AgricultureFlash-eco

Agriculture 2.0 : l’agriculture connectée

À l’instar des autres secteurs, l’agriculture connaît des bouleversements technologiques sans précédent. Un agriculteur équipé peut aujourd’hui arroser ses champs avec un téléphone portable, il peut aussi téléguider son tracteur depuis son smartphone et gérer son travail grâce aux données météorologiques réduisant considérablement les imprévues. Grâce aux colliers à puce, le berger, lui, pourra retrouver la trace des brebis égarées en un clic.

Désormais, de plus en plus de solutions digitales permettant une agriculture plus performante et durable voient le jour. Au Maroc, c’est le cas notamment avec l’utilisation des drones dans l’agriculture pour augmenter les rendements et d’optimiser les coûts. Un créneau investi par la startup française Airinov, qui a entamé son expansion au Maroc avec un partenariat exclusif avec Etafat, une société marocaine spécialisée, entre autres, dans la topographie et qui compte parmi ses clients les Domaines agricoles, Nador West, Casa Transport, l’OCP… Parmi les services proposés par la société, «le survol des exploitations agricoles pour une fertilisation modulée en fonction des besoins de la végétation et selon les cultures». Les drones, à l’aide de capteurs sophistiqués, procèdent au diagnostic de la végétation sans contact, grâce aux survols opérés par la société Etafat. Celle-ci transmet ces données à Airinov qui se charge de les transformer en conseil agronomique via des algorithmes certifiés. Le conseil sous forme de cartographie est délivré au client dans un délai de 48 heures en moyenne. Il permet d’optimiser les intrants et d’améliorer les rendements grâce à l’utilisation optimale des fertilisants.

Big Data, pour une agriculture de précision 

Conscient que le Big Data promet un bond en avant vers une agriculture de haute précision, plus économe et durable, les Domaines agricoles se sont offert un drone pour la gestion des cultures. Il sera déployé au niveau des domaines de grandes cultures. Le recours au drone permet de cartographier intelligemment les parcelles et de collecter des millions de données unitaires sur la santé des plantes. L’analyse de ces données relève du big data, le but pour les domaines de l’Agricole étant de « faire un diagnostic des plantes et de prendre les actions nécessaires, comme par exemple, apporter la bonne dose d’engrais au bon endroit et au bon moment ». L’assureur MAMDA a également initié, en 2017, un projet pilote d’évaluation de sinistres sur les parcelles au moyen de drones. L’objectif de cette technologie est de repérer les zones agricoles sinistrées par les événements climatiques et de disposer d’une vue d’ensemble des parcelles pour une évaluation des dégâts et indemnisation des agriculteurs dans des délais considérablement plus réduits. L’assureur, en partenariat avec le leader mondial de la réassurance agricole, s’est associé avec des sociétés spécialisées dans l’utilisation des drones dans le monde agricole et qui développe des drones dirigeables depuis une console mobile mise à disposition des experts. Les images capturées par les drones sont analysées par une application dédiée et  permettent de déterminer l’état végétatif des cultures ainsi qu’une estimation du rendement. Ainsi, les données recueillies permettront aux agriculteurs d’améliorer les rendements de leurs exploitations et d’optimiser les investissements en termes d’intrants (conseil sur le dosage, fertilisation, identification des zones de traitement). Tous les conseils et informations sont transmis via smartphone aux agriculteurs avec à court terme le montant de l’indemnisation à recevoir. 

Drones sous contrôle

Au Maroc, l’usage des drones, aussi bien chez les professionnels que chez les amateurs, est freiné par des restrictions juridiques. L’État a décidé d’en limiter l’importation et l’utilisation en les soumettant à des autorisations (arrêté du 23 février 2015). C’est principalement le risque sécuritaire qui a été mis en avant par les autorités marocaines. L’appareil étant classé dans la même catégorie que les explosifs. Il convient de préciser que l’importation de tout engin volant (drone ou modèle réduit d’avion), au Maroc, qu’il soit propulsé par un moteur ou à télécommande, est soumise à l’obtention préalable d’une licence d’importation. Certaines administrations, sociétés ou organismes publics peuvent être autorisés, pour des besoins professionnels spécifiques (production de films, de spectacles… ) à importer des engins volants. Chaque utilisation doit toutefois faire l’objet d’une autorisation spécifique de l’autorité locale.

 
Article précédent

L’américain Ampacet s’implante au Maroc

Article suivant

Le road show OCP : 32.000 agriculteurs sensibilisés en 5 ans