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Aviculture : les opérateurs en pleine offensive sur le marché africain

Face à la quasi-saturation du marché local du secteur avicole, qui n’arrive plus à absorber toute la production, les opérateurs se tournent vers l’export. Oukahha, une société avicole d’Agadir, a construit son couvoir en Mauritanie, tandis que la société Eddik a fait le choix de la Mauritanie et du Mali. Zalar Holding, pour sa part, s’active pour s’implanter au Sénégal dans les mois à venir.  

Le marché local n’arrive plus à absorber toute la production des opérateurs. Une quasi-saturation de plus en plus pesante pour les entreprises du secteur. Face à cette situation, l’export est désormais la seule issue pour écouler le surplus.

«Certains opérateurs, grâce à leurs expertises et savoir-faire, s’implantent en Afrique », confie Youssef Alaoui, président de la FISA (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole). Rien que ces derniers mois, pas moins de deux opérateurs marocains se sont implantés sur de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne. Il s’agit notamment de la société Eddik, qui a récemment racheté un couvoir au Mali. Deux autres opérateurs ont jeté leur dévolu sur la Mauritanie. Il s’agit toujours d’Eddik, qui a racheté un autre couvoir et une société d’Agadir du nom d’Oukahha, qui a construit son couvoir à Nouakchott.

Soulignons également que le groupe Zalar Holding est actuellement à pied d’œuvre pour s’implanter au Sénégal. C’est le cas aussi du groupe Alf Sahel. Cette entreprise spécialisée, entre autres, dans l’élevage et la fabrication d’aliments de bétail, mise gros sur le marché africain pour écouler ses produits.

« Nous exportons en Mauritanie, au Sénégal, au Mali. Nous avons débuté en Mauritanie il y a cinq ans après avoir remporté un appel d’offres de l’Etat mauritanien pour la sauvegarde du cheptel. Nous leur fournissons nos gammes d’aliments composites pour les ruminants. Cependant, nous sommes aussi dans la volaille sur ce marché », explique Said Zaazaa, responsable Marketing du groupe Alf Sahel. L’export, qui représente aujourd’hui quelque 3% du chiffre d’affaires, devrait observer une montée en puissance à court terme, confie le management du groupe.

L’Afrique de l’Ouest, un marché à fort potentiel

Dans le cadre de cette orientation stratégique, Alf Sahel s’est doté d’un complexe d’abattage et de transformation. «Avec notre abattoir, nous sommes désormais un groupe intégré de l’amont jusqu’à l’aval, avec notamment la transformation des produits. L’ambition est de faire peser davantage l’export dans notre chiffre d’affaires», assure Zaazaa. Et ce mouvement d’internationalisation du secteur avicole marocain ne fait que commencer.

Maroc Dawajine, un groupe totalement intégré (de l’amont à l’aval du secteur), envisage aussi de recourir à l’export dès 2019. Pour réussir ce challenge, l’entreprise multiplie sa participation aux séminaires sur les opportunités en Afrique et aux rendez-vous BtoB avec des opérateurs subsahariens lors d’événements dédiés.

« Nous sommes actuellement en train de réfléchir sur l’export. L’idée serait de trouver des partenaires locaux dans les pays africains pour distribuer nos produits de charcuterie et la viande congelée », explique le management de l’entreprise.

Soulignons que dans le but d’accompagner cette tendance, la FISA organise périodiquement des caravanes en Afrique subsaharienne au profit des opérateurs, en partenariat avec Morocco Foodex, anciennement connu sous l’appellation  «Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations» (EACCE). «Notre fédération a organisé plusieurs caravanes. La dernière en date nous a permis d’aller au Ghana, au Togo, au Bénin. Et avant celle-là, nous étions au Rwanda, au Burkina, au Mali. Ces caravanes ont permis à certains opérateurs de s’implanter en Afrique. Et nous allons poursuivre les caravanes en 2019», confirme Youssef Alaoui.

Une étude de la FISA, réalisée entre septembre 2016 et avril 2017, montre bien que l’Afrique de l’Ouest constitue un vivier de croissance, vu la faible consommation du poulet de chair dans cette région (plus de 300 millions d’habitants). 

D’après cette étude, il y a une forte demande pour les produits finis (poulet de chair, charcuterie) et intrants (œufs à couver, poussins d’un jour, aliments concentrés), ainsi que des possibilités d’investir dans des projets avicoles au niveau de ces pays en mettant en place des unités d’accouvage et des unités de production d’aliments.

Pour rappel, le chiffre d’affaires de la filière avicole en 2016 était de 21,5 milliards de DH. 

 
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