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Aloe Agafay plus qu’un business, un état d’esprit

Et si un business bio, écolo, de développement durable et en financement participatif était possible au Maroc ? Béatrice Bonnaire y croit et se bat depuis plusieurs années pour voir un jour ce rêve se réaliser. par Nadia JACQUOT

•07C’est à quelques kilomètres de Marrakech, dans le Douar de Oumnass de la province de Tahanaoute que Béatrice Bonnaire, française installée depuis plusieurs années au Maroc, veut voir son projet innovant se concrétiser.
En quelques mots, elle entreprend de construire un éco village 100 % autonome à la porte du désert marrakchi. Trois hectares de terrain pour accueillir en chambre d’hôte ou le temps d’un repas, des touristes étrangers ou locaux à la recherche de bien-être et de rapprochement de la nature.
Elle voudrait que ses hôtes se déconnectent de leur vie stressante dès qu’ils franchissent les portes du Domaine de l’Aloe Agafay. Le stress n’y est pas le bienvenu, tout est mis en œuvre pour le combattre et pour veiller au respect de l’environnement. L’ensemble du projet est pensé pour préserver ces deux principes fondamentaux et en faire les leitmotivs du domaine : bien-être et environnement.
Les bâtiments ont été construits en terre selon les techniques traditionnelles marocaines, ces méthodes permettraient de préserver une température idéale dans les pièces et une meilleure aération, ce qui favoriserait le sommeil. Les meubles ont été conçus à partir de matériaux naturels et récupérés. Les toilettes sont bien évidemment des toilettes sèches, et le chauffage de l’eau ainsi que l’électricité proviennent de l’énergie obtenue grâce aux panneaux solaires installés à cet effet.
Béatrice Bonnaire a pensé à tout : aux repas confectionnés à partir des légumes du jardin, l’eau de la piscine provient d’une source filtrée par des plantes aquatiques naturelles, et les eaux usées sont recyclées…
Mêmes les activités pour divertir les plus petits comme les plus grands ont été prévues dans le même état d’esprit : soins de beauté à base d’aloé vera cultivé localement, hammam, ateliers de confection de bougies ou de savons naturels, équitation, piscine, cabanes en bois ou visites des artisans locaux… Elle déborde d’idées pour que ces hôtes se sentent bien chez elle et qu’ils retournent à leur quotidien reposés et plus proches de la nature.
Pour réaliser ce rêve, un budget de plus de 600 000 euros lui a été nécessaire. Une somme importante pour acheter le terrain, l’aménager et finaliser les travaux, qu’elle n’a pas pu obtenir en totalité. Elle a dû faire appel à un procédé incongru au Maroc, mais courant en Europe, qui est le financement participatif. Elle a lancé sur le site www.KissKissbankbank.com une campagne afin d’obtenir la participation financière de particuliers. Elle offre en échange la possibilité à ces donateurs de bénéficier, une fois le projet finalisé, d’une nuit et/ou d’un repas au domaine. Elle espère récolter la somme de 40 000 euros, ce qui l’aiderait à terminer les derniers travaux avant l’ouverture. Toute personne sensible au projet peut la soutenir à la hauteur de ses moyens. De 50 dhs à 20 000 dhs, c’est grâce à la participation d’un maximum de personnes qu’elle pourra terminer les derniers travaux et espérer ouvrir pour la COP22 qui se déroulera à Marrakech cet automne.
Date importante pour le domaine Aloe Agafay, car il est prévu qu’il soit visité par les participants du Forum de la terre, évènement qui se déroulera en parallèle de la COP22 sur les questions de l’agroécologie et l’agriculture durable, en présence de Pierre Rabhi, fondateur de Terre & Humanisme. C’est lui qui a sensibilisé Béatrice Bonnaire à la protection de l’environnement et la consommation écoresponsable.
Béatrice Bonnaire, lance un projet innovant et écoresponsable qui rentre en plein dans la mouvance du moment : l’écotourisme. Un concept en lequel elle croit et qui devrait donner de nombreuses idées à ceux qui recherchent de nouveaux modèles économiques pour développer le tourisme dans les régions délaissées du Maroc.

 
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