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Artisanat : Les zones d’activité au point mort

Près de 458 hectares devraient être mobilisés dans neuf villes du Royaume pour abriter des zones d’activité dédiées à l’artisanat. Déjà, le premier projet du programme bute sur un problème de foncier à Casablanca.

Les professionnels du secteur de l’artisanat devront encore patienter avant de voir leur première zone d’activité sortir de terre. Prévue à Casablanca, cette zone bute contre plusieurs difficultés. Un peu moins de trois ans après son approbation, le projet pilote baptisé «Min’Yadina» (littéralement, de nos mains), cherche toujours un terrain. Pourtant, depuis la conception du projet, deux sites ont été proposés sans qu’aucun, ne soit définitivement retenu. Il s’agit de deux terrains du domaine adjacents de part et d’autre de l’autoroute située à côté de la rocade de Médiouna. Un accord portant sur le terrain devrait également être conclu avec Al Omrane mais cela n’a toujours pas eu lieu. « Le cabinet Mazars avait bouclé l’étude de faisabilité. Les travaux de construction allaient commencer en début 2011 avant qu’un des deux terrains ne soit réaffecté au relogement social», souligne une source proche du dossier. Depuis, le projet « Min’Yadina» est au point mort. Du côté du ministère de l’Artisanat, l’on se contente de souligner que le projet bute actuellement sur un problème de foncier. En attendant, le nouveau bureau de la Fédération des entreprises d’artisanat (FEA) formé il y a trois semaines, a repris le dossier en main. « Nous sommes en train de mettre en place un plan d’action. Avec nos partenaires dans le projet, nous allons tout mettre en œuvre pour relancer le projet », assure Azzedine Kraffi, nouveau président de la FEA. Rappelons que le projet « Min’Yadina » devrait comprendre des ateliers allant de 1.000 à 5.000 m2, une plateforme logistique et d’export, un showroom permanent et une école de formation.

Les infrastructures, maillon faible
En tous les cas, le ministère de l’Artisanat n’est pas au bout de ses peines sachant qu’il doit encore mobiliser plus de 400 hectares pour les huit autres zones d’activité dédiées à l’artisanat et prévues dans le cadre du contrat-programme Vision 2015. Des sites qui seront basés notamment à Marrakech, Fès, Tanger, Meknès, Safi, Rabat, Agadir, Laâyoune et qui devraient voir le jour au courant des huit prochaines années si l’on s’en tient au calendrier initial. Jusque-là, les infrastructures de production et de commercialisation restent le maillon faible du secteur de l’artisanat. D’ailleurs, elles sont à l’origine du retard enregistré par le développement socioéconomique du secteur. De plus, la régularité de la production artisanale est tributaire de son intégration dans le circuit commercial. Ce qui dépend de la mise en place des espaces nécessaires, lesquels favoriseront la mise en contact permanente entre les produits d’artisanat et les clients. Au-delà, le projet de création de ces zones d’activité qui seront subventionnées par le ministère de tutelle fait suite à la réticence des banques à accorder des lignes de préfinancement et des découverts aux entreprise d’artisanat. Pour garantir les engagements bancaires de ces entreprises, un fonds de 400 millions de DH va être mis en place. Mais, jusque-là, il n’y a pas encore de retour effectif de la part des banques. Pour rappel, le secteur emploie près de 20% de la population active, soit le deuxième bassin d’emplois avec plus de 2 millions de personnes. Près de 600 PME en été créé dans le secteur de l’artisanat depuis 2007.

 

600
C’est le nombre de PME créé dans le secteur de l’artisanat depuis 2007.

 
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