Fiscalité

Assises de la fiscalité : les propositions d’Oxfam

A la veille des Assises de la fiscalité qui se tiendront à Rabat les 3 et 4 mai, Oxfam souhaite contribuer à la conscientisation de l’opinion publique sur les causes des inégalités au Maroc en publiant son rapport « Un Maroc égalitaire, une taxation juste », qui dresse un état des lieux sur les inégalités au royaume et formule une série de recommandations pour faire de la fiscalité un instrument pour réduire les inégalités.

Le fossé entre les plus riches et les plus pauvres continue de se creuser. Les 1% les plus riches de la planète possèdent autant de richesses que les 99% restants. Le constat d’Oxfam est sans appel : si la planète est globalement plus riche, elle est incapable d’offrir une vie meilleure au plus grand nombre.

En 2018, trois milliardaires marocains les plus riches détenaient à eux seuls 4,5 milliards de dollars, soit 44 milliards de dirhams. L’augmentation de leur fortune en un an représente autant que la consommation de 375.000 Marocains parmi les plus pauvres sur la même période, relève Oxfam dans son dernier rapport.

L’impôt sur le revenu représente environ un cinquième des ressources fiscales du pays. Son assiette est particulièrement étroite, puisque les revenus les plus hauts contribuent moins à cause de non progressivité et de son plafonnement. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) représente, quant à elle, environ 30% des recettes fiscales au Maroc depuis une dizaine d’années mais qui ne e s’applique pas à de nombreux secteurs, soit parce qu’ils ont été exemptés soit parce qu’ils relèvent principalement de l’informel. L’impôt sur les sociétés représente environ un quart des recettes fiscales et souffre d’une assiette étroite car une grande partie des entreprises échappent dans la pratique à l’impôt sur les sociétés.

Lire aussi: Assises de la fiscalité : les propositions de la CGEM

La lutte contre les inégalités est au centre de multiples défis qui traversent la société marocaine : conflits sociaux, radicalisation et insécurité, migration et mobilité humaine, gouvernance, etc. Rappelons que le Maroc reste le pays le plus inégalitaire du Nord de l’Afrique et dans la moitié la plus inégalitaire des pays de la planète selon cette étude. Dans ce cadre, Oxfam travaillera dans les prochains mois, avec ses partenaires de la société civile et les acteurs institutionnels concernés, pour formuler des recommandations spécifiques et adaptées au contexte marocain.

 
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