Media

« Ach Waqe3 » : l’actualité décryptée par Jamal Berraoui

« Ach Waqe3 » est l’une des émissions phares de MFM Radio traitant  des faits saillants de l’actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraoui.

L’émission de ce mardi 24 décembre 2019 sur :

-L’absence lundi des ministres au parlement pour répondre aux questions orales hebdomadaires et écrites a soulevé colère et indignation dans les rangs des élus aussi bien de la majorité que de l’opposition. Les présidents des groupes ont demandé au début de la séance un point d’ordre pour dénoncer l’absence répétée des membres du gouvernement de Saâd Eddine el Otmani. Le député du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) Rachid Hamouni a rappelé dans son intervention que le président du parlement à adresser un courrier au Chef du gouvernement pour attirer son attention sur le phénomène de l’absentéisme de ses ministres en soulignant qu’il y a deux hypothèses: soit El Otmani n’a aucune autorité sur son équipe gouvernementale ou bien, on est en face de supers ministres, et dans  les deux cas de figure, c’est un  mépris à l’égard de l’institution législative et des citoyens. Il est allé même jusqu’à appeler ses collègues à se retirer car il y va de la crédibilité du travail parlementaire  et de se contenter de communiquer par mails !

L’analyste de MFM estime qu’on est en présence d’un grand problème institutionnel bien que les institutions soient élues soulignant qu’il existe une différence entre le légal et le légitime, entre légalité et légitimité. En se comportant de la sorte, ces institutions perdent leur légitimité surtout lorsqu’on nous parle d’un gouvernement de compétences. Ces dernières sont-elles à l’intérieur ou bien hors et au-dessus des institutions constitutionnelles ? S’ils nous avaient dit que c’est un gouvernement de technocrates et que nous devons aller nous reposer jusqu’aux prochaines élections, en gelant les institutions constitutionnelles, cela relèverait d’un débat politique qu’on accepte ou qu’on refuse. Par respect, la présence des membres du gouvernement au parlement est un devoir sinon, on est dans le dédain et le mépris des élus de la nation. Aujourd’hui, on remarque que ce n’est plus l’opposition qui s’attaque aux institutions mais des ministres pour qui le parlement est un epsilon. De ce fait, pourquoi demander aux Marocains d’aller voter s’ils voient que le parlement ne fait pas son travail en raison du refus des membres du gouvernement de venir s’expliquer sur les questions qui les touchent de près, se demande l’analyste de MFM. Il ajoute qu’il est de la responsabilité du chef du gouvernement d’obliger ses ministres à respecter l’institution législative et d’appliquer et de respecter la lettre et l’esprit de la constitution et d’élever le débat surtout que l’institution législative a un rôle de contrôle sur l’exécutif.

#آش_واقعرفقة ماء العينين عيناني والخبير السياسي والإقتصادي جمال براوي مباشرة على إم إف إمwww.mfmradio.ma#instagram : radiomfmofficiel#achwa9a3 #mfm #mfmradio #carte_blanche #inanimaelainine

Publiée par RADIO MFM Officiel sur Mardi 24 décembre 2019

-Commentant les interventions des députés au sujet de l’absentéisme des ministres, Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, a souligné qu’il ne prétend pas que la relation entre le gouvernement et les parlementaires soit idéale. Il a affirmé qu’il défend le gouvernement au même titre que le parlement, rappelant que l’article 100 de la constitution permet au gouvernement de répondre aux questions écrites et orales dans un délai de 20 jours.

Berraoui juge que Ramid partage la poire en deux dans sa déclaration en rappelant ce que la Constitution stipule à ce sujet. Quant à dire que les ministres ont un délai de 20 jours pour répondre, qu’ils prennent même deux mois mais qu’ils se présentent devant le parlement le jour J avec leurs réponses par respect pour l’action politique et les institutions.

-Une marche des chauffeurs de  taxis a eu lieu ce mardi matin, avenue des Forces armées royales (FAR) à Casablanca. Objectif : attirer l’attention sur le transport des taxis, des bus et des transporteurs clandestins assurant le parcours entre Mohammedia et Casablanca.

Berraoui trouve que ce problème du transport et de la « guerre » entre taxis est récurrent et désolant et ne date pas d’aujourd’hui. Quant à l’axe Casablanca-Mohammedia, avec les bus ou les taxis qui font la navette entre Mohammedia et Casa port, c’est irresponsable que de tolérer la violation des termes de l’autorisation et du permis accordés. Il est de la responsabilité de l’administration de faire régner et respecter la loi. Fermer les yeux, c’est encourager l’anarchie et la gabegie. Idem pour les transporteurs clandestins qui concurrencent les chauffeurs de taxis qui paient des impôts, assurances et autres. Le délit des clandestins relève du pénal, affirme l’Analyste de MFM.

-Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration affirme dans une note de conjoncture que tous les indicateurs jusqu’au 19 décembre courant augurent une excellente campagne agricole au titre de l’année 2019-2020, soulignant que les dernières pluies enregistrées dans différentes régions du Royaume ont eu un impact positif sur la préparation du sol et des semis. Les précipitations pluviométriques ont amélioré les réserves hydriques et le taux de remplissage des barrages a atteint 47% à la date du 19 décembre. Le ministère ajoute que le gouvernement a pris une série de mesures pour aider à réussir la prochaine campagne en mettant à la disposition des agriculteurs 2,2 millions de tonnes de quintaux de semences de qualité à des prix subventionnés, 680.000 tonnes d’engrais au prix  de la campagne précédente et la programmation de pas moins de 487.000 hectares pour l’irrigation.

Berraoui se dit surpris par les chiffres. Le service de la météo avait annoncé la pluie. Mais si on veut une bonne année agricole, il faut savoir ce qu’on veut planter. Les petits agriculteurs optent généralement pour les céréales qui sont à la merci de la pluviométrie au moins jusqu’au mois de mars. Ils sont de véritables laissés-pour-compte. Les gagnants sont toujours les grands exploitants qui disposent des moyens pour l’irrigation et l’achat des engrais. Le petit fellah n’est pas logé à la même enseigne. On n’est pas dans le secret d’Allah pour que le ministère annonce une bonne année agricole à l’avance. La pluie n’est pas aux ordres du bon vouloir du gouvernement. Par ailleurs, l’analyste de MFM soulève la question de la police d’assurance pour les agriculteurs en appelant le ministre des affaires religieuses à sensibiliser les Imams dans leurs prêches sur ce dossier et qu’ils arrêtent de parler de Haram (Illicite) et de fatalité. L’analyste note toutefois que le Plan Maroc vert est une réussite à plus d’un titre. Il a réussi à créer des filières avec des plus- values incontestables et des créations d’emploi. Néanmoins ,des problèmes persistent encore au niveau des pâturages et des céréales . Et là, ce sont toujours les petits fellahs qui trinquent. Berraoui conclut que pour lutter réellement contre le chômage, on doit avoir un taux de croissance continu de l’ordre 5% minima et continu sur au moins une décennie.

-La Commission spéciale sur le modèle de développement, présidée par Chakib Benmoussa, a annoncé lundi qu’à compter du jeudi 2 janvier 2020, elle commencera à auditionner les institutions et les forces vives de la nation (partis politiques, syndications, associations) et souligne l’impératif de s’ouvrir sur la société et les divers acteurs sur la base d’une approche participative. Elle a également établi une charte morale. La commission précise dans ce cadre que ses membres travaillent bénévolement sans aucun salaire ou privilège quel qu’il soit. Par ailleurs ,chaque membre est tenu d’informer le président en cas de conflit d’intérêt au cours de son travail au sein de la Commission. Le travail de cette dernière est participatif et d’être à l’écoute de tous les points de vue et doléances sans jugements de valeur. Ses membres doivent rester neutres, ouverts, sans a priori sur leurs interlocuteurs.

Pour Berraoui, la Commission est bien précise et met les pendules à l’heure en réponse aux attaques gratuites de la part de personnes à l’égard de la Commission et ses membres quant à leur nomination ou les avantages dont ils bénéficieront dans l’accomplissement de leur mission. Pour ce qui est de l’approche participative du travail de la Commission, l’analyste de MFM relève que ses membres ne seront pas là pour faire passer, soutenir ou épouser un référentiel idéologique ou religieux. Tout devra se dérouler sous le sceau du consensus sur le projet sociétal que nous voulons. La démocratie n’est pas le consensus mais l’accord sur les fondamentaux la gestion des points de désaccord.

Les membres ont un dénominateur commun. Ils  ne sont pas des opportunistes à la recherche de postes ministrables ou de grandes responsabilités pourtant ils ont eu l’occasion et des offres mais ils les ont toutes déclinées. Berraoui cite de nombreux exemples.

Carte Blanche :  L’analyste de MFM pose le débat sur la manière de comprendre les événements en cours. Il estime que les élites sont en rupture de ban et ne sont plus en relation avec le peuple, ce qui a engendré la naissance du populisme et on le voit bien avec le président américain Donald Trump et comment il a réussi à capitaliser dessus. La même chose en France pour Marine Le Pen, présidente du parti d’extrême droite, rassemblement national, qui surfe sur la même vague avec tout un ensemble de mouvements sociaux comme celui qui secoue en ce moment l’Hexagone et le débat sur les réformes. Berraoui relève que les directions des syndicats ont voulu faire trêve pour les jours de fêtes de fin d’année, elles ont été lâchées par leurs bases .L’analyste fait une comparaison avec le Hirak du Rif . Il souligne qu’on n’a enregistré la présence d’aucun parti ou syndicat. Le PAM qui a la majorité dans la région n’a pas osé descendre sur le terrain pour encadrer et dialoguer. C’est l’échec des partis et des syndicats comme intermédiaires qui n’ont pas réussi à jouer leur rôle. Il existe une rupture entre l’élite et le peuple. Autre dossier, celui de l’heure d’hiver. Aucun parti ou élu ne l’a soulevé, déplore l’analyste de MFM. Aujourd’hui, on assiste à l’émergence de coordinations des mouvements comme celle des enseignants et des étudiants en médecine qui se sont avérées plus puissantes que les partis et les syndicats. La solution réside dans la démocratie pour redonner crédibilité aux institutions, partis et syndicats, assène Berraoui.

« Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au jeudi  à partir de 12h30 et le vendredi de 12h à 13H  et rediffusée les mêmes jours à 19h30.

 
Article précédent

Lancement d'une ligne Casablanca-Pékin

Article suivant

Kourtim, la startup qui veut révolutionner le transport au Maroc et en Afrique