Aménagement urbain

Vidéo. « Achouhada » : l’agonie d’un cimetière

Sous le titre « Nos cimetières sont en danger », l’animateur de MFM Radio Khalid Nizar a mené une enquête sur le cimetière « Achouhada » à Casablanca et révélé au grand jour l’état lamentable de ce cimetière historique.

Situé sur la route Ouled Ziane, à proximité de l’autoroute Casablanca-Rabat, « Achouhada » ou cimetière des martyrs est devenu un dépotoir et un refuge pour des centaines de sans-abris et de délinquants. Ordures entassées, bouteilles d’alcool, épines… l’équipe de MFM Radio a été choquée par l’état de délabrement et de saleté, qui montre le niveau de négligence des autorités.

« Que ce passe-t-il au juste au cimetière d’Achouhada? C’est déshonorant pour un cimetière des musulmans… Il faut bien que les autorités voient cela, des tombes éventrées, d’autres incendiées… C’est ici que reposent les âmes de musulmans, des savants, des leaders politiques, des martyrs, des nationalistes…? », déplore l’animateur de MFM Radio.

La porte d’entrée donne une fausse impression qu’elle mène à une structure bien aménagée, mais dès qu’on y met les pieds on est sidéré par un décor apocalyptique. Il est impossible de frayer son chemin entre les tombes, un endroit où on ne sait plus retrouver le chemin vers la sortie sans guide.

« Mon père est enterré ici et pour retrouver sa tombe je dois la repérer en marquant de peinture le mur juxtaposé », regrette un citoyen. « Pour savoir à quel point nous sommes négligents, il faut voir les cimetières des chrétiens et des juifs. La différence est frappante! Sans parler de l’insécurité; pour me recueillir auprès de la tombe de mon père à Achouhada ou de ma mère à Rahma, je dois prendre mes précautions pour éviter d’être agressé », se désole-t-il.

« Dans nos cimetières, il n’y a pas d’agents de sécurité ni d’agents d’entretien ou des jardiniers. On y trouve toutes les formes de délinquance. L’administration ? Tout ce qu’elle sait faire c’est percevoir de l’argent et obtenir des documents », ajoute un autre citoyen.

Le chef du groupement des communes de coopération sociale, Hassan Aziz, a indiqué que le cimetière d’Achouhada de Casablanca ne dispose pas de budget. « Il est géré par le conseil des communes des Roches noires avec ses moyens limités. C’est le cas aussi pour les cimetières de Sbata, Sidi Moumen, Ouled Ziane et Sidi Messaoud, aucun ne dispose de budget propre ».

En 2014, faut-il le rappeler, le ministère de l’Intérieur avait prévu de conduire un projet de réhabilitation des cimetières du Maroc, dont les dix que compte la ville de Casablanca. Mais ce projet est passé aux oubliettes.

 
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