Industrie

Automobile. La montée en puissance de Stellantis à Kénitra inquiète en France

Stellantis va investir plus de 300 millions d’euros dans le développement de son usine de Kénitra d’ici 2030 de porter sa capacité de production annuelle de 200 000 à 400 000 unités et d’y créer 2 000 emplois. L’annonce provoque déjà de l’inquiétude chez les organisations syndicales françaises, selon l’Est Républicain.

S’il est un sujet qui préoccupe actuellement les organisations syndicales françaises et les salariés français du groupe automobile Stellantis, c’est bien l’annonce du doublement de la production du constructeur automobile sur son site de Kenitra. En effet, Stellantis a décidé de beaucoup miser sur son usine marocaine, ouverte en 2019. Dans un communiqué, le groupe né de la fusion du français Groupe PSA et de l’italo-américain Fiat Chrysler annonce le 8 novembre qu’il va y investir 300 millions d’euros et y créer 2 000 emplois dans les prochaines années. Il dit viser un doublement de sa capacité de production au Maroc afin de conquérir une part de marché de 22% dans la région d’ici à la fin de la décennie, tout en assurant un approvisionnement à 70% régional. Le constructeur veut atteindre le volume de 400 000 véhicules produits par an, auxquels doivent s’ajouter 50 000 microcars Citroën Ami et Opel Rocks-e. L’usine de Kenitra fabriquera des modèles basés sur la plateforme « smart car ».

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« C’est une bonne nouvelle pour le groupe, mais cela n’apportera aucun emploi en France », s’insurge Eric Peultier, délégué Force Ouvrière (FO) à Stellantis. Pour la Confédération française démocratique du travail (CFDT), « cette annonce est inquiétante » alors que « le groupe réduit son empreinte industrielle en France », rapporte l’Est Républicain. Déplorant « la baisse continue des effectifs avec jusqu’à 2 300 salariés qui vont quitter l’entreprise au cours des deux prochaines années dans le cadre d’une Rupture conventionnelle collective (RCC) » et « la délocalisation, au Maroc et en Inde, d’activités de recherche et développement », la CFDT a rappelé que le site de Sochaux « a perdu la moitié de ses effectifs en dix ans » (environ 6 000 salariés en CDI aujourd’hui).

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Stellantis rejette ces accusations portées à son encontre. Le groupe a affirmé avoir investi, au cours des quatre dernières années, plus de deux milliards d’euros dans ses usines françaises avec une capacité de production d’un million de véhicules d’ici 2024. « Nous allons aussi assembler, en France, douze voitures électriques, produire un million de moteurs électriques à Trémery (Moselle) en 2024 et industrialiser en série des fourgons légers (Peugeot, Citroën, Opel) en version hydrogène équipés d’une pile à combustible à Hordain (Hauts-de-France), à raison de 5 000 unités par an à partir de 2024 », a-t-il ajouté, annonçant par ailleurs que « le site de Sochaux va être équipé, d’ici 2025, d’un nouvel atelier de peinture (100 millions d’euros) ».

 
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