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Atlantic Dialogues à Marrakech : surmonter les points de rupture dans la région de l’Atlantique

Une initiative de grande envergure celle que le Policy center for the new south organise aujourd’hui à Marrakech. Un parterre de figures imminentes nationales et internationales prennent part jusqu’à samedi, à un échange sérieux et objectif visant à surmonter les clivages entre pays de la région de l’Atlantique.

Les travaux de la septième édition du forum Atlantic Dialogues se sont ouverts ce matin à Marrakech, son lieu habituel depuis 2012. Organisée par Policy Center for the New South (ancien OCP Policy Center) sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition a rassemblé 350 participants venus de 90 pays.

Des diplomates, professionnels et anciens leaders tentent à travers un échange de points de vues d’identifier les points de discorde dans la région de l’Atlantique dans le but d’envisager des solutions à même de surmonter les points de choc entre les gouvernements conformément au thème choisi pour l’ouverture du forum : « Surmonter les points de rupture ».

Imminentes personnalités ont assisté à cette première journée du forum Atlantic Dialogues, notamment l’ancien ministre des Affaires étrangères Amr Moussa Amr Moussa, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine aux affaires étrangères, Madeleine Albright, le représentant permanent du Maroc aux Nations-unies, Omar Hilal et l’ancien conseiller du roi, André Azoulay, entre plusieurs autres.

Renouer les partenariats transatlantiques

La région de l’Atlantique reste à la croisée des chemins d’un nombre croissant de points d’étranglement. Parallèlement à l’évolution de la configuration des pouvoirs dans l’ordre international d’après la Seconde Guerre mondiale, la coopération multilatérale est affaiblie par les différends commerciaux, la montée en puissance de mouvements nationalistes et les angoisses économiques. Cela a provoqué des perturbations dans le partenariat historique qui existait entre les États-Unis et l’Europe, mais également entre les États-Unis et les pays asiatiques (Corée du Nord et Chine notamment), ce qui aura de graves conséquences pour l’Afrique et l’Amérique latine.

Ainsi, l’édition 2018 d’Atlantic Dialogues tente d’identifier les principaux problèmes au cœur de l’agenda politique de la communauté atlantique. Les intervenants explorent de nouvelles idées sur la manière dont les décideurs, les chefs d’entreprise, les chercheurs, les universitaires et les autres parties prenantes peuvent contribuer à renouer les relations et les partenariats transatlantiques dans le contexte d’un monde en mutation rapide.

L’édition de cette année identifiera les points d’étranglement à travers l’Atlantique, rassemblera des preuves pour créer un contre-discours et identifiera des solutions pour les surmonter en confrontant les points de vue des différents panélistes des divisions Nord-Sud et Est-Ouest.

Atlantic Dialogues explorera également comment les gouvernements peuvent rétablir la confiance et renouveler le contrat social entre les États et leurs citoyens, tout en apportant des réponses adéquates à la menace du changement climatique pour les générations futures. Plusieurs enseignements et opportunités peuvent être tirés des expériences des espaces océan Pacifique et Indien, de la réforme entreprise par l’Union africaine pour mieux contrôler ses propres problèmes de sécurité, ainsi que du lancement de la nouvelle zone de commerce continentale.

Voici quelques déclarations :

Amr Moussa, ancien ministre égyptien

« Il y a plusieurs conflits dans le monde, et ça ne date pas d’aujourd’hui. Il est difficile de parler de solutions immédiates, mais je considère que ce genre d’initiatives (Ndlr Atlantic Dialogues) est un début vers la sensibilisation au rapprochement entre les pays de la région transatlantique. L’OTAN et les grandes puissances ont un rôle principal à jouer dans ce sens ».

Jawad Kerdoudi, président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)

« Le monde est aujourd’hui très complexe, très multipolaire, très dangereux aussi surtout avec la politique du président américain Donald Trump, qui s’oppose au multilatéralisme, au changement climatique, met trop de restrictions sur la migration, les échanges commerciaux. Donc, il est certain qu’il faut être très vigilant – c’est le cas pour le Maroc aussi – pour défendre ses intérêts, car le monde est devenu très complexe. Je tiens à saluer le Policy center for the new south pour cette initiative parce qu’il y a aujourd’hui ce qu’on appelle le soft power qui est aussi important que le hard power et je pense que cette conférence qui a lieu à Marrakech va servir les intérêts de notre pays ».

Ahmadou Ould Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangère mauritanien

Cette réunion est extrêmement importante et elle vient à point nommé pour aborder des problématiques qui concernent le monde aujourd’hui, telles que la sécurité au niveau international. Quand on parle de l’OTAN, dans son statut de 1959, s’occupait surtout de l’Atlantique nord de l’Europe. Mais aujourd’hui, à un désengagement international et des menaces entre les pays du Sud, ce qui pourrais constituer un danger au niveau mondial, y compris pour ces pays. L’immigration est une préoccupation à laquelle il faut trouver une solution. S’il n’y a pas un environnement démocratique, la pauvreté va s’accentuer avec un risque d’anarchie, ce qui est à l’origine de beaucoup d’instabilité actuellement. Le terrorisme n’est pas lié seulement à la religion, mais c’est aussi une forme de rébellion contre l’injustice sociale.

Dominique Bocquet, contrôleur général au ministère des Finances (France)

« Nous venons d’assister à des discussion extrêmement franches et amicales où on essaie de voir comment surmonter la crise d multilateralisme, comment intégrer les évolutions qui sont en train de se produire sur la scène mondiale, de manière à ouvrir de nouvelles pistes de coopération, à la fois entre l’Europe et l’Afrique, entre. les Etats Unis et l’Afrique et aussi entre l’Amérique latine, l’Afrique et l’Europe en faveur du développement de l’avenir de l’Afrique. Certes il y a des forces qui nous sépare, mais il y a aussi des forces qui nous réunissent et nous devons focaliser sur ces dernières ».

 
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