Conjoncture

Relance : une analyse et des propositions pertinentes de l’institut Amadeus

La crise peut être un facteur d’innovation et de créativité pour se préparer à des changements profonds et irréversibles. Dans sa dernière contribution, l’Institut Amadeus propose 5 piliers pour la relance et la construction du « modèle de développement national Post Covid-19 ».

La crise sanitaire actuelle due au Covid-19 a provoqué un coup d’arrêt dans de nombreux secteurs économiques, avec des répercussions multiples. Ainsi les chaines de valeur et d’approvisionnement, dans de nombreuses filières, ont connu une rupture brutale. C’est surtout le cas du tourisme international étroitement lié au transport aérien et à l’ouverture des frontières. Les exportations ont aussi connu de fortes baisses. C’est le cas de l’industrie automobile, avec, à fin juillet 2020, une baisse de – 33%, du textile, avec – 34,9% et de l’aéronautique avec – 18,1%. Seul l’OCP a pu faire preuve de résilience.

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Durant la période de confinement, presque tous les secteurs ont connu un arrêt d’activité avec un impact social énorme. Les TPE et les PME ont été les premières « victimes économiques » de cette crise qui ne serait qu’à ses débuts, avec des impacts sociaux durables. L’importance réelle du poids du secteur informel a été mis à nu. Face à cette situation, Amadeus propose cinq piliers :

Le premier pilier vise l’adaptation en construisant une économie forte basée sur la consommation et l’investissement. C’est le moment d’innover les outils de financement et de structurer et intégrer l’économie informelle, en généralisant le système de protection médico-social et en instaurant un revenu de base universel, d’entamer une réforme fiscale volontariste et réaliste, et d’accorder un soutien particulier aux PME-PMI.

Le deuxième pilier est relatif à l’innovation, en favorisant l’émergence d’une nouvelle forme de souveraineté industrielle, à travers le développement d’un secteur industriel national compétitif et innovant permettant de s’affranchir progressivement de l’importation, tout en ciblant les secteurs à fort potentiel de développement.

Le troisième pilier préconise l’agilité pour un commerce international profitable au Royaume, en consolidant l’expérience de diversification dans les relations économiques internationales et en renforçant les acquis au niveau du continent Africain.

Le quatrième pilier, fondamental, a trait à la créativité, en libérant le capital humain, à travers le renforcement des universités et leur articulation forte au marché du travail, le développement de la recherche scientifique et la promotion de la culture entrepreneuriale.

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Le cinquième pilier fait appel à l’efficacité, en faisant du service public un catalyseur de la relance. Ce piler est au cœur de l’ « Etat social » où le service public devient la substance première du nouveau contrat social. C’est là un ensemble d’idées/propositions offertes, dans un rapport de 150 pages, aux décideurs pour nourrir des solutions concrètes, adaptées au contexte national. La matière grise est là. La balle est dans le camp des acteurs politiques prêts à une véritable compétition honnête pour servir leur pays.

 
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