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Au bord de la faillite, les crèches privées demandent une aide urgente de l’Etat

L’Association Marocaine des Crèches Privées (AMCP) lance l’alerte. Si des mesures de sauvetage ne sont pas prises par le gouvernement, dans les plus brefs délais, plusieurs crèches vont fermer et des centaines d’emplois seront perdus.

Dans une missive adressée à plusieurs ministères, l’AMCP demande que les établissements préscolaires privés soient reconnus comme un secteur directement impacté par le Covid-19, en plus de la réouverture imminente des crèches. En effet, depuis la fermeture des crèches en mars dernier, due au confinement imposé par l’état d’urgence sanitaire, celles-ci n’ont toujours pas pu rouvrir ni percevoir d’aide de l’Etat, alors que les charges (personnel, loyers, etc.) ont consommé leurs trésoreries. « Plusieurs des crèches n’ont pas reçu les aides aux salariés de la part de la CNSS. Elles ont ainsi souscrit à Damane Oxygène de la Caisse Centrale de Garantie (CCG) avec la garantie de commencer le remboursement en décembre, mais elles étaient surprises de voir que les prélèvements ont débuté en juillet. Et pour ne rien arranger, les employés ont fait appel aux commissaires du travail. Aucun secteur ne peut perdurer sans aucune rentrée d’argent pendant plus de 7 mois », explique Asmaa Sefrioui, présidente de l’AMCP.

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L’Association soutient qu’aujourd’hui, les parents d’élèves et les responsables des crèches sont dans l’incompréhension puisque certains établissements ont rouvert et qu’aucune visibilité n’est donnée aux autres, parfois situés à seulement quelques kilomètres de distance. « Les parents refusent de payer le distanciel, car il est impossible d’accompagner les enfants de 5 ans et moins à distance. Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix : Soit on ferme soit on ouvre. Dans le cas d’une réouverture, nous avons besoin d’une aide de l’État. Le nombre d’enfants va baisser de moitié sans aucun changement au niveau de la masse salariale. A cela s’ajoute l’investissement Covid (thermomètre, gel hydroalcoolique…) et les charges fixes qui augmentent », explique un directeur de crèche.

L’Association ajoute que des salles de sports et centres de loisirs accueillent des enfants âgés entre 1 et 6 ans, sans qu’ils soient soumis à aucun contrôle ou appliquent les normes sanitaires en vigueur. Aussi, de nombreux parents ont recours à des cours à domicile rassemblant 5 à 7 enfants, là encore, sans aucun contrôle ni aucune application des normes sanitaires, se désole l’AMCP qui regroupe une centaine de crèches.

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Selon l’Association, plusieurs établissements ont annoncé leur fermeture définitive et des dizaines d’autres sont dans une situation critique. Le secteur emploie des centaines de femmes dans les postes d’éducatrices et d’assistantes éducatrices qui sont directement menacées par la perte de leurs emplois si la situation perdure.

 
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