utilisent les réseaux marocains. La marge de bénéfice de la cocaïne est énorme. Il y a un marché. Le Gambien est un simple transporteur mais dans le cas de Harhoura, on a affaire à une véritable mafia armée. Sur le plan sécuritaire, cela pose un véritable casse-tête pour les sécuritaires et constitue une menace pour le royaume, souligne le journaliste en ajoutant qu’il y a 25 ans, on ne connaissait pas ce phénomène.

– Latifa Akherbache, présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a déclaré lors d’une table ronde tenue mardi dans le cadre des 48èmes assises de l’Union internationale de la presse francophone dans la capitale camerounaise Yaoundé que l’instrumentalisation de l’émotion dans les contenus médiatiques décrédibilise le journalisme et favorise la manipulation des opinions. 

L’analyste estime que la présidente de la HACA a fait un constat. L’intrusion du numérique a tout chamboulé. La presse traditionnelle se trouve dépassée avec l’immédiateté de l’information. Aujourd’hui, c’est l’instantané qui prime. Du coup, pour toucher le lecteur de l’internet, on fait appel à l’info accrocheuse et au buzz. Erdogan a fait capoter le coup d’Etat contre lui par une simple vidéo, souligne Berraoui en ajoutant que le rôle de la  presse est remis en question. Le rôle du journaliste aujourd’hui est de vérifier et de recouper l’information. Il note que l’avenir de la presse écrite  appartiendra au journalisme d’investigation. Les médias numériques  connaîtront dans quelques années les mêmes problèmes que la presse écrite.

Carte Blanche : Berraoui consacre cette rubrique à la beauté de la vie loin du négativisme et des tableaux sombres. Il est nostalgique au bon vieux temps où les familles vivant dans des quartiers populaires étaient solidaires, que ce soit au cours d’un décès ou d’une fête de mariage… C’est pour cette raison qu’il tient à la culture du quartier à l’image de Hay Mohammadi. Il préfère habiter dans un quartier populaire, synonyme de vie que dans un immeuble huppé où l’anonymat prime. La beauté dans la vie ne s’achète pas avec l’argent mais plutôt par l’amour et le respect des gens. Il conclut que les relations humaines aujourd’hui sont marquées du sceau de l’indifférence, du manque de confiance et de la méfiance vis-à-vis de l’autre.

« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio de lundi à vendredi à partir de 12h30. Elle est rediffusée le même jour à 19h30.

 
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