Politique

Algérie : Deadline le 28 Avril

Les derniers développements à Alger laissent à penser que le point de bascule aura lieu à la fin du mandat de Boutef. Dans quel sens ?  

Le président Bouteflika, en fin de vie, se découvre une passion épistolaire. Il écrit plusieurs fois par semaine, des lettres à son peuple. La dernière parle d’une nouvelle constitution, qui porterait sur un changement de régime. Too late ! trop tard. La rupture est consommée, le peuple, les manifestants ne veulent lui laisser aucun rôle prédominant dans la transition.

La nomination de Brahimi se révèle un pétard mouillé. Personne ne veut collaborer avec lui, le gouvernement fait comme s’il n’existait pas et propose ses propres voies de sortie de crise, les manifestants le rejettent et l’opposition leur emboîte le pas. Une opposition qui a structuré un collectif réunissant les politiques, des militants des droits de l’homme et des personnalités. Structure qui peut se révéler essentielle dans une transition dont le point faible est justement la représentation des aspirations populaires exprimées par les millions de manifestants.

« La rue veut la fin du système FLN et de la rapine qui l’entoure« 

Les tentatives de Ramtane Laamamra de réunir un soutien international, Moscou parce que les liens avec l’armée algérienne sont forts, Paris pour toutes les raisons du monde, sont dérisoires. Il faut trouver une issue interne. La répression sauvage est exclue, pour le moment, parce qu’elle plongerait l’Algérie dans un affrontement dictature versus peuple, qui peut engendrer une instabilité durable.

Reste une solution politique, et devin sera celui qui trouvera laquelle. Les positions sont trop éloignées et les intérêts en jeu colossaux. La rue veut la fin du système FLN et de la rapine qui l’entoure. Le départ de la momie en est devenu le symbole. Le régime veut une fausse transition, avec une ouverture le moins large possible, au nom de la stabilité. Dans ces conditions, c’est le rapport de forces qui l’emporte, et il n’est pas du tout fluctuant, il est clairement en faveur du vent de liberté.

Les Algériens refusent que Bouteflika reste au-delà de la date d’expiration de son mandat le 28 avril. Sa proposition de conférence nationale, de nouvelle constitution et d’élection a du plomb dans l’aile. La piste Lakhdar Brahimi étant au point mort, la solution politique est dans l’impasse.

Le régime doit se résoudre à une solution à minima. C’est-à-dire que le Président quitte ses fonctions le 28 avril, que le président du Sénat lui succède, avec obligation d’organiser des présidentielles dans les 90 jours, ce qui nous amènerait à fin juillet. Calendrier trop accéléré pour les clans qui s’entre-déchirent, qui craignent de tout perdre à l’issue d’une élection nécessairement incertaine.

Si Bouteflika se maintient au-delà de cette date butoir, l’opposition de la rue prendra des formes plus radicales et c’est l’armée qui sera le juge de paix ou… de la guerre. 

 
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