Sport

Après Casa et avant Abidjan, la confiance est revenue chez le public

• L’impulsion Royale
Le drapeau national, en rouge et vert arboré dans toutes les villes et régions du Maroc. Samedi soir, le royaume tout entier s’est levé pour crier, chanter, danser à la gloire du Wydad, bien sûr, mais aussi et surtout pour célébrer la confiance et la joie retrouvées autour du football.
Le football sport-roi, qui n’a jamais aussi bien porté son qualificatif, galvanise les foules et soulève les enthousiasmes.
Depuis que l’arbitre a sifflé la fin du match, contre Al Ahly, sur la victoire wydadie, les Marocains et Marocaines ont pris d’assaut, les rues et les boulevards, pour exprimer une fierté indicible.
Une liesse communicative, qui s’est propagée dans tout le territoire, faisant le régal des radios et des réseaux lesquels, toute la nuit, ont diffusé, jusqu’à plus soif, les images d’un peuple heureux.
Déjà au stade, lors du match, la ferveur a été immense : des milliers de spectateurs et spectatrices entassés sur des tribunes qui, du coup, se révèleront exiguës pour accueillir, décemment, une telle foule.
Dans la nuit casablancaise, le rouge, couleur du Wydad, dominait, mais personne n’oubliait de célébrer sa véritable appartenance. Plus que Wydadi, le public était ce soir marocain, un Marocain fier de se montrer à la hauteur d’un Royaume dont la côte a grandi auprès de tout le continent. Jamais peut être l’on ne s’est senti aussi africain que ce soir là, et c’était encore plus vrai chez les jeunes qui, oubliant tout ce que des irresponsables leur inculquaient sur l’Afrique, ses misères et ses dangers, sont venus, en masse soutenir le Wydad dans sa quête du trophée suprême.
Un trophée que le Wydad n’a jamais pu gagner, ou sinon c’était au siècle dernier, quand la Coupe se jouait sous une autre forme. Et dans ce stade où la majorité de l’immense public ne dépassait pas la vingtaine d’années, 1992 (année du dernier sacre wydadi) paraissait être une ère lointaine.

• 25 ans d’attente
Une attente qui, l’espace d’une finale, devint insupportable car jouée, la peur au ventre, tant Al Ahly sut se montrer redoutable. Al Ahly, ce légendaire club égyptien au palmarès éloquent avait été maté au match aller, mais à Casablanca il fut dangereux durant toute la rencontre. Mais comme dit le bon vieux Corneille: « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », la résistance du Wydad, son organisation de jeu, son calme, finirent par prendre le dessus et le danger égyptien fut maîtrisé dans les règles de l’art.
On mettra sur le même plan, la performance collective wydadie faite de sérieux et de rigueur, et ça, c’est la patte du coach Ammouta, sans oublier les exploits à répétition du keeper wydadi Laaroubi, magistral et rassurant.
Le Wydad devint champion d’Afrique des clubs champions, avec mérite et panache.
Victoire incontestable, même si certains égyptiens, supporters malheureux, ont cru bon de dépasser les limites de la bienséance.
Ce manque d’éducation des fans d’Al Ahly ne gênera en rien la performance du Wydad. Performance avec un « P » majuscule, car elle rejaillit sur tout le football national, et survient à la veille de cet énorme match du Mondial 2018 qui se joue ce week-end en Côte d’Ivoire.
Dans la nuit casablancaise, après la victoire, un élan de ferveur allait se propager sur tout le territoire, car tous les esprits se tournèrent vers la prochaine étape.
Tout juste le sacre wydadi acquis, le bon peuple souhaitait encore plus, il voulait que l’élan de ce soir, le fasse aller plus loin encore, plus loin que l’Afrique, c’est-à-dire jusqu’en Russie et la Coupe du Monde 2018.

• Le désir exacerbé d’un Mondial
Justement, ce Mondial 2018 qui, depuis les déboires de la Côte d’Ivoire, devenait accessible alors qu’il paraissait perdu, perdu comme tous les autres mondiaux. Et là, comme une coïncidence, on se rappelait que tout comme pour le Wydad, cela faisait depuis le siècle dernier, que le Maroc n’avait pas eu la fierté de participer à une phase finale de la fête planétaire avec les meilleures nations du monde.
Alors, samedi dernier, l’euphorie de la victoire wydadie se confondait avec l’espoir de la qualification des Lions de l’Atlas. Un espoir qui a toutes les chances de devenir réalité.
A quelques jours du choc d’Abidjan (il se joue le samedi 11 novembre à 17 heures) on pensait, toute la semaine et dans tout le Maroc, que l’exploit, celui de se qualifier face aux Eléphants ivoiriens, était dans les cordes des Lions marocains.
Et alors que le match se rapprochait, chaque jour un peu plus, et que les agences préparaient leurs avions pour le grand voyage, rien que cet engouement prouvait que le foot marocain avait changé d’hémisphère. Il sortait de la zone grise des turbulences et du doute pour naviguer sous le ciel bleu des performances et victorieuses joutes.
Cet état d’esprit s’est cristallisé autour de la conviction profonde que le Maroc devait jouer un rôle en Afrique en y retrouvant toute la place que ses projets lui permettent d’ambitionner. Le football est passé d’une station polaire faite de froid glacial et de déceptions à une situation ensoleillée, une station solaire réchauffée par toutes les lueurs de l’espoir.
Et en ce sens, le foot national aura répondu magnifiquement à l’impulsion Royale axée autour de l’Afrique.

 
Article précédent

Lendemain de victoire : ce qui attend le Wydad et le Onze national

Article suivant

La force tranquille