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Agroalimentaire: Les droits de douane baissent !

Amine Berrada, président de la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire.

Conjoncture oblige! Après plusieurs années de divergences, l’Etat et les opérateurs du secteur agroalimentaire parlent enfin le même langage. Selon la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire (FENAGRI), il s’agit d’une entente qui servira la compétitivité du produit marocain.

Les perspectives de l’industrie agroalimentaire semblent au beau fixe à en croire les réactions des professionnels par rapport aux mesures incluses dans le projet de loi de Finances (PLF) 2013. Ainsi, avec toute la réserve requise chez la FENAGRI, on concède tout de même : «Si le PLF débouche effectivement sur une baisse des droits de douane sur certaines matières premières agricoles, les industriels marocains vont gagner en compétitivité par rapport aux produits d’importation». Cela veut dire qu’il y a un réel rapprochement sur ce secteur entre la vision gouvernementale et celle des opérateurs. Comme illustration, Amine Berrada, président de la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire, affirme volontiers que «parmi les principales revendications du secteur, l’accès à des intrants compétitifs et de qualité. Lorsque cela n’est pas possible localement, il faut permettre à l’industrie de s’approvisionner sur le marché mondial». D’ajouter, «la mesure inscrite dans la loi de Finances répondrait à cette revendication et contribuerait indubitablement à améliorer la compétitivité des entreprises». Si le représentant des industriels de l’agroalimentaire est si satisfait de ces mesures c’est que le PLF 2013 leur fait plusieurs cadeaux. Il revoit, notamment, la structure tarifaire en intégrant les bienfaits de l’accord agricole avec l’UE sur cette prometteuse filière. Cela aura un impact positif qui n’occulte toutefois pas les autres handicaps d’un secteur porté par les promesses du contrat-programme en préparation. «Le Contrat Programme avec le gouvernement traite judicieusement les problématiques du secteur et permet un meilleur ancrage de notre industrie sur l’amont agricole », explique Berrada.

La FENAGRI s’approche de ses objectifs
La FENAGRI s’est mobilisée depuis des mois pour alerter sur le niveau des droits de douane appliqués aux matières premières, même quand celles-ci ne sont pas produites sur le territoire national. Selon la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire, «pour développer le secteur, la compétitivité prix est très importante qu’il s’agisse du coût des matières premières, de l’énergie ou de la main d’œuvre». Somme toute, l’important pour cet acteur agroalimentaire c’est que l’accès aux intrants se rapproche de celui des pays concurrents, notamment par des droits de douane comparables à ceux appliqués ailleurs. Car, cela encouragera davantage les investisseurs à choisir le Maroc pour implanter des outils industriels modernes.
Gageons que les promesses de ce contrat programme se traduisent dans la réalité, par une projection bénéfique pour ce secteur vital appelé à prendre son essor dès que les effets du plan Maroc vert seront perceptibles.

 

 

Supprimer les distorsions

La structure tarifaire applicable actuellement aux produits agricoles, est caractérisée par une forte dispersion des taux applicables au titre du droit d’importation, dont le minimum est de 2,5% et le maximum est de 304%. A cette structure tarifaire complexe, s’ajoute le différentiel de taxation entre le régime de droit commun et les régimes préférentiels des accords de libre-échange conclus par le Maroc (UE, USA, Quadrilatéral, pays arabes, etc.…). Ce différentiel de taxation engendre des distorsions tarifaires qui s’amplifient avec la libéralisation progressive prévue par ces accords. C’est pourquoi, il est proposé de revoir la structure tarifaire. D’abord, il y a le renforcement de l’insertion de l’agriculture marocaine dans le marché mondial, de manière maîtrisée et en cohérence avec le Plan Maroc Vert. Ensuite, il convient d’améliorer la compétitivité des filières agricoles, notamment celle à fort potentiel de développement tout en tenant compte de leur sensibilité. Et enfin, il faut harmoniser et rationaliser les tarif afin d’améliorer la lisibilité pour les opérateurs économiques. Il s’agit de ramener le taux maximum à 200% et le nombre des quotités tarifaires à 14 au lieu de 37 actuellement en vigueur.

 
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