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Alimentation: Le surgelé peine à décoller à l’export

Si les produits surgelés marocains se frayent petit à petit un passage sur les rayons réfrigérés, c’est loin d’être le cas à l’export.

Le Maroc s’est lancé dans la production de produits surgelés au début des années 80. Depuis, la production reste principalement cantonnée au marché local.

Le marché des produits surgelés peine à se développer à l’export en comparaison avec des pays comme l’Egypte par exemple. Et les causes de cette situation sont nombreuses, selon les spécialistes. La grande faiblesse de la chaine de distribution sous froid, la présence du frais à longueur d’année, ainsi que le prix élevé du surgelé par rapport aux produits frais et au revenu moyen sont pointés du doigt. «Pour accéder au marché de l’export, il faut produire 2000 à 3000 tonnes, ce qui n’est pas facile pout tous les producteurs», explique l’un des opérateurs du secteur. Ces derniers mettent en cause aussi des problèmes d’approvisionnement, à cause notamment de fournisseurs non-structurés. « La solution est de maîtriser la filière depuis l’amont », ajoute-t-il.
L’activité se concentre ainsi essentiellement sur le marché local. «Le développement des super et hypermarchés entraîne un développement du surgelé dans leur sillage. C’est le cas aussi du développement de la restauration hors foyer», souligne Abdelhak Bennani, DG de la Fédération des Industries de Conserve des Produits Agricoles au Maroc (Ficopam). Selon les spécialistes, la restauration collective représenterait aujourd’hui jusqu’à 45% du marché marocain des produits surgelés, avec quelques 100.000 plats servis par jour. Mais il s’agit essentiellement d’estimations. D’une manière générale, le secteur de la restauration utilise de plus en plus de produits surgelés (frites, poisson, légumes, etc.) «malheureusement, les statistiques de production et de consommation par canal sont absentes», déplore le responsable. Le manque d’information à ce niveau constitue un frein supplémentaire au développement du secteur. Pour l’heure, il n’y a pas de stratégie nationale pour développer ce segment. Mais on parle ça et là de quelques initiatives privées.

Un secteur à développer
Au Maroc, ce marché concerne essentiellement le poisson et les produits végétaux. Pour la pêche, cette technique constitue avec la mise en conserves, les deux principales méthodes de conservation en vue d’une commercialisation ultérieure. Pas étonnant que les unités de surgélation fleurissent dans le pays, essentiellement dans le sud, aux abords des ports de pêche. En ce qui concerne les produits végétaux, il existe vingt-huit unités, dont une majorité de filiales de grands groupes étrangers ou de joint-ventures avec des entreprises européennes, en majorité espagnoles. Les stars des produits surgelés restent sans surprise la fraise, ainsi que le haricot vert, qui a été le premier produit marocain à être surgelé au début des années 80. Vient ensuite l’abricot (entier et oreillons). Il existe d’autres produits surgelés, tels que les Pommes de Terre (frites), les fonds d’artichauts et divers légumes. Mais ceux-ci restent principalement cantonnés au Marché marocain. De leur coté, les plats cuisinés représentent un marché à fort potentiel pour l’industrie marocaine du surgelé. Et l’évolution de l’hygiène de vie des marocains lui promet un bel avenir sur le marché local. Mais à l’export, celle-ci risque de se heurter aux quotas européens, qui limitent l’entrée des viandes rouges et blanches en provenance de pays non-membres.

 

Le chiffre

100.000
C’est le nombre de plats cuisinés surgelés servis chaque jour dans la restauration collective.

 
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